Voilà c'est fini comme dirait JLA.
Le constructeur automobile suédois Saab s'est déclaré en faillite lundi, mettant fin à la longue agonie d'une marque emblématique malgré d'ultimes efforts entrepris depuis deux ans pour la sauver.
Le tribunal de Vänersborg a précisé lundi que trois des principales compagnies du groupe se sont déclarées en faillite (Saab Automobile Aktiebolag, Saab Automobile Tools AB et Saab Automobile Powertrain) et qu'"il doit nommer un liquidateur rapidement".
Un greffier du tribunal a expliqué à l'AFP qu'"ils étaient là ce matin (lundi) et ont déposé les documents demandant à être déclarés en faillite".
Il a ajouté que le tribunal, qui est situé près du fief Saab à Trollhättan dans le sud-ouest de la Suède, examinait actuellement la demande.
Le propriétaire de Saab, le néerlandais Swedish Automobile (Swan), a confirmé que "la compagnie, sans l'apport de nouveaux fonds, devient insolvable et la déclarer en faillite est dans le meilleur intérêt de ses créanciers".
"On s'attend à ce que la cour approuve cette déclaration et nomme rapidement un liquidateur pour Saab Automobile", a ajouté Swan dans un communiqué.
Le charismatique directeur général de Swan, Victor Muller, était déjà attendu lundi devant le tribunal. Une audience était en effet programmée pour décider si la procédure de protection de trois mois sous laquelle Saab avait été placé pendant que le groupe tentait de négocier un accord pour se sauver, devait être levée ou prolongée.
M. Muller s'est démené pour trouver un accord qui pourrait sauver Saab de la faillite, principalement auprès de deux groupes chinois, le constructeur Youngman et le distributeur Pang Da.
Mais General Motors, ancien propriétaire de Saab, a répété à plusieurs reprises qu'il s'opposerait au nécessaire transfert aux entreprises chinoises de brevets technologiques qu'il détient toujours.
Ce week-end encore, GM a renouvelé son opposition à tout accord avec un prétendant chinois, une position considérée comme sonnant le glas pour Saab.
"Les différentes possibilités ou propositions en circulation ne sont pas foncièrement différentes de ce qui a été proposé à General Motors et déjà rejeté", a indiqué James Cain, porte-parole du constructeur américain dans un communiqué.
"Chacune des propositions entraînerait directement ou indirectement le transfert du contrôle ou de la propriété de l'entreprise d'une façon qui serait préjudiciable à GM et à ses actionnaires. GM ne peut apporter son soutien à aucune des solutions proposées en leur état actuel", a ajouté M. Cain.
Les tentatives pour vendre Saab à des partenaires chinois étaient perçues comme la dernière chance du constructeur suédois, déjà au bord de la faillite quand GM l'avait vendu à Swedish Automobile -- Spyker à l'époque -- au début 2010 pour 400 millions de dollars.
Vers la fin du 1er semestre 2011, Saab a été forcé d'arrêter sa production lorsque les fournisseurs ont cessé leurs livraisons pour cause de montagnes de factures impayées.
Saab emploie environ 3.700 personnes, qui attendent encore leurs salaires de novembre.
Fondé en 1937 avec l'aide du gouvernement suédois pour fabriquer des avions, Saab s'était ensuite diversifié dans l'automobile.
La marque Saab, si elle est appelée à disparaître dans l'automobile, demeure dans le secteur de l'aéronautique avec Saab AB, une entreprise indépendante du constructeur automobile depuis son rachat par GM en 1990.
L'avionneur Saab fabrique notamment l'avion de combat Gripen, dont 22 exemplaires ont été récemment vendus à la Suisse.