source : http://www.lalsace.fr/sport/2014/05/04/triste-platini
L’espace d’un instant, on a d’abord cru que la déclaration était bidonnée et propagée par l’un de ces sites internet parodiques et humoristiques qui fleurissent depuis quelque temps sur la toile. Mais non, même pas. On a vérifié, on a recoupé les infos et on est bel et bien tombé sur une vidéo où notre Michel Platini national, a priori sous l’emprise d’aucune substance nocive, a osé dire cela : « Le Brésil, faites un effort pendant un mois, calmez-vous ! Rendez hommage à cette belle Coupe du monde. Les Brésiliens, il faut qu’ils se mettent dans l’idée de recevoir les touristes du monde entier et que, pendant un mois, ils fassent la trêve. Pas des confiseurs, mais qu’ils fassent une trêve. S’ils peuvent attendre au moins un mois avant de faire des éclats sociaux, ça serait bien pour l’ensemble du Brésil et la planète football. »
En gros, ce que le président de l’UEFA veut dire, c’est que des millions de Brésiliens crèvent peut-être la dalle dans des quartiers où les trafiquants de drogue et les milices règnent en maîtres, des millions de Brésiliens tentent peut-être de subsister avec un Smic fixé à 725 reals (234 euros) et n’ont malheureusement pas tous l’opportunité de se faire soigner dans des hôpitaux publics ou de scolariser leurs enfants. Mais enfin, tout de même, ces millions de Brésiliens pourraient avoir la délicatesse de la fermer du 12 juin au 13 juillet prochains, de cacher la poussière sous le tapis, histoire de pouvoir le dérouler gentiment aux pieds du sacro-saint « monde du football » en dansant la samba.
Ce même monde qui, pour des raisons que l’on ignore, devrait donc être sanctuarisé au point d’être déconnecté de toutes les problématiques sociales existantes. Le sort du Brésil n’a évidemment aucune espèce d’importance dans l’esprit des gouvernants de la FIFA et de l’UEFA. Les Brésiliens l’ont bien compris et n’ont évidemment aucune intention de courber l’échine devant la condescendance et le cynisme d’un Platini qui, pour le coup, nous a bien fait honte.