Citroën et Peugeot passent à la révision annuelle au 1er juillet 2012.
Initié lors du lancement de la Peugeot 208, le plan d'entretien chez PSA passe désormais de deux à un an depuis début juillet. Si les deux constructeurs assurent vouloir « chouchouter » leurs clients et leur porte-monnaie, d'autres raisons expliquent ce changement.
Citroën et Peugeot passent à la révision annuelleSix mois après Renault, Citroën et Peugeot changent aussi leur fusil d’épaule en matière d’entretien.
Finies les révisions tous les deux ans, les modèles produits depuis le 1er juillet devront visiter les ateliers tous les ans.
Quant aux intervalles kilométriques ils ne changent pas et s'échelonnent de 15 000 à 35 000 km selon les modèles.
Si les deux constructeurs se sont bien gardés de communiquer sur le sujet (d’ailleurs aucune information n’est mentionnée sur leur site Internet), Peugeot justifie ce changement par « une homogénéisation de nos méthodes d'entretien puisqu'elle s'applique déjà sur une partie de nos véhicules : 107,4007 et 4008. De plus, un Rendez-Vous Annuel est déjà inscrit dans nos carnets d'entretien depuis 2010 ». En effet, depuis mi-2010, les marques conseillaient vivement de réviser leurs modèles tous les ans sans aucune obligation. C’est désormais plus le cas !
De plus, les trois véhicules cités ainsi que leurs clones chez Citroën bénéficiaient déjà d’un plan d’entretien annuel, leur origine japonaise (Toyota et Mitsubishi) expliquant cela. Ainsi, tous les autres véhicules produits par PSA sont touchés par cette réduction de l’intervalle.
En revanche, l’homogénéisation ne touche pas les véhicules issus de la collaboration avec Fiat : 2 ans pour les Nemo et Bipper 1.3 HDi, et les Jumper et Boxer.
Réviser plus pour dépenser moins
Toujours selon le service après-vente Peugeot, la visite annuelle permet « de lisser les dépenses, d’offrir plus de services et de remplacer les pièces d’usure au bon moment pour éviter d’en changer d’autres prématurément à l’image de plaquettes de frein usées qui si elles ne sont pas changées à temps risquent de détériorer les disques ». Les constructeurs se contrediraient-ils ? Il y a une dizaine d’années, les mêmes expliquaient que le passage à un entretien tous les deux Citroën et Peugeot passent à la révision annuelleans réduirait les coûts d’entretien.
Il faut aussi reconnaître que dans certains types d’utilisation comme l’usage urbain, une vidange tous les deux ans apparaît insuffisante. Notamment sur les diesel modernes équipés d’un turbo et surtout d’un filtre à particules.
Autre argument, PSA assure que le passage plus fréquent dans les ateliers permet « la mise à jour plus souvent des logiciels embarqués et le client à l’assurance d’avoir la dernière version qui optimise l’usage de son véhicule ». Ce qui n’est pas faux puisque les petits rouleurs ne fréquentent au mieux les ateliers qu’une fois tous les deux ans. Par conséquent point de mises à jour ni d’actions de rattrapage. Si PSA n’est pas un adepte des actions effectuées lors du passage à l’atelier (sans prévenir le client), il en effectue néanmoins quelques unes chaque année. Mais ce discours officiel cache aussi une autre réalité.
Moins de trafic dans les ateliers
Les efforts consentis sur la fiabilité des véhicules, et ce depuis 2008 chez PSA, rejaillissent sur l’activité dans les concessions. Si les constructeurs s’enorgueillissent de la chute de leur taux de garantie, le réseau fait grise mine. Moins de garanties, c’est du manque à gagner qu’il faut compenser. Et ce n’est pas la petite revalorisation du taux horaire en garantie concédée par Peugeot au mois de juillet qui va les consoler. De ce fait, le passage obligatoire tous les ans dans les stands permet certes d’apporter plus de services mais aussi de faire tourner les ateliers.
A ce sujet, certaines pièces dont le remplacement ne répondait qu’à une limite kilométrique de 60 000 km en moyenne sont désormais à remplacer au bout de quatre ans. C’est le cas des filtres à air et à carburant et des bougies d’allumage. Les constructeurs veulent aussi se prémunir contre de mauvaises surprises.
Ainsi, la courroie d’accessoires sur les e-HDi est à remplacer dorénavant tous les 6 ans. Même chose pour la courroie de distribution dont le changement passe de 240 000 à 180 000 km ou 10 ans « sans aucune modification sur la qualité de la courroie » selon Citroën. Si sa longévité n’a pas posé de problèmes, certains propriétaires ont connu, bien avant les 240 000 km, de gros soucis avec la pompe à eau. Une pièce que l’on vérifie et change avec la courroie de distribution.
Lutter contre les centres autos
Tous les constructeurs s’accordent à dire qu’au-delà de la période de garantie, les clients s’évaporent dans la nature. Et ce n’est pas le règlement européen qui va les blâmer puisqu’il stipule que tout automobiliste a la liberté d’entretenir son véhicule où bon lui semble sans perdre le bénéfice de la garantie. Les centres autos (Midas, Feu Vert, Norauto…) et les spécialistes (Speedy, Point S…) se sont engouffrés dans la brèche en lançant la révision constructeur. Depuis plus de deux ans, ces acteurs mangent la laine sur le dos des concessionnaires avec pour argument massue le prix.
Sauf qu’au niveau des compétences, le compte n’y est pas toujours puisqu’ils ne luttent pas à armes égales, ne bénéficiant pas des formations techniques, des logiciels de reprogrammation… mis à la disposition des réseaux. Avec un entretien annuel, ces derniers vont tenter de fidéliser le client par le biais du service tout en atténuant l’effet psychologique de la facture, et surtout améliorer le taux de remplissage des ateliers.