Peugeot 207 1.6 16v THP : essai 2000 km

En ce début mai, la nouvelle 207 THP 150ch avale l’asphalte en dévoilant ses talents tant sur autoroute que sur les petites routes de montagne.
Dans sa robe bleue Neysha, la Peugeot 207 ne laisse pas la foule indifférente. A peine plus discrète que la version plus musclée de 175ch baptisée RC, la THP 150 ne manque pas d’atouts : sortie d’échappement chromée parfaitement intégrée, belles jantes 17 pouces à bâtons croisés, grille d’entrée d’air aluminium, antibrouillards cerclés de chrome. A bord, l’ambiance est tout aussi sportive avec un pédalier et un pommeau de levier de vitesse aluminium, des fonds de compteurs à fond blanc et un décor de console façon carbone du plus bel effet.

On s’installe très facilement au poste de pilotage tout particulièrement dans cette version trois portes. La position de conduite s’adapte à tous les profils grâce notamment à un volant réglable en hauteur et en profondeur. Néanmoins, pour les grands gabarits, la position de conduite pourra sembler un peu haute, même avec l’assise de siège réglée au plus bas. Les sièges offrent un excellent maintien latéral même lors de successions de virage enchaînées à vive allure.

207 1.6 16v THP 150

Sous le capot, on retrouve le tout récent 1.6 litres turbocompressé, fruit de la collaboration entre PSA et BMW. Ce dernier affiche une puissance de 150ch atteinte au régime maximal de 5800 tr/min. Mais ce qui caractérise cette mécanique, c’est son couple pharamineux de 240 Nm disponible dès 1400 tr/min. Les reprises s’en ressentent avec le 80 à 120 km/h abattu sur le cinquième rapport en 8,2 secondes de quoi laisser sur place bon nombre de berline puissante. La 207 fait même mieux que son aîné la 206 S16 avec des accélérations vigoureuses permettant d’accomplir le 0 à 100 km/h en 8,1 secondes. Malgré la présence d’un turbo de type  « twin scroll » censé gommer tout temps de réponse, les habitués des mécaniques atmosphériques pourront ressentir un léger temps de latence entre la pression sur la pédale et l’accélération effective.  Néanmoins, cela ne s’avère pas trop gênant. De la même manière, les 240 Nm annoncés dès 1400 tr/min semblent plutôt se manifester à partir de 2000 tr/min. De plus, la nervosité à très bas régime se montre inférieure à certaines motorisations essences d’ancienne génération. Il est aussi regrettable que cette nouvelle motorisation soit accouplée à une boîte de vitesse si accrocheuse. Ce n’est pas une surprise puisque la BE4 est déjà connu pour ce défaut sur le reste de la gamme. Le passage des deux premiers rapports est souvent récalcitrant, en particulier, si l’on brusque un peu la commande de boîte. Ceci est bien dommage car les rapports sont bien étagés et l’on prendrait plus de plaisir avec une commande de boîte moins
capricieuse.
Côté consommation, pari réussi pour PSA et BMW. La politique de downsizing porte ses fruits. Compte tenu de sa puissance élevée, la 207 se montre assez sobre. C’est sur route et autoroute que l’on atteint les valeurs les plus basses. Comptez 7,3 litres/100 sur autoroute avec peu de dénivelé avec 2 personnes et jusqu’à 7,8 L/100 sur autoroute au relief montagneux avec 3 personnes et le coffre plein. En ville, le moteur affiche des valeurs dans la moyenne de ce qui se fait chez la concurrence : rien de dramatique.
Sur autoroute, la 207 se montre assez silencieuse. Le moteur, très discret, laisse percevoir au conducteur et aux passagers quelques bruits d’air et de roulement assez bien maîtrisés. Sur route, on aurait aimé entendre une sonorité plus flatteuse. Seul l’échappement parait un peu plus volubile mais cela reste assez timide surtout vitres fermées.
Sur route, dès que le tracé devient sinueux, la 207 dévoile tout son potentiel. C’est dans ces conditions que l’on peut apprécier le travail des ingénieurs réalisé sur le châssis. Tel un train sur ses rails, la lionne enchaîne les virages et épingles avec une facilité déconcertante. Les vitesses de passage en courbe impressionnent à tel moins que l’on pourrait s’imaginer à bord d’une authentique sportive. Sur les petites routes du Cantal, il est impossible de prendre à défaut le comportement. Même le train arrière traditionnellement volage chez Peugeot reste rivet au sol tout en aidant à enrouler les virages. Chaussée de Pirelli P Zero, la 207 repousse les limites de l’adhérence encore plus loin que sa devancière la 206 S16.
La direction à assistance électrique pouvait laisser présager le pire. Très assisté à basse vitesse, l’usage du volant parait un peu surprenant au début. Puis, après avoir pris une certaine habitude, l’utilisation se révèle agréable. A allure plus soutenue, la direction se raffermit. On apprécie alors la précision chirurgicale du train avant. En l’absence de zone morte en point milieu, on arrive sans mal à placer la 207 au millimètre dans les virages serrés. En cas d’excès d’optimiste, les aides à la conduite tel que l’ESP ou l’ABS se montrent discrètes. L’antiblocage est  typé sport avec en situation de freinage d’urgence de brefs blocages de roue qui ne compromettent à aucun moment la stabilité du véhicule. Dommage que le freinage se montre un peu juste. En cas de forte sollicitation, par exemple en conduite rapide sur les petites routes de la Côte Vermeille, on aurait aimé avoir un meilleur mordant au niveau des freins. Rappelons que les étriers et les disques avants sont identiques à ceux d’une version HDi 110.
Au chapitre du confort, certains trouveront les suspensions assez sèches à basse vitesse. La ville n’étant pas le terrain de jeu de cette 207 cela n’est pas grave en soit. De plus, cette version THP 150 étant destinée avant tout à une clientèle jeune, cela ne devrait pas être un obstacle. Les suspensions fermes participent au plaisir de conduite et permettent au conducteur de mieux ressentir la route sans devenir réellement inconfortable.

Les équipements de cette finition Griffe sont pléthoriques : phares directionnels, jantes 17 pouces, toit panoramique en verre, sellerie mi-cuir, climatisation bizone, autoradio MP3, aide au stationnement, détecteur de sous gonflage,… Le modèle essayé disposait en option de l’alarme et du système audio JBL composé d’un ampli, d’haut-parleurs de meilleure qualité et d’un caisson de basse. Ainsi équipé, la 207 devient un véritable auditorium. Le son perçu est de qualité et aucune vibration parasite des portes ne viendra troubler son concert favori.

Le label S16 est mort vive le THP ! Cette 207 s’impose comme une réelle réussite. Le moteur allie performance et économie et la tenue de route fixe une nouvelle référence dans le segment.

LES PLUS :
Tenue de route
Moteur sobre et performant
Equipement complet
Finition

LES MOINS :
Commande de boite de vitesse accrocheuse
Sonorité trop discrète

Peugeot 207 THP 150