Peugeot 508 à l’essai face à ses concurrentes : Renault Laguna et Citroën C5 (1/3)

Ce mois-ci, dans notre match, la Nouvelle Peugeot 508 affronte ses plus redoutables rivales françaises : la Renault Laguna et la Citroën C5. Pour cet essai comparatif, nous avons choisi les motorisations qui représentent le cœur de gamme à savoir le 2.0 HDi 140 pour Peugeot et Citroën et le 2.0 dCi 130 pour Renault. Ainsi armé, la Peugeot 508 dominera-t-elle ses concurrentes ? Le verdict dans notre article.
A peine commercialisée, la nouvelle berline statutaire de la marque au lion a déjà fort à faire. Peugeot 508 arrive sur un segment difficile où la clientèle familiale s’est depuis longtemps tournée vers les monospaces compactes. Peugeot vise donc un public différent de celui des 505 et autres 405 et laisse l’originalité aux 3008 et autres 5008. Ce choix stratégique se constate immédiatement lorsque l’on découvre les lignes du véhicule.

Peugeot a privilégié des volumes parfaitement équilibrés et épurés. Par exemple, sur notre modèle tout élément perturbateur à la pureté de la ligne ont été bannis. Résultat, plus de gicleurs d’essuie-glaces apparents ou d’antennes visibles, de même les affleurements des tôles ont été réduits le plus possible. Ceci accentue l’aspect « taillé dans la masse » voulu par les designers tout en renforçant la qualité perçue et l’élégance de la voiture.

Lorsque l’on s’attarde sur les détails stylistiques, on découvre une face avant qui rompt totalement avec celle de sa devancière. A l’extrémité du long capot, la bouche est désormais moins ostentatoire. La face avant s’inspire de la calandre flottante du concept car SR1 ici accentué par un jonc de chrome qui en ceint le pourtour et qui s’estompe sous le « nez de capot ». Au-dessus de l’ensemble trône pour la première fois sur un modèle de la marque le nom de « Peugeot » en toutes lettres. Enfin autre innovation et non des moindres, les projecteurs au regard félin qui se dotent de canons à LED en complément de feux bi-xénon directionnels. L’ensemble est très réussi et apporte une signature visuelle unique de jour comme de nuit.

La poupe est elle aussi un bel exemple du renouveau de la Marque en matière de design. Ici aussi Peugeot a particulièrement soigné l’identité visuelle avec des optiques siglées de trois griffes rouges saillantes qui masquent les rangées de LED. On regrette toutefois que Peugeot ait poussé un peu loin l’aspect monobloc. La partie arrière paraît ainsi trop massive malgré l’adjonction d’une barrette chromée censé affiner l’ensemble.

Un coup d’œil rapide suffit pour s’apercevoir que ses deux concurrentes ont choisi des styles très différents mais toujours avec un objectif commun : susciter le dynamisme et la robustesse. La Renault Laguna dispose elle aussi d’un long capot plongeant nervuré et une entrée d’air généreuse soulignée de chrome mais les lignes sont plus anguleuses. On retrouve également cette caractéristique sur le profil et surtout sur la poupe. Comme sur 508, les feux arrière à LED assurent de nuit une signature lumineuse unique. Positionnés en partie haute, ils participent à la dynamique générale et accentuent l’impression de largeur de la voiture.

Chez Citroën, on a misé sur un style également élégant et racé mais contrairement à Laguna le design se rapproche nettement plus de berlines germaniques. Ceci est particulièrement frappant sur la partie arrière qui rappelle par certaines lignes la BMW Série 3. La face avant quant à elle incarne belle et bien l’image de la marque. Le double chevron prolongé de deux barrettes chromées affine la calandre. Tout comme Peugeot 508, Citroën C5 dispose depuis 2010 les feux avant à LEDs en partie inférieure des projecteurs. Ceux-ci, actifs de jour comme de nuit, associées à un guide de lumière, permettent de renforcer en finesse la signature lumineuse. De même, les feux arrière adoptent un traitement Dark cristal avec une vitre claire dans sa partie centrale.

Malgré que le segment des berlines ait perdu son engouement des années 80, il est louable que les constructeurs automobiles français proposent des véhicules certes peu originaux mais très différents au niveau du style.

A bord, on retrouve également des ambiances bien distinctes. La planche de bord de la Peugeot 508 se veut plus épurée que celle de sa devancière. La partie haute côté passager rappelle un peu celle de 607 tandis que la partie centrale adopte un style très germanique. De même, la qualité perçue progresse sensiblement. Les ajustements sont plus précis et les jeux entre les différents éléments réduits.

Une fois installé au volant, on apprécie la position de conduite et le confort des sièges. La profusion de bouton de la 407 préjudiciable à l’ergonomie n’est ici qu’un mauvais souvenir. Les commandes sont nettement plus intuitives avec notamment une molette sur la console centrale beaucoup plus pratique pour utiliser le système de navigation. Cette solution a fait ses preuves chez bon nombre de ses concurrentes. Malgré tout, ici nous regrettons que son utilisation ne soit pas aussi fluide. De même, nous avons trouvé les commandes sur le volant trop nombreuses et peu pratiques à l’usage. Les habitués de la Marque se sentiront un peu perdu au début. On retrouve d’ailleurs la même solution sur la C5 mais ici avec un volant à moyeu fixe qui se révèle peu perturbant à l’usage. La Citroën se démarque de sa cousine par ses sièges au moelleux plus généreux et offrant un meilleur maintien latéral. A bord de la Laguna, les designers ont fait la part belle au bien d’être des occupants. Traversant toute la largeur de l’habitacle et sans liaison visuelle avec la console, la planche de bord participe à cette ambiance « zen ». De même, l’ergonomie a été particulièrement soignée afin d’apporter plus de sérénité au conducteur. Cela se vérifie à l’usage, l’utilisation est différentes fonctions est très intuitives en particulier le système de navigation Carminat Tomtom.
Au niveau des rangements, nous sommes bien loin des trésors d’ingéniosité déployés pour les monospaces et autres crossovers. Peugeot 508 tout comme ses concurrentes se contente du strict minimum à savoir une boite à gant peu logeable, de bacs de portière et d’un rangement sous l’accoudoir central bien moins profond que sur 3008 ou 5008.
En terme de qualité de fabrication, nos trois berlines offrent des prestations comparables avec toutefois un avantage à la Peugeot 508 au coude à coude avec sa cousine Citroën. Les matériaux progressent sensiblement chez la lionne et les ajustements se rapprochent désormais des standards allemands sans toutefois égaler la référence : l’Audi A4.
Aux places arrière, avantage également à Peugeot qui domine ses concurrentes en matière d’habitabilité arrière surtout au niveau de l’espace aux jambes car la garde au toit est tout juste dans la moyenne. De même en ce qui concerne le volume de chargement. Peugeot 508 reste, avec son coffre d’une capacité de 515 litres, largement en tête de ses concurrentes françaises Celui est certes très logeable mais pas toujours très pratique au quotidien. La Laguna tire son épingle du jeu avec son hayon qui procure une meilleure accessibilité.

SUITE DE L’ESSAI COMPARATIF PEUGEOT 508 – RENAULT LAGUNA – CITROEN C5