Interview de Loīc Duval à endurance info :
WEC - Loïc Duval (Peugeot 9X8 n°94) : « Tant que nous ne gagnerons pas, nous ne serons pas satisfaits »
Après
le cauchemar de Sebring, comment jugez-vous ce week-end ?
Le week-end, dans son ensemble, a été largement mieux qu'à Sebring. Nous nous y attendions, mais cela s'est confirmé. En performance nous étions plutôt bien. Nico (Müller. Ndlr) a fait un super relais au début. C'était propre, avec un bon niveau de performance. 'Gus' a pris la suite et était dans le même rythme. Et à partir de la moitié de son relais, nous avons commencé à rencontrer des soucis avec ce capteur FIA (couplomètre ayant contrait l'équipe à opter pour un mode défaut. Ndlr) qui fait que nous avons fini la course avec moins de puissance, avec tout ce que cela implique en termes de difficultés supplémentaires.
La satisfaction domine tout de même ce soir n'est-ce pas ?
Au niveau opérationnel, sur notre voiture, nous avons tout bien fait aujourd'hui (dimanche. Ndlr). Après, tout n'a pas été parfait. Nous avons pu constater que Toyota et Ferrari sont un cran au dessus en performance, mais il nous a aussi été donné de voir que nous pouvions nous battre avec Cadillac et Porsche. Je pense qu'en perfo pure, sans ce problème (de capteur. Ndlr), nous aurions joué la quatrième place, et ça ça fait plaisir.
Comment avez-vous géré la fin de course, avec ce problème de capteur ?
Honnêtement, les deux dernières heures et demie, nous avons un peu été en mode survie (en raison du souci de capteur. Ndlr). La n°93 a aussi eu ce petit souci (changement de direction assistée. Ndlr) avant le départ, mais ils ont fait une très belle course. Nous avions opté pour deux stratégies un peu différentes, ce qui va nous permettre d'apprendre certaines choses. Et c'était important pour toute l'équipe d'avoir les deux voitures au bout, dont l'une à la cinquième place.
Peut-on parler de bouffée d'oxygène ?
Ça fait plaisir pour l'équipe, car les gars bossent comme des tarés et leurs nuit ont été très courtes récemment. Ça fait du bien d'avoir un petit retour sur investissement. Après, la contre performance à Sebring, c'est chouette de pouvoir relever la tête comme ça. Mais il faut continuer. L'écart qui nous sépare de Toyota va être dur à combler mais c'est notre objectif. Nous allons travailler pour cela. D'ici Le Mans, nous allons aussi travailler sur la fiabilité. Il reste les 6 Heures de Spa puis une séance d'essai (à Magny-Cours. Ndlr) puis il sera temps d'attaquer la grosse course de la saison.
Avez-vous été en délicatesse dans le trafic ?
Avant d'avoir ce souci avec ce capteur, si on compare les moyennes des relais, on peut voir que nous ne perdons pas davantage de temps que nos rivaux. Mais nous avions déjà pu le constater par le passé, notamment à Monza pour notre première course, ainsi qu'à Fuji et Bahreïn. Ce n'est pas là que nous concédons le plus de temps... Même si quand tu es moins compétitif, c'est forcément plus dur de faire la différence. À partir du moment où tu n'es pas le plus rapide, le trafic est un peu plus compliqué à gérer.
L'an passé, la vitesse de pointe était l'un de vos points faibles. Qu'en est-il dorénavant ?
À Sebring, bien qu'il s'agisse d'un circuit très particulier, nous n'étions pas trop mal. Et nous avons pu voir ici qu'il semblerait bel et bien que nous ayons franchi un vrai palier.
Voilà qui est encourageant...
Il y a plein de choses qui sont hyper positives, mais tant que nous ne gagnerons pas, nous ne serons pas satisfaits. Pour le moment nous ne sommes pas assez bons. Mais Toyota peut s'appuyer sur une dizaine d'années d'expérience. Quand ils sont arrivés (en 2012. Ndlr), ils nous (Audi. Ndlr) regardaient un peu de la même façon. Nous devons nous améliorer sur touts les points : le groupe motopropulseur, l'aéro, l'opérationnel... Quand tu vois l'écart qui nous sépare d'eux, la différence ne se fait pas sur un seul et unique critère. Le temps et la compréhension de la voiture vont nous permettre de nous rapprocher.