Dans sa dernière étude sectorielle, l'Insee pointe le déclin des constructeurs hexagonaux en France.
Lesquels souffrent d'un insuffisant renouvellement de leur gamme et d'une concurrence féroce sur leur marché domestique.
Source lexpress.fr
Lesquels souffrent d'un insuffisant renouvellement de leur gamme et d'une concurrence féroce sur leur marché domestique.
L'industrie auto va mal en France. Le diagnostic n'est pas nouveau, juste préoccupant. « Les constructeurs français ont été un temps en avance sur leurs concurrents, confie à LExpansion.com Vincent Thollon-Pommerol, chef de la division Comptes et études de l'industrie à l'Insee. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Ils sont même franchement en retard ». A cela, deux raisons majeures : le vieillissement de leur gamme respective mais aussi l'évolution de la demande à laquelle ils n'ont pas su immédiatement s'adapter. Dans sa dernière étude, l'Institut national de la statistique et des études économiques relève que les ménages, au vu des « embouteillages et des difficultés de stationnement » ont été incités à « s'équiper d'un deux roues pour mieux circuler en ville ». Au point que « le nombre de motocycles neufs immatriculés a doublé sur les dix dernières années ».
De même, les Français s'éloignent de plus en plus du fameux « milieu de gamme » qui a longtemps fait office de référence dans l'Hexagone : « Certains consommateurs sont à la recherche de voitures low cost comme la Logan ; d'autres se reportent sur des modèles haut de gamme, particulièrement les 4x4 de luxe et les voitures sportives ». Voilà pourquoi, dès leur arrivée à la tête de Renault et PSA, Carlos Ghosn et Christian Streiff se sont efforcés de dynamiser tant l'entrée de gamme (Logan et Twingo 2 pour l'un, Peugeot 107 et Citroën C1 pour l'autre) que le haut de gamme (Laguna 3 pour le premier, C-Crosser et 4x4 4007 pour le second). « Sur ce dernier segment aujourd'hui très convoité, la difficulté pour les deux Français consiste à rattraper leur retard, sachant que les primo-arrivants ne sont pas restés inactifs entre temps », confiait dernièrement Christian Feuillette, associé chez Hemeria, un cabinet de conseil en stratégie et management. De fait, en Allemagne, Mercedes et BMW, mais aussi Porsche, livrent des produits de plus en plus sophistiqués, « dotés d'une puissance de motorisation toujours plus élevée » pointe l'Insee. BMW, par exemple, a même sorti à une centaine d'exemplaires un modèle totalement propre roulant à l'hydrogène liquide.
L'Institut constate donc à présent un recul patent. Pour la première fois, l'an dernier, les constructeurs français ont produit davantage de véhicules à l'étranger que sur leur marché domestique : soit en volume, 2,8 millions d'unités d'un côté, contre 3,1 millions de l'autre. Mais ce fléchissement n'est pas imputable à un choc, ni à une rupture nette. « On remarque un premier point de retournement en 2001, note Vincent Thollon-Pommerol, puis un second plus accentué vers 2004-2005 ». Au final, les pertes de parts de marché des marques françaises se confirment : sur les cinq premiers mois de l'année 2007, les immatriculations « nationales » ont fléchi de 6,5% en glissement annuel au profit des marques étrangères, qui, elles, ont grignoté +2,6%. Pour mémoire, en 2002, PSA et Renault revendiquaient encore à eux deux 60,6% de leur marché domestique. Désormais, les duettistes doivent se contenter de 55,3%.
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