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Mazda : un moteur essence aussi sobre qu'un diesel
NOUVEAUTÉ - Les motoristes de Mazda ont développé un moteur essence révolutionnaire dont le rendement se rapproche de celui d'un moteur diesel.
Le moteur thermique, ou à combustion interne, aurait encore de beaux jours devant lui. Mazda prédit qu'il fera l'objet d'un développement jusqu'en 2050. Considérant que les moteurs essence et diesel traditionnels étaient arrivés au terme de leur évolution, le constructeur japonais a entrepris depuis plusieurs années l'étude d'un moteur essence dont l'allumage se déclenche par compression, sans bougie, comme un diesel.
Les motoristes parlent de moteur HCCI, pour Homogeneous Combustion Compression Ignition. Mazda n'est pas le seul à avoir exploré cette voie. Daimler, Ford, Honda, GM, Volkswagen et l'équipementier Bosch planchent déjà depuis plusieurs années sur le sujet. Reste que, contre toute attente, le Petit Poucet japonais sera le premier constructeur au monde à le commercialiser.
Les ingénieurs de la marque se sont déjà distingués en refusant d'adopter le «downsizing» consistant à remplacer un moteur atmosphérique d'une cylindrée donnée, par un plus petit suralimenté. Et d'avancer que cette solution retenue par l'ensemble de ses concurrents n'est réellement performante que dans le cadre de la norme d'homologation.
Ils ont donc choisi une autre voie, celle d'un rapport volumétrique unique de 14: 1, chiffre élevé pour un moteur essence, mais faible pour un diesel. Le diesel Mazda Skyactiv-D est le seul à se conformer à la norme Euro 6 sans posttraitement des NOx. Mazda ajoute que la prochaine norme d'homologation WLTC démontrera la pertinence de sa solution, comparée à une mécanique downsizée.
Pour en revenir à la nouvelle génération de moteur essence Mazda, baptisée Skyactiv-X, grâce à un rapport volumétrique porté cette fois à 18: 1, elle combinerait les avantages du moteur essence et ceux du diesel. Pour y parvenir, ses motoristes ont dû résoudre l'écueil du difficile contrôle de la combustion interne du moteur HCCI et combattre sa plage d'utilisation limitée.
Leur solution, baptisée SCCI, pour Spark Controlled Compression Ignition, consiste à combiner un fonctionnement en mode autoallumage lorsque l'accélérateur est faiblement sollicité, avec un mode de combustion classique à allumage commandé, durant les accélérations et à vitesse élevée.
Un moteur HCCI fonctionne avec un mélange très pauvre (coefficient d'excès d'air de 5 à 6) qui autorise un rendement de 48%, meilleur que celui du diesel (45%) et de l'essence (35%). Les émissions de CO2 sont ramenées au niveau de celles d'un diesel, tout en produisant 5 à 10 fois moins de particules, et 50 à 100 fois moins de NOx.
Dans le cas du Skyactiv-X qui ne fonctionne que partiellement en mode autoallumage, Mazda annonce une amélioration du rendement de l'ordre de 20 à 30%. Quant à l'agrément de conduite, il bénéficierait d'une meilleure réactivité du moteur, grâce, notamment, à l'ajout d'un petit compresseur qui augmenterait le couple de 10% à 30%, comparé à l'actuel 2 litres Skyactiv-G. Mazda ajoute que la transition entre les deux modes de fonctionnement est totalement imperceptible.
Bonne nouvelle, cette petite révolution est attendue dès 2019, sans doute sous le capot de la prochaine Mazda 3. Le constructeur japonais se lancera, à la même époque, dans l'électrification de certains de ses modèles. Il considère néanmoins que cette solution n'est viable que pour les pays dans lesquels l'électricité est produite sans avoir recours aux énergies fossiles, et déclare vouloir continuer à investir massivement dans le moteur thermique.
à tous,
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