Pourquoi l'automobile française n'avance plus

therry

Lion Hors catégorie
4 Août 2005
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Dans sa dernière étude sectorielle, l'Insee pointe le déclin des constructeurs hexagonaux en France.
Lesquels souffrent d'un insuffisant renouvellement de leur gamme et d'une concurrence féroce sur leur marché domestique.

L'industrie auto va mal en France. Le diagnostic n'est pas nouveau, juste préoccupant. « Les constructeurs français ont été un temps en avance sur leurs concurrents, confie à LExpansion.com Vincent Thollon-Pommerol, chef de la division Comptes et études de l'industrie à l'Insee. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Ils sont même franchement en retard ». A cela, deux raisons majeures : le vieillissement de leur gamme respective mais aussi l'évolution de la demande à laquelle ils n'ont pas su immédiatement s'adapter. Dans sa dernière étude, l'Institut national de la statistique et des études économiques relève que les ménages, au vu des « embouteillages et des difficultés de stationnement » ont été incités à « s'équiper d'un deux roues pour mieux circuler en ville ». Au point que « le nombre de motocycles neufs immatriculés a doublé sur les dix dernières années ».

De même, les Français s'éloignent de plus en plus du fameux « milieu de gamme » qui a longtemps fait office de référence dans l'Hexagone : « Certains consommateurs sont à la recherche de voitures low cost comme la Logan ; d'autres se reportent sur des modèles haut de gamme, particulièrement les 4x4 de luxe et les voitures sportives ». Voilà pourquoi, dès leur arrivée à la tête de Renault et PSA, Carlos Ghosn et Christian Streiff se sont efforcés de dynamiser tant l'entrée de gamme (Logan et Twingo 2 pour l'un, Peugeot 107 et Citroën C1 pour l'autre) que le haut de gamme (Laguna 3 pour le premier, C-Crosser et 4x4 4007 pour le second). « Sur ce dernier segment aujourd'hui très convoité, la difficulté pour les deux Français consiste à rattraper leur retard, sachant que les primo-arrivants ne sont pas restés inactifs entre temps », confiait dernièrement Christian Feuillette, associé chez Hemeria, un cabinet de conseil en stratégie et management. De fait, en Allemagne, Mercedes et BMW, mais aussi Porsche, livrent des produits de plus en plus sophistiqués, « dotés d'une puissance de motorisation toujours plus élevée » pointe l'Insee. BMW, par exemple, a même sorti à une centaine d'exemplaires un modèle totalement propre roulant à l'hydrogène liquide.

L'Institut constate donc à présent un recul patent. Pour la première fois, l'an dernier, les constructeurs français ont produit davantage de véhicules à l'étranger que sur leur marché domestique : soit en volume, 2,8 millions d'unités d'un côté, contre 3,1 millions de l'autre. Mais ce fléchissement n'est pas imputable à un choc, ni à une rupture nette. « On remarque un premier point de retournement en 2001, note Vincent Thollon-Pommerol, puis un second plus accentué vers 2004-2005 ». Au final, les pertes de parts de marché des marques françaises se confirment : sur les cinq premiers mois de l'année 2007, les immatriculations « nationales » ont fléchi de 6,5% en glissement annuel au profit des marques étrangères, qui, elles, ont grignoté +2,6%. Pour mémoire, en 2002, PSA et Renault revendiquaient encore à eux deux 60,6% de leur marché domestique. Désormais, les duettistes doivent se contenter de 55,3%.

Source lexpress.fr
 

Pourtant moi je vois de plus en plus de véhicules de marque française et neuf!!!

le citroen C4, la 407, 207, clioIII, C4, C3, espace, scénic..........

Y en a partout.
 

Parceque les vehicules sont de plus en plus chers alors que le pouvoir d'achat baisse ? (grignotté entre autre par la flambée de l'immobilier)
Ou peut être parceque des gammes autre fois très apréciée ont disparues ? je cite au hazard la 206 qui n'a plus d'équivalent au catalogue peugeot (107 bien trop petite et 207 bien plus cheres) ...
 

Le marché se segmente de plus en plus et les français ont du mal a fournir les niches.... il suffit de voir le temps qu'ils ont mis pour fournir un SUV, et encore celui de Renault n'est pas encore commercialisé. Alors que BMW et même VW ont été plus réactifs. Idem dans la niche sportive porteuse d'image de marque, VW a réussi a faire revivre le mythe de la Golf GTI.... Peugeot reste en rade avec la 205 GTI, ou dans une moindre mesure la 309 S16. La 307 a aucune déclinaison vraiment sport.

Les français en ont marre des marques française et se laissent tenter par les marques étrangères.

Le réseau des marques française est à la fois un avantage pour la proximité et un boulet pour l'image de marque.
 

Est-ce que les achats par mandataires sont comptabilisés en tant qu'achat neuf ? Parce que de plus en plus de personnes achètent par ce biais, et il me semble que ce n'est pas considéré comme un achat véhicule neuf...
 

Ca dépend d'ou provient la voiture du mandataire. Si elle vient d'un concess français, elle est comptabilisée en France. Pour les reimportations, je ne sais pas comment c'est fait aujourd'hui, mais je pense que c'est comptabilisé dans le pays ou la voiture est achetée par le mandataire.
 

Sinon, je ne suis pas trop d'accord avec cette analyse. Les pertes des français en France sont essentiellement à mettre au "credit" de Renault. Peugeot est à mon avis assez stable et Citroen a meme plutot augmenté sa PDM.

Il est evident que le design des dernieres Renault n'a pas convaincu tout le monde à commencer par la clientele traditionelle de Renault, la baisse de fiabilité faisant le reste notamment sur Laguna.

La Vel Satis a remplacé un modele qui marchait bien (la Safrane) avec le bide que l'on sait.

La Mégane berline a des défauts rédhibitoires comme le coffre, du coup elle se vend moyennement.

Le Scenic n'est plus tout seul dans son segment et a vu sa concurrence grossir.

Pour moi Peugeot a su defendre ses PDM au prix des gammes marguerites. Il manque juste le monospace compact. Ce que la 308 devrait reparer.

A l'inverse chez Citroen, il manque desormais le break compact.

Quant aux 4x4, c'est un segment arrivé à (s)maturation. Les volumes envisagés ne feront pas varier les PDM.
 

Ce sujet a été déplacé de la catégorie Ancien monde automobile vers la categorie Discussions générales par FP2
 

la crise actuelle a remis en avant certains faits que la prime à la casse avait reléguer en second plan : trop centré sur le segment B et C et pas assez prémium. La tribune livre d'ailleurs une analyse fort intéréssante sur le comportement de nos gouvernants qui veulent modeler le marché à coup de bonus malus et qui en réalité font le plus grand tort à l'industrie automobile tricolore en l'obligeant à oublier ce fameux haut de gamme et ses moteurs un peu plus puissant.