Un salarié de l'usine PSA Peugeot-Citroën de Charleville-Mézières s'est suicidé le 3 février en invoquant ses conditions de travail dans une lettre d'adieu, a-t-on appris jeudi auprès de la CGT et de son avocat. Un autre salarié se trouve quant à lui dans un état grave après une tentative de suicide intervenue quelques jours plus tard, selon la CGT, qui avance dans ce cas là "des problèmes personnels". Une enquête de gendarmerie a été ouverte après le suicide de cet employé de maintenance, âgé de 31 ans et père de deux enfants. Les gendarmes ont saisi sa lettre d'adieu, selon l'avocat de la famille Me Xavier Medeau. Il ne s'agit pas d'une enquête pénale sur les conditions de travail, contrairement à la décision prise par le parquet de Versailles après le troisième suicide en quelques mois d'un salarié du Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines). "On attend d'avoir quelques éléments qui pourraient nous permettre de soupçonner" que les conditions de travail sont en cause, a indiqué le parquet de Charleville-Mézières à propos de cette affaire révélée par le quotidien l'Union. Le suicide "n'est pas dû à des problèmes personnels mais à des problèmes collectifs, entre autres à l'organisation de travail", a estimé la CGT dans une déclaration au Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) le 14 février. L'avocat de la famille Me Medeau a évoqué de son côté "la presssion morale qu'il subissait". "Rien ne démontre qu'il y ait eu une quelconque pression ou harcèlement", a en revanche affirmé Alain Beaujot, responsable de communication du site PSA. L'enquête a permis selon lui d'entendre "des collègues de travail et la hiérarchie" que le défunt citait dans sa lettre posthume, saisie par la gendarmerie. La fonderie PSA de Charleville, qui fabrique des pièces pour la Peugeot 407, est le premier employeur des Ardennes avec 2.500 salariés.