J'ai travaillé chez Bib pendant plusieurs années, je peux affirmer qu'il n'y a aucun souci de qualité avec des Michelin allemands ou espagnols, qui sont fabriqués avec les mêmes ingrédients et exigences qu'en France. Le groupe y veille scrupuleusement. Quant aux vieux moules HS, ils vont...à la ferraille. Il y a certes des transferts de moules vers certains pays, mais c'est en application de la stratégie de fabrication ou "sourcing". En général, on envoyait dans les pays de l'Est les moules des dimensions très amorties, en perte de vitesse (ex : 13") pour lesquelles la demande se raréfie et les prix sont tirés à la baisse par la concurrence.
En France, peu de fabrication "mass market" en tourisme, car segment non rentable, surtout en première monte, eu égard aux coûts de fabrication et aux prix pratiqués.
Donc, fabrication en Allemagne (Trèves) ou en Espagne (Valladolid) pour l'essentiel du 15, 16, 17 en première monte et remplacement. Excellentes usines modernes à faibles coûts de production. En Espagne, moto et génie civil aussi. Le gros du mass market, les petites dimensions (13, 14) et les marques bas de gamme (Kleber, Riken...) en Hongrie, Pologne... Les dernières usines françaises qui en fasaient ont fermé, ou changé de ligne de produit.
En France, spécialisation sur les segments très rentables et la marque Michelin. Tourisme haut de gamme/sportif et grandes dimensions (Roanne), avion (Bourges), poids-lourd (Roche sur Yon, Clermont) et camionnette, agraire, génie civil (Le Puy), pneus motos premium, pneus pour véhicules de collection ou de compétition (Clermont-Ferrand)...
Sans compter l'activité jantes, moules, caoutchouc synthétique qu'on a encore en France.
Ce tableau n'est pas étonnant quand on voit qui équipe, hormis Citroen, en Michelin en 1e monte. Continental a raflé pas mal de véhicules français, car Michelin a jeté l'éponge, las de perdre autant d'argent avec les constructeurs. 80% du chiffre d'affaires pneu tourisme du groupe vient de l'activité "remplacement".