Le président français Nicolas Sarkozy est arrivé mercredi 20 août à Kaboul, au lendemain de l'annonce de la mort de dix militaires français, tués, lundi, dans des combats contre les talibans. Le chef de l'Etat est accompagné du ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner et du ministre de la défense Hervé Morin.
Il doit se recueillir dans la chapelle ardente dressée en l'honneur des soldats dans le camp Warehouse, quartier général du commandement régional de Kaboul de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan. Il ira ensuite à l'hôpital du camp afin de rendre visite à des soldats blessés dans les combats de lundi. A son programme également, une rencontre avec les troupes françaises en Afghanistan, un entretien à huis clos avec le général Michel Stollsteiner, commandant français de la région de Kaboul, et un rendez-vous avec le président afghan Hamid Karzaï, au Palais présidentiel.
Face à son homologue afghan, Nicolas Sarkozy devrait réaffirmer son engagement à combattre les talibans, comme il l'a fait, mardi, après l'annonce de la mort des soldats français : dans un communiqué, le chef de l'Etat a expliqué, mardi, que la France restait "résolue à poursuivre la lutte contre le terrorisme, pour la démocratie et la liberté". "La cause est juste, c'est l'honneur de la France et de ses armées de la défendre", a-t-il ajouté, lui qui avait essuyé de vives critiques de la part de l'opposition en avril dernier, après sa décision d'accroître les effectifs français en Afghanistan.
Environ 3 000 militaires français sont actuellement engagés en Afghanistan, au sein de l'Isaf, principalement à Kaboul et dans la province de Kapisa, au nord-est de la capitale. Avant le drame de lundi, seuls 13 militaires français étaient morts en Afghanistan depuis 2001, dont certains dans des accidents. L'attaque de lundi est la plus meurtière qu'ait subie l'armée française depuis l'attentat contre l'immeuble le Drakkar à Beyrouth en 1983 (58 morts).
Un hommage national aux dix soldats français tués lundi en Afghanistan doit être rendu jeudi en fin de matinée aux Invalides. Une partie des 21 soldats français blessés dans l'attaque de lundi sont par ailleurs attendus dès mercredi matin en France. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'État à la défense, les accueillera à 9 heures 30 à l'aéroport d'Orly.