[align=center:c16ed21c78]Hausse du diesel : la profession réagit [/align:c16ed21c78]
Tandis que le CNPA met en garde le gouvernement contre les conséquences de son projet d'une hausse du diesel, l'Automobile-Clubs et Louis Schweitzer le jugent injustifié.
Le CNPA s’inquiète "vivement du projet du gouvernement d’augmenter de 3 centimes d’euros TTC par litre (20 centimes de francs) la TIPP sur le gazole, soit près de 4% de hausse", ce qui porte à 70% du prix "la fiscalité sur ce carburant". Il déplore également "que l’affectation de cette hausse (800 millions d’euros) oppose les différents modes de transport et que les automobilistes en fassent encore les frais". Les conséquences de cette nouvelle ponction fiscale risquent d’accélérer encore la fermeture des stations-service de proximité et la désertification des campagnes et des quartiers urbains, prévient-t-il. "En dix ans, 23.000 stations-service et 100.000 emplois ont déjà disparu", dit-il. Pour lui, pénnaliser le moteur diesel "alors que celui-ci s’avère être le meilleur compromis en matière de protection de l’environnement et d’économie d’énergie" est étonnant. D'autant que les conséquences économiques et sociales d’une telle décision peuvent se révéler terribles sur les marchés du neuf et de l’occasion, ainsi que sur la pérennité des entreprises de l’automobile alors que les véhicules diesel, représentent aujourd'hui plus de 40% du parc automobile, et assurent les 2/3 des ventes depuis le début de l’année 2003.
La fédération française des Automobile-Clubs n'est pas loin de partager le même point de vue. Pour elle, la hausse du prix du gazole ne peut se justifier par la pollution, comme invoqué par le gouvernement."Il y a d'autant moins de raison d'accroître la taxation sur le gazole que les voitures diesel consomment moins et sont donc plus écologiques que les voitures à essence pour la lutte contre l'effet de serre", insiste-t-elle."La pollution est en chute rapide dans nos villes et le combat pour la qualité de l'air est en train d'être gagné", affirment encore les Automobile-Clubs qui demandent que le fruit de l'augmentation des taxes sur le gazole "soit affecté aux infrastructures routières et notamment à l'achèvement du réseau autoroutier et non au gouffre des dépenses ferroviaires où l'argent disparaîtra".
Quant au PDG de Renault, Louis Schweitzer, il estime que le moteur diesel "ne doit pas être pénalisé"."Je ne trouve pas anormal l'idée de taxer les carburants", déclare le patron du constructeur français d'automobiles. "Encore faudrait-il que la fiscalité des carburants soit cohérente, ce qui n'est pas le cas", poursuit-il. "Le moteur diesel émet moins de gaz à effet de serre et, de ce fait, ne doit pas être pénalisé au plan écologique", affirme-t-il. Louis Schweitzer estime par ailleurs que la hausse de la taxe sur le gazole n'aura pas "un impact important" sur les ventes d'automobiles. Selon lui, "les avantages du diesel sont tels qu'il continuera à séduire les consommateurs".