Constructeurs - 11/06/2008
PSA et Mitsubishi démarrent officiellement la construction de leur usine russe à Kaluga
Dernier arrivé sur un marché russe en fort développement, le groupe PSA, associé avec Mitsubishi, accélère le rythme. Un an après la signature par PSA d’un engagement d’investissement avec le gouvernement russe en juin 2007, le coup d’envoi officiel de la construction de l’usine a été donné ce mardi 10 juin, avec une cérémonie de pose de la première pierre.
Avec 2,45 millions de voitures l’an dernier, le marché russe est en croissance forte et les perspectives de développement pour les années à venir en font à terme l’un des premiers marchés européens.
Ainsi, le groupe PSA annonce une prévision de 3,5 millions de voitures vendues en Russie en 2011 et de 3,685 millions pour 2012 pour un volume autour de 4 millions en 2015. Des prévisions pessimistes si l’on en croît Ernst & Young qui voit les 4 millions en 2010 (soit 5 ans plus tôt) et anticipe carrément 5,2 millions pour 2012. La réalité sera sans doute entre les deux.
Dans ce contexte le volume de 150 000 voitures que vise le groupe PSA en 2010 paraît peu ambitieux de même que son objectif de production de 160 000 unités en 2012.
Des volumes modestes pour PSA en 2007
Pourtant, le groupe est encore loin de ces volumes avec l’an dernier 37 200 voitures vendues pour les deux marques dont 26 300 pour Peugeot et 10 900 pour Citroën. Depuis le début de l’année Peugeot a doublé ses ventes (12 400 à fin avril) tandis que Citroën qui vient de filialiser sa distribution a été en recul de 10% pendant cette phase de transition (à 3 100). Sur 2008, Peugeot compte doubler ses ventes (à 50 000 unités) et Citroën les maintenir (10 000) soit 60 000 unités pour les deux marques.
Avec la création de ce site de production à Kaluga, dont la construction était officiellement lancée ce mardi 10 juin, le groupe PSA fait la démonstration de son engagement sur le marché russe.
"Nous voulons devenir à Kaluga un constructeur russe", a plusieurs fois répété Roland Vardanega, lors de cette cérémonie de pose de la première pierre. Le directeur technique et industriel du groupe PSA, qui représentait Christian Streiff, absent pour raison de santé, a qualifié ce moment "d’événement industriel".
Un dossier bouclé en 1 an
Le groupe qui arrive un des derniers sur ce marché a dû accélérer le pas pour bénéficier des dispositions du décret 166 qui abaissent autour de 1 à 2% les droits de douanes sur les pièces (au lieu de 17% pour les pièces et 25% pour les véhicules montés). Ce décret est arrivé à échéance le 31 décembre 2007.
A son arrivée à la présidence de PSA, Christian Streiff met la Russie en tête des priorités du groupe et signe le 9 juin 2007 un engagement d’investissement avec le gouvernement russe. Depuis, les événements se succèdent avec l’annonce du choix du site de Kaluga le 27 décembre 2007, la signature officielle avec les autorités de la région de Kaluga le 29 janvier 2008 et le démarrage du terrassement en avril 2008.
Depuis, le groupe PSA s’est associé avec Mitsubishi dans le cadre d’un accord de coentreprise signé le 19 mai 2008. L’assemblage débutera dès 2010, la production complète en 2011 et la pleine capacité de la première phase en 2012.
Une préparation en "mode chantier"
La conception de l’usine a également été gérée dans le cadre des nouvelles méthodes de travail en vigueur dans le groupe.
"Nous avons travaillé en mode chantier pour la définition de l’usine de Kaluga ce qui nous a permis de concevoir en 19 jours ce qui aurait été impossible en plusieurs mois", raconte Roland Vardanega. Concrètement, les meilleurs experts des deux constructeurs se sont réunis pour fixer les objectifs sur 12 domaines (dont peinture, emboutissage, logistique), résoudre les difficultés et mettre au point le plan du site afin de concevoir une usine "qui sera la meilleure usine du groupe", assure Roland Vardanega.
"Nous voulons être benchmark mondial avec 160 000 unités et benchmark mondial avec 300 000 unités", annonce Roland Vardanega. Principale caractéristique : cette usine construite sur un terrain de 200 hectares dont 50 pour le parc fournisseurs sera très compacte. Ce qui permet une optimisation de la logistique mais également note le directeur technique "un management visuel et proche du terrain".
Les valeurs des cibles visées restent confidentielles mais sont "au meilleur niveau mondial", assure le directeur.
Le rythme de la chaîne sera de 35 voitures par heure dans la configuration à 160 000 et 55 voitures par heure pour 300 000 unités. Le doublement de capacité prévu dès le départ devrait se faire à moindre coût sans doublement de la surface, note Roland Vardanega.
A partir de 2012, l’usine fabriquera 100 000 voitures du segment M1 pour PSA (équivalent des C4 et 308), et 50 000 SUV dont 20 000 C-Crosser et 4007 et 30 000 Outlander. PSA ne donne pas de date pour le passage à 300 000 unités.
Le capital de la société commune qui constitue l’investissement initial sera de 470 millions d’euros dont 329 millions à la charge de PSA (70%). L’usine sera largement commune aux deux marques et Mitsubishi disposera d’une partie spécifique. "Mitsubishi sera responsable de sa production dans un environnement et un management PSA", précise Roland Vardanega.
La Russie représente également un enjeu majeur pour Mitsubishi qui y a vendu 100 000 voitures en 2007 (ce qui en fait son premier marché à l’export) et en prévoit 140 000 cette année.
