(CercleFinance.com) - Les tensions géopolitiques (Iran/Israël-Etats-Unis, Nigeria/Mend) et les menaces de grève (Brésil) font flamber le pétrole qui s'envole de +7,5% en 24H et retrace pratiquement ses records absolus (145,95E).
Le Dollar repasse symétriquement sous les 1,58E... et il n'en faut pas plus pour précipiter les places européennes (-2% en moyenne) vers de nouveaux planchers annuels (la perte hebdomadaire avoisine -2,5%... et ce sera la 6ème consécutive, la 7ème sur une série de 8).
L'autre motif d'anxiété porte sur les menaces de faillite pesant sur Fannie Mae et FReddy Mac qui chutent de -25 à -30% en préouverture, ce qui semble pratiquement synonyme du pire des scénarios (la banqueroute), ce qui porterait un coup sévère à la crédibilité de Ben Bernanke qui affirmait jeudi devant le Congrès que les deux géants du refinancement hypothécaire n'avaient pas besoin d'être recapitalisés.
Ce sont les deux premiers émetteurs mondiaux d'obligations adossées à des créances immobilières: une dégradation de leur notation constituerait une véritable bombe (à l'égal de la faillite des caisses d'épargne US dans les annnées 90) pour l'ensemble des institutions financières américaines (et plus largement tous les détenteurs de créances émises par Freddy Mac et Fannie Mae).
A Paris, le CAC40 (-2,2%) enfonce nettement le seuil des 4.200Pts pour afficher un nouveau plus bas à 4.133Pts, soit -26% depuis le 1er janvier et très exactement -33% depuis le zénith des 4.168Pts de juin 2007.
Les analystes de JP Morgan faisaient remarquer ce matin que lors de leurs précédentes phases de 'bear market' (marché baissier), le S&P 500 a abandonné en moyenne 32% sur une durée de 14 mois et les indices européens lâché 35% sur une durée de 'seulement' six mois.
A titre de comparaison, le S&P 500 a perdu quelque 20% depuis ses plus hauts d'octobre dernier, soit une période de neuf mois, et l'indice Euro STOXX 50 pas loin de 28% sur le même intervalle.
'Le meilleur espoir que peuvent avoir les marché se situe du côté de l'inflation', résument aujourd'hui les analystes de State Street. 'Et, pour mesurer son niveau, les prix du pétrole sont devenus un véritable baromètre, servant aussi à mesurer le moral des investisseurs'.
Les intervenants restent tétanisés par le risque d'effondrement de Fannie Mae et Freddy Mac puis par la médiatisation des tests de missiles effectués par l'Iran mercredi et jeudi.
La quasi totalité des valeurs du CAC40 (38 sur 40... dont une inchangée: Danone) voient leurs scores se teinter de rouge vif, et les bancaires sont en première ligne, à l'image du Crédit Agricole (-7,8%) affecté par des rumeurs de démission de son DG (contesté pour sa gestion de la crise financière et des choix stratégiques discutables). Société Générale replonge de -4,3%, Dexia de -5%, AXA de -3,5%.
Ce ne sont pas là les scores les plus spectaculaires puisque Air-France/KLM décroche de -5,9%, Alcatel-Lucent de -5,5%, Michelin et Peugeot de -5%... et les 'utilities' (souvent endettées) ne sont pas épargnées avec Véolia (-5,2% à 31,4E), Vinci (-5,1%).
Seul rescapé au sein du CAC40, Total (+1,2%) profite de la vigueur des cours pétroliers.
Coté sur le SBF 120, le titre Casino reste stable dans le sillage d'un chiffre d'affaires ressorti en hausse de 14,6% au 2ème trimestre, dont une croissance organique de 6,3%, notamment grâce aux performances de ses enseignes Franprix et Leader Price.
Relativement clairsemé depuis le début de la semaine, le calendrier économique s'intensifiera aujourd'hui à Wall Street, avec la parution des chiffres de la balance commerciale et des prix à l'importation.