BRUNOY
500 excès de vitesse à son actif
Cet entrepreneur de 27 ans louait une voiture luxembourgeoise. Il risque une suspension de permis de trois ans et 15 000 € d’amendes.
IL croyait tenir la bonne combine. Cet habitant de Brunoy louait une Mini immatriculée au Luxembourg pour, le croyait-il, échapper aux radars. Depuis juillet 2006, il aurait été flashé plus de cinq cents fois sur les routes d’Ile-de-France. On ne doit pas être loin d’un record. Mais la police a fini par le retrouver. Une prise révélée mercredi par la préfecture de police de Paris dans sa lettre hebdomadaire.
Les faits les plus anciens sont prescrits : on ne poursuit plus un excès de vitesse au bout d’un an. Mais cet Essonnien doit toujours répondre de 206 excès de vitesse, non prescrits, et de 11 utilisations de portable. Toutcumulé, cela représente… 450 points en moins. Le chauffard, lui, n’en a plus que 2 sur son permis.
C’est fin 2009 que le Cacir* qui centralise, à Rennes (Ille-et-Vilaine), les amendes émises par les radars automatiques, a alerté la préfecture de police de Paris. Un véhicule luxembourgeois apparaît des centaines de fois sur les amendes. Les enquêteurs remontent jusqu’à la société propriétaire du véhicule et, enfin, son locataire, un Français, gérant de société de 27 ans vivant à Brunoy.
Pendant un mois, les policiers vont surveiller le conducteur, enregistrant au passage de nouvelles infractions. Ce qu’il niera d’ailleurs pendant son audition devant les policiers le 22 février dernier. L’entrepreneur essonnien avait cette Austin Mini « en leasing », une location sur le long terme avec option d’achat à la fin.
Utiliser des plaques étrangères pour prendre des libertés avec le Code de la route est une pratique connue. « Même si le phénomène reste rare », relativise un CRS. « Les plus gros excès de vitesse, c’est souvent des plaques étrangères, révèle un gendarme essonnien spécialiste de la sécurité routière. Personne ne peut vous empêcher de louer à l’étranger, mais on sait pourquoi certains le font. » Mais les Sébastien Loeb en herbe devraient se méfier. « La justice française communique avec des pays comme la Belgique, le Luxembourg, l’Italie… » rappelle le militaire.
Le coup des plaques n’est pas le seul truc existant pour tenter de détourner la loi. Autre exemple, certains étrangers issus de l’Union européenne, mais installés en France depuis longtemps, conservent leur permis de conduire d’origine. En cas d’excès, ils paient les PV, mais ne perdent pas des points. Sauf que, là encore, des parades existent côté forces de l’ordre.
Rattrapé par la patrouille, le conducteur de la Mini passera, lui, devant le tribunal de police de Juvisy dans quelques mois. Il risque une suspension de permis de conduire de trois ans. Sans oublier les amendes qui, cumulées, dépassent 15000 €.
* Le Centre automatisé de constatation des infractions routières.
Le Parisien