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Un petit exemple
En raison d'une réglementation défavorable, certaines pièces coûtent plus cher aux Français.
Jean-Christophe Marmara/ Le Figaro.
La libéralisation du marché fait baisser les tarifs. Vraie pour le téléphone, bientôt testée pour l'électricité, qu'en serait-il pour les réparations automobiles ?
UN PHARE vendu deux fois moins cher en Espagne qu'en France, un rétroviseur 7,5 fois plus cher ici que chez nos voisins ibères... Les automobilistes français seraient-ils les dindons de la farce ? C'est ce que voudrait démontrer le distributeur Norauto grâce à une étude sur les prix européens des pièces détachées de carrosserie.
Car si les Français payent plus cher que les autres, ce n'est pas parce qu'ils sont moins malins, mais en raison d'une réglementation qui leur est défavorable. En effet, les « optiques de phare », les feux arrière et les rétroviseurs extérieurs sont considérés comme des « pièces de carrosserie » protégées par la loi sur les « dessins et modèles » parce que faisant partie du design du véhicule. De ce fait, en France, ils sont toujours distribués exclusivement par les concessionnaires. Or « par l'effet du jeu de la concurrence, le prix de ces pièces diminue, bénéficiant ainsi au consommateur final », estime Norauto, chiffres à l'appui. Et au distributeur d'aligner les exemples de prix relevés dans des pays qui ont libéralisé ce marché (Espagne, Italie et Belgique) et ceux relevés en France et en Pologne, où les constructeurs sont les seuls à distribuer les pièces composant l'extérieur du véhicule. Un automobiliste belge débourse 25 euros pour un rétroviseur acheté chez un indépendant, quand un Français paie 86,58 euros chez son concessionnaire ! La concurrence encourage aussi les concessionnaires à baisser leurs prix : en moyenne, les prix des pièces étudiées sont de 16 % plus élevés dans les concessions françaises que dans les espagnoles.
L'argument de la sécurité
Logiquement, les constructeurs s'opposent à la libéralisation de ce marché, qui permet à leurs distributeurs de réaliser de confortables marges. Ils mettent en avant la protection de la propriété intellectuelle et les risques liés à la sécurité des automobilistes. Un capot de moteur fait partie des pièces assurant la sécurité passive des passagers ; mal conçu, il peut se transformer en guillotine en cas de choc.
Cet argument est logiquement réfuté par les distributeurs indépendants. Ils mettent en avant la notion de pièce de rechange de qualité équivalente, qui existe déjà pour les autres pièces détachées.
En effet, les plaquettes de freins, les bougies, les balais d'essuie-glace... sont déjà distribués dans des réseaux indépendants.
Mieux encore, ils peuvent être vendus sous d'autres marques que celles des constructeurs. Il faut distinguer les « pièces de rechange d'origine », des « pièces de rechange de qualité équivalente ». Les premières répondent exactement au cahier des charges établi par le constructeur et sont en général vendues sous sa marque ou celle d'un grand équipementier, comme Bosch ou Valeo.
Les secondes peuvent être fabriquées par n'importe quelle entreprise à condition qu'elle connaisse les préconisations du fabricant et les satisfasse. Pas question, en revanche, d'apposer sur l'emballage le nom du constructeur. Selon les marques, les prix peuvent, là aussi, varier du simple au double.
En raison d'une réglementation défavorable, certaines pièces coûtent plus cher aux Français.
Jean-Christophe Marmara/ Le Figaro.
La libéralisation du marché fait baisser les tarifs. Vraie pour le téléphone, bientôt testée pour l'électricité, qu'en serait-il pour les réparations automobiles ?
UN PHARE vendu deux fois moins cher en Espagne qu'en France, un rétroviseur 7,5 fois plus cher ici que chez nos voisins ibères... Les automobilistes français seraient-ils les dindons de la farce ? C'est ce que voudrait démontrer le distributeur Norauto grâce à une étude sur les prix européens des pièces détachées de carrosserie.
Car si les Français payent plus cher que les autres, ce n'est pas parce qu'ils sont moins malins, mais en raison d'une réglementation qui leur est défavorable. En effet, les « optiques de phare », les feux arrière et les rétroviseurs extérieurs sont considérés comme des « pièces de carrosserie » protégées par la loi sur les « dessins et modèles » parce que faisant partie du design du véhicule. De ce fait, en France, ils sont toujours distribués exclusivement par les concessionnaires. Or « par l'effet du jeu de la concurrence, le prix de ces pièces diminue, bénéficiant ainsi au consommateur final », estime Norauto, chiffres à l'appui. Et au distributeur d'aligner les exemples de prix relevés dans des pays qui ont libéralisé ce marché (Espagne, Italie et Belgique) et ceux relevés en France et en Pologne, où les constructeurs sont les seuls à distribuer les pièces composant l'extérieur du véhicule. Un automobiliste belge débourse 25 euros pour un rétroviseur acheté chez un indépendant, quand un Français paie 86,58 euros chez son concessionnaire ! La concurrence encourage aussi les concessionnaires à baisser leurs prix : en moyenne, les prix des pièces étudiées sont de 16 % plus élevés dans les concessions françaises que dans les espagnoles.
L'argument de la sécurité
Logiquement, les constructeurs s'opposent à la libéralisation de ce marché, qui permet à leurs distributeurs de réaliser de confortables marges. Ils mettent en avant la protection de la propriété intellectuelle et les risques liés à la sécurité des automobilistes. Un capot de moteur fait partie des pièces assurant la sécurité passive des passagers ; mal conçu, il peut se transformer en guillotine en cas de choc.
Cet argument est logiquement réfuté par les distributeurs indépendants. Ils mettent en avant la notion de pièce de rechange de qualité équivalente, qui existe déjà pour les autres pièces détachées.
En effet, les plaquettes de freins, les bougies, les balais d'essuie-glace... sont déjà distribués dans des réseaux indépendants.
Mieux encore, ils peuvent être vendus sous d'autres marques que celles des constructeurs. Il faut distinguer les « pièces de rechange d'origine », des « pièces de rechange de qualité équivalente ». Les premières répondent exactement au cahier des charges établi par le constructeur et sont en général vendues sous sa marque ou celle d'un grand équipementier, comme Bosch ou Valeo.
Les secondes peuvent être fabriquées par n'importe quelle entreprise à condition qu'elle connaisse les préconisations du fabricant et les satisfasse. Pas question, en revanche, d'apposer sur l'emballage le nom du constructeur. Selon les marques, les prix peuvent, là aussi, varier du simple au double.
