LE FIGARO (12/1/05) évoque le « paradoxe Delanoë », qui fait que la politique antivoiture menée par le maire de Paris a légèrement réduit la circulation automobile mais n'a pas permis d'augmenter la vitesse moyenne de déplacement, en raison de l'accroissement des embouteillages. Entre 2002 et 2003, le nombre de voitures circulant dans la capitale a diminué de 5 % mais la vitesse a baissé de 1 % au lieu d'augmenter. « Non seulement les embouteillages sont plus nombreux, mais ils durent aussi plus longtemps », déplore M. Christian Gérondeau, président de la Fédération française des Automobile-clubs.
« Les encombrements s'expliquent par la densification des chantiers lancés pour remodeler la ville, tels les travaux du tramway dans le sud, les aménagements de l'avenue Jean Jaurès, la création d'espaces civilisés, la construction de sites protégés pour les bus », explique M. Dominique Ludwig, sous-directeur de la circulation et de la sécurité routière à la préfecture de police. Cette dernière s'apprête à mettre en oeuvre un dispositif de vidéosurveillance des couloirs de bus permettant de photographier les contrevenants et de leur envoyer directement une amende. Ce système devrait entrer en service au cours des prochaines semaines sur les Champs-Elysées, à la porte de Bagnolet et au pont Royal.
Par ailleurs, la mairie de Paris envisage de supprimer 6 000 places de stationnement et de rendre payantes quelque 35 000 places supplémentaires.
« A cause de la politique municipale, les voies qui étaient jusqu'à présent tranquilles se retrouvent embouteillées. Sans que les Parisiens utilisent davantage les transports en commun : la fréquentation du métro a diminué de 2,8 %, celle des bus de 3 % et celle du RER de 2,3 % en 2003. Et ce, malgré des dépenses considérables : près de 100 millions ont été consacrés à la baisse de la circulation en 2004 », explique M. Claude Goasguen, président du groupe UMP au Conseil de Paris.