Florence Lagarde
PSA et Mitsubishi démarrent officiellement la construction de leur usine russe à Kaluga
Dernier arrivé sur un marché russe en fort développement, le groupe PSA, associé avec Mitsubishi, accélère le rythme. Un an après la signature par PSA d’un engagement d’investissement avec le gouvernement russe en juin 2007, le coup d’envoi officiel de la construction de l’usine a été donné ce mardi 10 juin, avec une cérémonie de pose de la première pierre.
Avec 2,45 millions de voitures l’an dernier, le marché russe est en croissance forte et les perspectives de développement pour les années à venir en font à terme l’un des premiers marchés européens.
Ainsi, le groupe PSA annonce une prévision de 3,5 millions de voitures vendues en Russie en 2011 et de 3,685 millions pour 2012 pour un volume autour de 4 millions en 2015. Des prévisions pessimistes si l’on en croît Ernst & Young qui voit les 4 millions en 2010 (soit 5 ans plus tôt) et anticipe carrément 5,2 millions pour 2012. La réalité sera sans doute entre les deux.
Dans ce contexte le volume de 150 000 voitures que vise le groupe PSA en 2010 paraît peu ambitieux de même que son objectif de production de 160 000 unités en 2012.
Des volumes modestes pour PSA en 2007
Pourtant, le groupe est encore loin de ces volumes avec l’an dernier 37 200 voitures vendues pour les deux marques dont 26 300 pour Peugeot et 10 900 pour Citroën. Depuis le début de l’année Peugeot a doublé ses ventes (12 400 à fin avril) tandis que Citroën qui vient de filialiser sa distribution a été en recul de 10% pendant cette phase de transition (à 3 100). Sur 2008, Peugeot compte doubler ses ventes (à 50 000 unités) et Citroën les maintenir (10 000) soit 60 000 unités pour les deux marques.
Avec la création de ce site de production à Kaluga, dont la construction était officiellement lancée ce mardi 10 juin, le groupe PSA fait la démonstration de son engagement sur le marché russe.
"Nous voulons devenir à Kaluga un constructeur russe", a plusieurs fois répété Roland Vardanega, lors de cette cérémonie de pose de la première pierre. Le directeur technique et industriel du groupe PSA, qui représentait Christian Streiff, absent pour raison de santé, a qualifié ce moment "d’événement industriel".
Un dossier bouclé en 1 an
Le groupe qui arrive un des derniers sur ce marché a dû accélérer le pas pour bénéficier des dispositions du décret 166 qui abaissent autour de 1 à 2% les droits de douanes sur les pièces (au lieu de 17% pour les pièces et 25% pour les véhicules montés). Ce décret est arrivé à échéance le 31 décembre 2007.
A son arrivée à la présidence de PSA, Christian Streiff met la Russie en tête des priorités du groupe et signe le 9 juin 2007 un engagement d’investissement avec le gouvernement russe. Depuis, les événements se succèdent avec l’annonce du choix du site de Kaluga le 27 décembre 2007, la signature officielle avec les autorités de la région de Kaluga le 29 janvier 2008 et le démarrage du terrassement en avril 2008.
Depuis, le groupe PSA s’est associé avec Mitsubishi dans le cadre d’un accord de coentreprise signé le 19 mai 2008. L’assemblage débutera dès 2010, la production complète en 2011 et la pleine capacité de la première phase en 2012.
Une préparation en "mode chantier"
La conception de l’usine a également été gérée dans le cadre des nouvelles méthodes de travail en vigueur dans le groupe.
"Nous avons travaillé en mode chantier pour la définition de l’usine de Kaluga ce qui nous a permis de concevoir en 19 jours ce qui aurait été impossible en plusieurs mois", raconte Roland Vardanega. Concrètement, les meilleurs experts des deux constructeurs se sont réunis pour fixer les objectifs sur 12 domaines (dont peinture, emboutissage, logistique), résoudre les difficultés et mettre au point le plan du site afin de concevoir une usine "qui sera la meilleure usine du groupe", assure Roland Vardanega.
"Nous voulons être benchmark mondial avec 160 000 unités et benchmark mondial avec 300 000 unités", annonce Roland Vardanega. Principale caractéristique : cette usine construite sur un terrain de 200 hectares dont 50 pour le parc fournisseurs sera très compacte. Ce qui permet une optimisation de la logistique mais également note le directeur technique "un management visuel et proche du terrain".
Les valeurs des cibles visées restent confidentielles mais sont "au meilleur niveau mondial", assure le directeur.
Le rythme de la chaîne sera de 35 voitures par heure dans la configuration à 160 000 et 55 voitures par heure pour 300 000 unités. Le doublement de capacité prévu dès le départ devrait se faire à moindre coût sans doublement de la surface, note Roland Vardanega.
A partir de 2012, l’usine fabriquera 100 000 voitures du segment M1 pour PSA (équivalent des C4 et 308), et 50 000 SUV dont 20 000 C-Crosser et 4007 et 30 000 Outlander. PSA ne donne pas de date pour le passage à 300 000 unités.
Le capital de la société commune qui constitue l’investissement initial sera de 470 millions d’euros dont 329 millions à la charge de PSA (70%). L’usine sera largement commune aux deux marques et Mitsubishi disposera d’une partie spécifique. "Mitsubishi sera responsable de sa production dans un environnement et un management PSA", précise Roland Vardanega.
La Russie représente également un enjeu majeur pour Mitsubishi qui y a vendu 100 000 voitures en 2007 (ce qui en fait son premier marché à l’export) et en prévoit 140 000 cette année.
Florence Lagarde
