Valeo avance sur son projet d'hybride abordable
Parmi les deux projets de Valeo retenus par le fonds démonstrateur de recherche sur la thématique des véhicules décarbonés, l'équipementier travaille avec PSA sur sa troisième génération de Stop&start, le "Mild hybrid généralisé". En attendant cette étape, les deux partenaires testent actuellement une 308 équipée de la version compacte du Stop&start qui sera comercialisée l'année prochaine.
Jeudi dernier, les 11 projets retenus dans le cadre du premier appel à candidature sur le thème du véhicule décarboné lancé par l’Ademe et financé par le fonds démonstrateur de recherche ont été présentés par le Ministère du développement durable. Comme son nom l’indique le fonds finance la création de démonstrateurs afin de tester en grandeur réel les résultats de la recherche menée par les apporteurs de projets. Lancé en juillet 2008 et doté d’un budget de 57 millions d’euros, ils portent sur les technologies de chaîne de traction et l’architecture des véhicules.
Parmi eux, Michelin est doublement présent : avec son projet Velroue, mené avec Renault et l’IFP, un véhicule utilitaire bi-mode équipé de moteurs-roues sur le train arrière, et Forewheel, mené avec Heuliez et le CEA, un véhicule électrique léger avec intégration complète des fonctions freinage, suspension, motorisation, direction dans les roues.
Deux projets de démontrateurs pour Valeo
Valeo est également présent dans deux projets, financés par l'Ademe pour un montant de 6 millions d'euros. Le premier, Véga/thop, porte sur la gestion thermique à bord des véhicules et est mené avec Renault Saint Gobain, Hutchinson et deux laboratoires : le Cethil-Insa et le Linc. Il a pour objectif d'améliorer de 30 à 50% l'autonomie des véhicules électriques ou hybrides, en particulier dans le cadre de températures extérieures extrêmes, en proposant des systèmes thermiques novateurs qui diminuent significativement l'énergie consacrée dans l'habitacle au chauffage ou à la climatisation. Deux véhicules électriques de démonstration de type Renault Mégane doivent être réalisés dans ce cadre d'ici à 2011.
L’autre projet de démonstrateur, appelé Mhygale, pour "mild hybride généralisé", s’appuie sur la troisième génération de systèmes d'hybridation avec alterno-démarreur de l’équipementier. Il est développé avec PSA Peugeot Citroën, Freescale, Alter et Ceitecs, ainsi que cinq laboratoires publics. Cette solution offrira les fonctions de Stop&Start, de freinage récupératif et d'assistance de couple, jusqu’à une puissance de 15 kW. Ce système qui pourrait être commercialisé d’ici 2012, doit permettre, grâce à son coût abordable, "d'augmenter la quantité de véhicules capables de satisfaire à la réglementation européenne de 120g de CO2/km en 2012 et de 95g CO2 /km en 2020", annonce l’équipementier.
La deuxième génération de Stop&start, appelé "i-stARS" est d’ores et déjà en test sur une Peugeot 308 et équipera en 2010 des modèles de PSA ainsi qu’un modèle "d’un constructeur non européen". L’objectif de volume sur l'année est de l’ordre de 450 000 unités. Utilisant la technologie mécatronique, le système est beaucoup plus compact, en intégrant le boitier de commande électronique, et devrait ainsi permettre une division par deux du coût d’intégration dans le véhicule. Cette seconde génération de Stop&start a bénéficié d’un million d’euros d’aide de l’ANR sur un total de 6 millions d’euros d’investissement.
Dans sa version "14+X", l’i-stARS sera combiné à un système de freinage récupératif qui emmagasinera l’énergie dans des "ultracaps", des supercondensateurs capables d’alimenter soit le réseau électrique du véhicule, soit de fournir du couple supplémentaire, pour une valeur de 4 kW en puissance moteur. Un premier contrat a été signé avec "un constructeur européen, non français" pour l’installer sur un "gros véhicule" en 2011. Les différentes générations de Stop&start de Valeo ont pour l’heure généré le dépôt de 200 brevets.
Xavier Champagne
Le deuxième appel à candidature sera clos demain
Demain sera clos le deuxième appel à candidature lancé par l’Ademe et financé par le fonds démonstrateur de recherche concernant la thématique des véhicules décarbonés. Lancé en mars dernier, ce deuxième programme, doté d’un budget de 50 millions d’euros, a suscité l’intérêt de 25 prospects qui seront informés de la sélection finale à l'automne. Par rapport au premier appel à projet, la thématique a été élargie à la conception des véhicules, avec notamment des projets orientés sur leur allègement.