Vers la fin du monopole des pharmacies ?
- Démarrée par davidcentrale
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Une spéciale pour G2....
Ca ne changera pas la face du monde, mais ça a le mérite d'être drôle et efficace.
Ca ne changera pas la face du monde, mais ça a le mérite d'être drôle et efficace.
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Je vais faire mon rabat-joie : même si je suis d'accord sur le principe que le monopole des pharmacies doit être préservé, je trouve que ce slogan est douteux. Les pharmaciens savent-ils ce qu'il y a dans les médocs qu'ils vendent ?
Vu le nombre de scandales sanitaires liés aux médicaments ces derniers mois (mediator, pilules), et sachant qu'il y en a probablement d'autres à venir (traitements contre le cholestérol et contre le cancer, notamment), c'est peut-être une mauvaise idée d'afficher un tel truc dans une officine.
Vu le nombre de scandales sanitaires liés aux médicaments ces derniers mois (mediator, pilules), et sachant qu'il y en a probablement d'autres à venir (traitements contre le cholestérol et contre le cancer, notamment), c'est peut-être une mauvaise idée d'afficher un tel truc dans une officine.
Arrêtons de boire à gros goulot la (dés)information journalistique.
On peut débattre de ces problèmes pendant des heures, mais je vais essayer de faire court.
TOUS LES "PROBLEMES" QUE L'ON SEMBLE DECOUVRIR AUJOURD'HUI SONT CONNUS DEPUIS LA MISE SUR LE MARCHE DE CES MEDICAMENTS.
1) MEDIATOR
C'est un ANTIDIABETIQUE. Il n'aurait dû être prescrit que dans cette indication. Or, un de ces effets secondaires est la perte de poids (ce qui est au demeurant très intéressant pour les diabétiques). Problème, nombre de personnes l'ont utilisé à tort UNIQUEMENT dans ce dernier but - et nombre de médecins, sous la pression des patients, l'ont prescrit ainsi. Donc non conformité à l'AMM du produit et à ses règles de prescription. Normal qu'il y ait des retours de bâtons.
Quant au problèmes des valvulopathies "induites", c'est extrêmement compliqué. Et c'est en partie ce qui explique le gros imbroglio des indemnisations... En 2 mots, les diabétiques ont une prédisposition aux valvulopathies. Si 10 ans après le traitement, il y un souci de ce type, est-ce à cause du médicament ou est-ce une évolution de la maladie sous-jacente. Comme personne n'a à l'époque cherché ces valvulopathies avant la mise en place du traitement, on ne saura jamais. Et les experts sont contradictoires sur le sujet.
2) LES PILULES
Ce qu'on entend sur les ondes aujourd'hui est la plus grande escroquerie pour détourner le grand public des choses plus terre à terre qu'on ait vu depuis longtemps.
Les problèmes cardiovasculaires des pilules sont connus, indiqués et précisés sur les notices, le VIDAL et toute les documentations médicales depuis leur mise sur le marché. Il est d'ailleurs nécessaire quand on est sous pilule :
- de faire un contrôle sanguin des facteurs de risques (cholestérol, triglycérides, etc) 1 à 2 fois par an (et plus si paramètres anormaux)
- d'ARRETER DE FUMER
J'ai 120 étudiants en cours à l'hosto dont 80% de filles. Forcément, elle m'ont demandé des précisions sur "l'affaire" des pilules. La question est simple : je leur ai demandé 1) combien faisaient leurs contrôles sanguins et 2) combien parmi les fumeuses avaient arrêtées. J'ai eu 4 réponses à la question 1 et ZERO à la 2... Et chez des PROFESSIONNELS de SANTE. Alors dans le grand public !!!
