pour la consommation d'adblue, l'important n'est pas le trajet mais la conso moyenne
La consommation de Cérine, pour les véhicules qui l'utilisent dépend exclusivement de la consommation moyenne.
Et pour cause, elle est injectée après un ajout de carburant en fonction de la quantité ajouté.
Pour l'AdBlue®, c'est beaucoup plus compliqué et pas vraiment (ou très indirectement) lié à la consommation moyenne de carburant.
La consommation d'AdBlue® dépend principalement du type de trajet (urbain ou route/autoroute), de sa durée et la manière dont on conduit (d’où un lien indirect avec la consommation).
Les chiffres que je donne proviennent de mesures faites sur une 308 SW 1.6 BlueHDI 120.
D'autres moteurs donneraient des résultats un peu, mais pas fondamentalement, différents. Le principe reste le même.
D'abord, l'AdBlue® n'est injecté que si le catalyseur de DeNOx est suffisamment chaud, autour de 170°C ou plus. En dessous, la conversion des NOx ne fonctionne pas et le SCR rejetterai de l’ammoniac.
En parcours urbain ou péri-urbain, il faut entre 3 et 6 minutes (en été) avant que la catalyseur atteigne cette température.
Tout parcours plus court (ceux ou l'on consomme justement le plus de carburant en moyenne) ne consommera pas d'AdBlue® du tout.
Ensuite, de l'AdBlue® est injecté dans le catalyseur en fonction des besoins.
Pour simplifier, plus la charge moteur est importante, plus il produit de NOx, plus il faut AdBlue®.
Mais l'AdBlue® n'est pas injecté bien longtemps.
Quand le système DeNOx détecte un parcours routier (vitesse de 100Km/h au bout de 10'30" dans l'exemple suivant), il cesse l'injection d'AdBlue®
Est-ce qu'elle reprendrait plus tard si on continuait à rouler sur route? Je n'ai pas fait de mesures sur de long trajets, mais j'en doute quand je lis les déclarations suivantes
(http://www.kilometresentreprise.com/norme-euro-6-nox-fraudes-emissions-polluantes-2016-707) :
« nos choix de calibration sont basés sur le comportement réel de nos clients. Nos enquêtes portent sur 16 000 véhicules instrumentés qui suivent l’utilisation de nos clients presque au jour le jour de manière à connaitre leur usage de leur véhicule. Pour les trajets urbains, on s’aperçoit en France que 88 % de nos clients font moins de 10 km et que 83 % ont des trajets qui durent moins de 15 minutes. Cela veut dire que 85 % des trajet urbains sont inférieurs à 10 km et à 15 minutes.
C’est à partir de ces résultats que nous avons défini nos calibrations moteurs sur une large plage de températures allant de -10° à +55°C. Cela permet, poursuit Gilles Le Borgne, d’optimiser la réduction des émissions de NOx dans la grande majorité des situations où nos clients roulent en ville. Naturellement, lorsque l’on sort de ville et que le moteur est chaud ou que l’on adopte des vitesses plus élevées, ces réglages sont alors plus favorables à la réduction des CO2 ».
Je ne savais pas que par "
réglages plus favorables à la réduction des CO2" on entendait plus d'injection d'AdBlue.
Mais il reste l'EGR pour diminuer les NOx. Et elle travaille l'EGR, elle n’arrête pas. Ce n'est pas une simple vanne qui s'ouvre ou se ferme suivant qu'on dépasse ou non 2000t/m. Elle s'ouvre plus ou moins en fonction de nombreux paramètres, le régime, la charge, la température moteur par exemple. Et c'est comme ça depuis les moteurs XUD, sans turbo ni injection directe. Avec un modèle récent, on peut même vérifier son bon fonctionnement en comparant les courbes de consigne et de position :
Dans le cas d'un parcours urbain, l'injection d'AdBlue® dure plus longtemps. Elle est quand même stoppée un peu avant 15" dans l'exemple suivant.
Ces quelques exemples ne décrivent pas l'intégralité du fonctionnement du système SCR de nos 308, mais ça donne une bonne idée.