@RT3 : je ne vois pas de chauvinisme dans mes propos.
Je ne partage pas les analyses un peu simplistes de certains médias, qui se font les spécialistes de la démolition en règle du capitalisme familial français, pour promouvoir un capitalisme de manager à l'anglo-saxonne dont les réussites réelles et le niveau de responsabilité me laissent perplexes.
Comme j'ai eu l'occasion de l'écrire par ailleurs, on a dans l'histoire économique récente l'exemple de managers avec des idées originales, comme M TCHURUK (ex PDG d'ALCATEL LUCENT), qui avait théorisé le concept "d'entreprise sans usine", théorie fumeuse bien relayée par un certain nombre de médias et d'hommes politiques français, avec les conséquences que l'on peut constater aujourd'hui en FRANCE en terme de désindustrialisation et de chômage de masse.
Il y a aussi une certaine confusion entretenue complaisamment par ces mêmes médias entre les prérogatives du Conseil de Surveillance et le Directoire dans les sociétés anonymes. La direction opérationnelle du groupe PSA est assurée par le Directoire. Les difficultés qui ont été évoquées par beaucoup sur ce forum, notamment les erreurs sur les produits (style extérieur contestable de la génération X07, pari excessif sur le diesel, arrêt des dérivés sportifs, arrivée tardive sur des marchés porteurs comme le SUV, délaissement des segments D et E, fiabilité et qualité aléatoires de certains modèles, positionnement des deux marques, etc...) sont imputables aux membres du Directoire, pas au Conseil de Surveillance. Or, l'industrie automobile est une industrie de produits et toute erreur se paye assez lourdement et durablement...
S'agissant de l'alliance avec DONG FENG, écrire que le famille PEUGEOT ou certains de ses membres y étaient opposés participe toujours de la même volonté pour ces médias d'éviter le débat, voir de le confisquer. La position de M.Thierry PEUGEOT n'était pas de refuser cette alliance, mais de souligner que d'autres solutions devaient être analysées, qui pourraient le cas échéant venir en complément de celle présentée par M.VARIN.
M.VARIN a privilégié un partenariat industriel et financier, en permettant à un groupe public chinois de devenir actionnaire à concurrence de 14% pour 800 millions d'Euros, à parité avec l'Etat français pour la même somme.
La position de M. T PEUGEOT était de considérer que la valeur de PSA était sous estimée par rapport à la qualité de l'entreprise et que privilégier un partenariat limité à l'Etat français et à un constructeur public chinois aboutissait à leur reconnaitre d'emblée une position importante dans le groupe pour une somme assez limitée. Une solution aurait pu venir en complément, par le biais d'un pool d'investisseurs, réunissant notamment certains groupes français et européens (ou d'ailleurs) partageant des relations traditionnellement "amicales" avec le groupe...
A ce titre, le patron de MICHELIN avait indiqué, sur BFM, qu'il pourrait étudier des solutions de soutien à ce partenaire que constitue PSA. On pouvait aussi imaginer un soutien de TOTAL ainsi que des établissements financiers, etc...
La crise récente de certains pays émergents a eu pour effet de faire rapatrier beaucoup de capitaux en Europe et beaucoup de liquidités sont aujourd'hui en recherche d'investissements. Pour s'en convaincre, on peut suivre avec intérêt les modalités de rachat de SFR par NUMERICABLE ou BOUYGUES : on évoque une dernière proposition de rachat de 15 milliards d'euros grâce justement à un pool d'investisseurs (Famille DASSAULT, famille PINAULT, fonds d'investissements, etc...)...
Si les difficultés de PSA devaient se prolonger, il faut espérer que l'accord signé avec DONG FENG et l'Etat français laisse des marges de manoeuvre pour étudier d'autres solutions qu'une montée inexorable du chinois au capital du groupe et son contrôle progressif...