Pour la DIANE 35, c'est encore plus flagrant. CE N'EST PAS et N'A JAMAIS ETE une pilule contraceptive !!!!!! Là aussi, clairement indiqué dans la notice. C'est un anti-acnéique pour la femme jeune. L'aspect contraception est abordé dans ... les effets indésirables ("attention, ce médicament bloque l'ovulation et a donc un effet contraceptif"). Les problèmes cardio-vasculaires sont clairement indiqués avec la nécessité d'arrêter de fumer.... CQFD
A titre inficatif, le risque relatif d'évènements thrombo-emboliques est de +0,02% avec les pilules de 1ère et 2e génération, + 0,03 à 0,04% avec les 3e et 4e.... et +0,06 en cas de grossesse par exemple!!! Donc certes, les journaleux avides de scoop et de saignant vous disent : "le risque avec une pilule de 3e génération est DOUBLE par rapport à une 2e"... Le double, c'est passer de 0,02 à 0,04% donc au final, pas grand chose.
Corollaire : on voit déjà la hausse de délivrance des pilules du lendemain (beaucoup plus dosées donc beaucoup plus dangereuses) parce que les filles arrêtent leurs pilules classiques et hop, accident. Et mon épouse qui bosse à l’hôpital en maternité remarque également (mais c'est aussi sociétal) une hausse des IVG assez effrayante...
Tempête dans un verre d'eau !
3) ANTICHOLESTEROLEMIANTS
2 mots : il est bizarre qu'un vieux prof à la retraite (en fait 2, avec Debré) qui sont aux oubliettes depuis des années sortent un bouquin (tiens, ça fait parler d'eux) d'un coup, comme ça. Comme ils n'exercent plus, ils ne risquen pas grand chose. Par contre, 90% des cardiologues de France et de Navarre montent au créneau contre ces c.... Les hypocholéstérolémiants, c'est INDISPENSABLE en post infart ou en cas de facteurs de risque (comme la ceinture : on parle des morts à cause de la ceinture mais jamais des vies sauvées).
4) LES ANTI-CANCEREUX
Trop long pour en parler, d'autant que c'est mon domaine. Mais bon, les progrès réalisés dans les dernières années (thérapies ciblées) sont hallucinants et extrêmement prometteurs dans les 10-15 prochaines années... Merci qui ???
Bref, le circuit du médicament en France est un des plus sécurisé (si ce n'est le plus) au monde. C'est bien pour ça que les instances ordinales se battent contre la vente sur le net (même si celle ci est adossée à une pharma comme la loi le prévoit).
Par contre, il est GRAND TEMPS que les gens se prennent en main et comprennent que le médicament n'est PAS ANODIN et ne s'achète (pour ne pas dire ne se consomme) pas comme un yaourt ou une lessive.
A contre-courant avec ce qu'on a vu se développer en quelques années (sites de vulgarisation, vidal des familles, commandes sur le net puis peut être grande distrib). Il y a de ce fait une trop grande pression du public qui parfois croît tout savoir mieux que tout le monde et fait l'ordonnance à la place du médecin, qui pour ne pas froisser son patient dit parfois "amen" et signe.
Tout médicament, même le plus banal (paracétamol) a des effets secondaires et peut être dangereux.
On semble le redécouvrir avec les pilules. Finalement, ça peut être un point positif...
Bon, allez, stop.... Je me sauve. Je vais aller récolter des tomates pour les vendre enter deux boites d'aspirine.
![[:therry:5]](/Forum/styles/default/xenforo/smilies-fp/perso/5/therry.gif "therry-5 [:therry:5]")
[:nono le bo]
Pour revenir sur ce qu'on entend aujourd'hui sur les médicaments, on a un gros problème en France surement, et en Europe certainement aussi qui s'appelle le mésusage.
Mésusage : utilisation d'un produit à des fins auxquelles il n'a pas été destiné et/ou à des doses auxquelles il n'a pas été prévu d'être utilisé.
Dans les médicaments, on a eu...
