Sur l'Equipe :
Lundi dernier, dans le cadre de notre bilan de L1, nous posions la question suivante : Comment en finir avec la tricherie ? Le week-end a une nouvelle fois révélé les limites de l'arbitrage français et le comportement très douteux de certains joueurs. Le penalty accordé à Johann Micoud contre Nancy mais aussi celui en faveur du PSG face à Lens en finale de la Coupe de la Ligue a soulevé chez vous une grosse vague d'indignation. Vous avez été extrêmement nombreux à réagir sur ce sujet et une grande majorité d'entre vous en appelle à l'arbitrage vidéo mais aussi à une plus grande sévérité envers les tricheurs. Extraits.
Pour un deuxième arbitre - « L'influence de la triche au football est bien plus palpable que dans bien d'autres sports où les points/buts marqués sont bien plus nombreux et peuvent gommer ces abus. La présence d'un second arbitre sur le terrain serait un atout. On pourra toujours craindre une divergence d'avis sur une action mais une double vision sera toujours plus nette qu'une simple. Et il me paraît évident, dans tous les cas, que les auteurs de tricheries ne doivent pas être dispensés de faire face à leurs actes. Un arbitrage vidéo après-match me semble nécessaire pour responsabiliser ceux qui pourrissent un match à cause d'actes de tricheries. » - Jarrett Juergensen
Faire preuve d'audace - « Il faut s'inspirer des actions menées dans d'autres sports, tels le rugby. Je suis contre l'utilisation de la vidéo au cours du match, pour moi ça casserait le rythme, et l'appel à la vidéo deviendrait systématique. Par contre, je suis extrêmement favorable à la mise en place d'une commission, qui jugera, à l'aide de la vidéo "a posteriori", pour sanctionner les tricheurs : les attaquants qui "plongent" systématiquement dans la surface, les défenseurs-tireurs de maillots, les découpeurs de chevilles... Les sanctions doivent être exemplaires, et on ne doit pas faire de demi-mesure : il faut enfin faire preuve d'audace et sanctionner avec des suspensions de 5, 6 ou 10 matches les coupables. (...) Bien évidemment, cette "réglementation" doit se faire au niveau européen, voire mondial, pour éviter de se faire (encore plus) croquer lors de rencontres européennes. » - McLeeuwin
L'arbitre doit se remettre en question - « Le problème va durer car le seul espoir d'en sortir est de changer les mentalités à l'entrée dans la "profession". Des sanctions exemplaires (2 matches de suspension c'est trop peu) devraient freiner les jeunes joueurs dans leurs éventuelles tentations de simulation, mais c'est loin d'être gagné. Au sujet de l'arbitrage, il me semble indispensable et urgent que l'homme en noir se remette en question. Refuser systématiquement l'assistance vidéo est inacceptable aux vus des évènements qui se succèdent les uns aux autres. Comment peut-on encore dire à un enfant que l'arbitre a toujours raison ? S'il se trompe, il doit le reconnaître, et vu la fréquence à laquelle ça arrive, il devrait accepter l'aide vidéo. Dire que l'arbitre a toujours raison, et lui permettre de ne pas revenir sur ses erreurs, cela signifie que lorsqu'on a certaines fonctions, on est au-dessus des lois, et on peut faire ce que l'on veut. Quand on sait que le sport a aussi une forte vocation éducative. » - Aureil CBG, Nice.
La vidéo protège l'arbitre - « Je pense qu'il est grand temps d'en venir à l'arbitrage vidéo. On a vu avec la Coupe du monde de rugby qu'aucun problème ne se posait avec ce genre d'arbitrage, que ce soit les joueurs, les entraîneurs, le public et même le télespectateur, personne ne discute la vidéo. Tout le monde en est témoin. Je pense aussi que cela protège l'arbitre puisque ce n'est plus lui qui prend la décision finale, donc les joueurs ne peuvent pas se retourner contre lui (donc moins de peur pour les arbitres). Mais avant tout il faut surtout changer les mentalités de nos "stars" joueurs de foot ! Car même en changeant toutes les règles du monde, si eux, les joueurs, ne change pas leur comportement, rien y changera ou en tous les cas pas dans le cours terme. » - Jérôme
Ne pas prendre des "mesurettes" - « Je ne suis pas partisan de la vidéo pendant le match ; le football doit rester ce qu'il est avec ses torts et ses travers. En revanche, se servir de la vidéo après les matches pour punir les tricheurs (et leur équipe) me semblerait un bon compromis. A condition, bien sûr, de ne pas prendre des "mesurettes". La prévention a fait son temps et n'a rien donné. Il est temps de passer à la répression puisque malheureusement, il n'y a que ça qui nous fait respecter les règles. Dès lors, le joueur qui triche devrait être suspendu plusieurs matches (avec un minimum à instaurer - du style 5 matches) et son équipe sanctionnée (perte des points du match). La même chose devrait être appliquée pour les joueurs dangereux. Un arbitre reste un homme et ne peut pas tout voir. Un tacle dangereux pouvant atteindre l'intégrité physique d'un joueur doit être sanctionné après le match si l'arbitre ne l'a pas vu. » - David Ouvrard
La vidéo, un recours ponctuel - « Michel Platini a récemment tenu des propos intéressants concernant l'arbitrage vidéo sur votre site. Il était clairement contre en mettant en avant le fait que le risque de hacher le jeu était important et que les erreurs historiques d'arbitrage ne trouveraient pas de réparation dans ce type de solutions (une sorte d'injustice faite à l'histoire...). Si le deuxième argument me révolte personnellement, je juge le premier plus légitime. Je pense que l'arbitrage vidéo, s'il est instauré, devrait être, comme dans le cas du tennis ou du rugby, un support à l'arbitrage humain, utilisé donc uniquement dans les cas ayant une conséquence grave sur la suite du match. On pourrait également laisser le choix à l'arbitre d'avoir recours à la vidéo dans les cas où il n'est pas sûr ou attribuer, comme au tennis, le droit au recours à la vidéo aux entraîneurs une fois par mi-temps par exemple, droit restant valable tant que les demandes sont jugées légitimes. Ca permettrait d'avoir recours à la vidéo ponctuellement sans hacher (trop) le jeu et permettrait dans bien des cas de prendre une décision juste et d'éviter des tricheries. » - Jean-Francois DOUCE