Les phares jaunes, spécificité française
L'arrêté imposant les phares jaunes en France date du 3 novembre 1936 et se fonde sur l'avis de la commission centrale des automobiles et de la circulation générale du 9 janvier 1936. L'obligation concerne les véhicules mis en circulation à compter du 1er avril 1937, puis tous les véhicules à partir du 1er janvier 1939. Les circonstances conduisent toutefois à une mise en application progressive, encore retardée par les pénuries d'après-guerre.
La coïncidence de la généralisation des phares jaunes avec l'entrée en guerre en 1939 donna du crédit à la thèse selon laquelle la France aurait adopté les phares jaunes pour permettre à l'armée française de reconnaître facilement, la nuit, les véhicules ennemis. Aucun document officiel n'atteste de l'origine militaire de la mesure, mais quelques sources la suggèrent. L'utilisation de projecteurs d'automobile de couleur jaune était cependant débattue, dans un contexte beaucoup plus pacifique, à l'Académie des sciences dès 1934, sur la base de l'observation que non seulement la lumière jaune est moins éblouissante, mais aussi qu'elle est moins diffusée par les particules du brouillard que les lumières verte et bleue.
Ce système est resté obligatoire jusqu'au 1er janvier 1993 (avoir des phares blancs sur une voiture immatriculée en France avant cette date était passible d'une amende). À cette date les phares blancs sont devenus autorisés et se sont rapidement généralisés par effet d'harmonisation européenne, mais les termes du Code de la route demeurent que « tout véhicule à moteur doit être muni à l'avant de deux ou de quatre feux de route émettant vers l'avant une lumière jaune ou blanche permettant d'éclairer efficacement la route la nuit, par temps clair, sur une distance minimale de 100 mètres