Les facteurs de croissance hématopoïétiques (autrement dit l'EPO), dont l'utilisation est la cancérologie et les anémies consécutives à une insuffisance rénale terminale et/ou dialyse. mésusage : le vélo (et le reste)
Les corticoïdes, idem
L'efferalgan codéïné pour les toxicos, prescrit plein pot sur des ordonnances pour le papa, la maman, le frère, la soeur ou le poisson rouge. Personne n'est dupe, mais seule la CPAM qui centralise les fichiers à le pouvoir d'intervenir. Ce quelle ne fait pas ("mais docteur, comprenez nous, on est au courant mais il vaut mieux que M. X consomme 4 fois la dose d'eff. codéïné plutôt que d'attaquer les petites vieilles dans la rue", m'a-t-on textuellement répondu à la CPAM il y a quelques années alors que l'on avait un cas flagrant)
Le Médiator comme coupe faim et amaigrissant au lieu d'antidiabétique (même si le médicament, je l'accorde, n'était pas forcément le meilleur du marché, mais bon)
La Diane 35 comme contraceptif alors que c'est un antiacnéique
Les statines (hypocholestérolémiants) en 1ère intention alors qu'elles ne devraient l'être qu'après un échec des mesures hygiénodiététiques de base (comme pour les antidiabétiques d'ailleurs). Mais il est tellement plus facile de prendre un comprimé (qui est perçu en plus comme "gratuit" puisque remboursé) que d'aller courrir un peu et de faire gaffe à ce qu'on mange (tiens, qui a dit "lasagnes" ?
)Mais ce phénomène ne touche pas que les médocs...
On sait tous que l'excès de chocolat rend malade, que l'excès d'alcool rend bourré, que le tabac provoque le cancer ainsi que le soleil, et que rouler à 200 est dangereux (en cas d'accident surtout
![[:unclebens:8]](/Forum/styles/default/xenforo/smilies-fp/perso/8/unclebens.gif "unclebens8 [:unclebens:8]")
)...Pourtant, personne ne va faire un procès à Côte d'Or parce qu'il a la gerbouille, à Kronenbourg parce qu'il a une cirrhose ou à Marlboro (quoique) parce qu'il a un cancer et à Peugeot parce que n'importe quelle auto de ± 130 ch atteint les 200 km/h... Au contraire, on se rapproche alors de la Faculté et on est bien content de trouver alors les blouses blanches pour essayer de faire face à ces différents excès.
Il est temps que les gens se responsabilisent un peu...
Je ne mets pas du tout en doute les capacités des pharmaciens, G2. Et je fais partie de ceux qui n'achèteront jamais des médocs sur internet ou chez Leclerc.
Je te rejoins aussi sur le mésusage des médicaments. Mais faire passer un antiacnéique pour un contraceptif, ou un antidiabétique pour un coupe-faim, c'est pas un peu comme faire passer du cheval pour du boeuf, en plus dangereux ?
Bref, la responsabilité de ces prescriptions abusives est plus à chercher du côté des médecins que des pharmaciens, effectivement. Mais le fait est qu'il existe tout un tas de praticiens qui ne connaissent apparemment pas les traitements qu'ils prescrivent...
Je voulais surtout insister sur le fait qu'à mon avis la grande distribution, qui ne fait que vendre des produits fabriqués par d'autres, n'est pas directement responsable des tromperies. Et qu'il me parait donc inopportun de la part des pharmaciens de la pointer du doigt de cette façon.
Sinon, je te rejoins sur la responsabilisation, qui doit s'appliquer autant aux médicaments qu'aux plats cuisinés.
Je te rejoins aussi sur le mésusage des médicaments. Mais faire passer un antiacnéique pour un contraceptif, ou un antidiabétique pour un coupe-faim, c'est pas un peu comme faire passer du cheval pour du boeuf, en plus dangereux ?
Bref, la responsabilité de ces prescriptions abusives est plus à chercher du côté des médecins que des pharmaciens, effectivement. Mais le fait est qu'il existe tout un tas de praticiens qui ne connaissent apparemment pas les traitements qu'ils prescrivent...
Je voulais surtout insister sur le fait qu'à mon avis la grande distribution, qui ne fait que vendre des produits fabriqués par d'autres, n'est pas directement responsable des tromperies. Et qu'il me parait donc inopportun de la part des pharmaciens de la pointer du doigt de cette façon.
Sinon, je te rejoins sur la responsabilisation, qui doit s'appliquer autant aux médicaments qu'aux plats cuisinés.
Aujourd'hui tout est fait pour déresponsabiliser les gens ...
Pour revenir sur ce qu'on entend aujourd'hui sur les médicaments, on a un gros problème en France surement, et en Europe certainement aussi qui s'appelle le mésusage.
Mésusage : utilisation d'un produit à des fins auxquelles il n'a pas été destiné et/ou à des doses auxquelles il n'a pas été prévu d'être utilisé.
Dans les médicaments, on a eu...
Les facteurs de croissance hématopoïétiques (autrement dit l'EPO), dont l'utilisation est la cancérologie et les anémies consécutives à une insuffisance rénale terminale et/ou dialyse. mésusage : le vélo (et le reste)
Les corticoïdes, idem
L'efferalgan codéïné pour les toxicos, prescrit plein pot sur des ordonnances pour le papa, la maman, le frère, la soeur ou le poisson rouge. Personne n'est dupe, mais seule la CPAM qui centralise les fichiers à le pouvoir d'intervenir. Ce quelle ne fait pas ("mais docteur, comprenez nous, on est au courant mais il vaut mieux que M. X consomme 4 fois la dose d'eff. codéïné plutôt que d'attaquer les petites vieilles dans la rue", m'a-t-on textuellement répondu à la CPAM il y a quelques années alors que l'on avait un cas flagrant)
Le Médiator comme coupe faim et amaigrissant au lieu d'antidiabétique (même si le médicament, je l'accorde, n'était pas forcément le meilleur du marché, mais bon)
La Diane 35 comme contraceptif alors que c'est un antiacnéique
Les statines (hypocholestérolémiants) en 1ère intention alors qu'elles ne devraient l'être qu'après un échec des mesures hygiénodiététiques de base (comme pour les antidiabétiques d'ailleurs). Mais il est tellement plus facile de prendre un comprimé (qui est perçu en plus comme "gratuit" puisque remboursé) que d'aller courrir un peu et de faire gaffe à ce qu'on mange (tiens, qui a dit "lasagnes" ?
Mais ce phénomène ne touche pas que les médocs...
On sait tous que l'excès de chocolat rend malade, que l'excès d'alcool rend bourré, que le tabac provoque le cancer ainsi que le soleil, et que rouler à 200 est dangereux (en cas d'accident surtout
Pourtant, personne ne va faire un procès à Côte d'Or parce qu'il a la gerbouille, à Kronenbourg parce qu'il a une cirrhose ou à Marlboro (quoique) parce qu'il a un cancer et à Peugeot parce que n'importe quelle auto de ± 130 ch atteint les 200 km/h... Au contraire, on se rapproche alors de la Faculté et on est bien content de trouver alors les blouses blanches pour essayer de faire face à ces différents excès.
Il est temps que les gens se responsabilisent un peu...
Oui et non...
Parce que en Pharmacie, il n'y a qu'une et une seule chaîne d'approvionnement possible (en France tout au moins), qui passe forcément par laboratoire->grossiste répartiteur (OCP, CERP, Alliance Santé) ->pharmacie ou à la rigueur en direct laboratoire->pharmacie. Chacun répondant à la législation française et étant contrôlé par les autorités compétentes (AFFSAPS, Inspection (DRASS)).
Et pour bien connaître les laboratoires (mon beau-frère est responsable qualité chez Lily), la libération de lots est autrement plus contraignante que de produire des lasagnes. Et quand on arrête une chaîne de fabrication parce que un bouchon ne satisfait pas aux normes et qu'il faut l'aval de l'AFFSAPS pour redémarrer, c'est autrement plus sécurisé que de hacher du cheval...
Pour en revenir à la GMS, ils ont des centrales d'achats. Ils passeront donc par leurs centrales, qui s'approvisionneront peut-être auprès du circuit sécurisé (c'est déjà le cas pour certains produits de para), mais peut être pas. Le but de ces oiseaux là étant de faire des $$$, qui te dis qu'ils n'achèteront pas du paracétamol au Pakistan et de de l'ibuprofène au Mali ???
Et c'est de là que vient fort à propos cette affiche. Si déjà la GMS est incapable d'assurer la traçabilité sur des lasagnes, qu'est-ce que ça va donner sur du médicament...
