En Catalogne, Sébastien Loeb a peut-être trouvé un allié imprévu en la personne de Gilles Panizzi. Le « Tarmac Master » de chez Peugeot, auteur d'une belle remontée, pourrait bien venir s'intercaler entre l'Alsacien et Carlos Sainz.
Dans le jargon journalistique, Gilles Panizzi est un bon client. Le Mentonnais, spécialiste ès macadam depuis quelques saisons, n'a jamais la langue dans sa poche. Toujours enclin à monter sur ses grands chevaux, ce sanguin détonne dans un milieu où le verbe se fait rarement incisif. Et puis Panizzi a une « gueule ». Son visage émacié, sa figure oblongue, ses yeux globuleux et ronds, ses mimiques de fou furieux font de lui un personnage haut en couleurs. Encore plus depuis que le succès n'est plus au rendez-vous. Auteur d'un superbe triplé la saison dernière - Corse, Catalogne et San Remo -, celui qui est en froid avec son directeur sportif Corrado Provera n'est plus en réussite cette saison. La faute, essentiellement, à Sébastien Loeb, qui lui a grillé la politesse à deux reprises.
« Pas une voiture de grand-mère »
S'il a de quoi lui en tenir rigueur, Panizzi est pourtant en passe de faire le jeu de l'Alsacien. Quatrième hier soir à plus de 33 secondes du leader, mais seulement relégué à 7 petites secondes de Sainz, le lion pourrait bien venir s'intercaler entre les deux hommes de chez Citroën. Une aubaine pour Loeb dans l'optique de l'attribution du titre, puisque l'Alsacien accuse 6 points de retard sur le double champion du monde ibérique. Échaudé dans la matinée, Panizzi avait retrouvé son mordant en début de soirée. « Là, la voiture est comme je l'aime, dit-il. De quoi retrouver la confiance et la sérénité. La preuve que la 206 n'est pas encore une voiture de grand-mère ! »
Parti de loin
Pourtant, le lion était parti de loin. Victime, comme ses coéquipiers Grönholm et Burns, d'un mauvais choix de pneus, Panizzi pointait en huitième position à l'issue de la première boucle de trois spéciales. « Pfff, je ne vais pas revenir sur cette histoire de pneus sinon je risque de m'énerver, assène Panizzi. Je dis juste que c'est gonflant de partir en sachant qu'on a déjà un handicap avant même la première spéciale. Déjà en Corse, on a fait des conneries avec les pneus. Ça commence à bien faire. » Toujours est-il que le futur pilote de chez Mitsubishi se rattrape vite. Chaussée de gommes adaptées, sa 206 file à grande vitesse. Auteur de deux temps scratch successifs (ES 6 et 7), Panizzi opère un joli « rapproché » au classement.
« Au chat et à la souris »
« J'ai repris 35 secondes à Sainz, jubile l'homme fort de cette fin de journée. Bon, Sébastien roule très vite et je n'ai presque rien gagné sur lui. Demain (aujourd'hui), on va jouer au chat et à la souris. Je vais lui prendre une poignée de secondes, il va me les reprendre, etc. C'est une belle bagarre qui s'annonce. Mais avec ce retard de 33", ça va être compliqué. » Une certitude, cette tête brûlée va tout tenter. Comme au San Remo, où il avait failli venir cueillir Loeb lors de l'ultime spéciale, grâce à un pari cette fois gagnant sur son choix de pneus, sous les trombes d'eau. « La pluie, ça peut nous aider comme ça peut nous perdre, martèle Panizzi. Mais on a encore toutes nos chances. Moi, terminer deuxième, je n'en ai rien à f... Ce qui m'intéresse, c'est la victoire. » Un fou, on vous dit !
Séb. K.
© Dernières Nouvelles d'Alsace, Samedi 25 Octobre 2003.
Dans le jargon journalistique, Gilles Panizzi est un bon client. Le Mentonnais, spécialiste ès macadam depuis quelques saisons, n'a jamais la langue dans sa poche. Toujours enclin à monter sur ses grands chevaux, ce sanguin détonne dans un milieu où le verbe se fait rarement incisif. Et puis Panizzi a une « gueule ». Son visage émacié, sa figure oblongue, ses yeux globuleux et ronds, ses mimiques de fou furieux font de lui un personnage haut en couleurs. Encore plus depuis que le succès n'est plus au rendez-vous. Auteur d'un superbe triplé la saison dernière - Corse, Catalogne et San Remo -, celui qui est en froid avec son directeur sportif Corrado Provera n'est plus en réussite cette saison. La faute, essentiellement, à Sébastien Loeb, qui lui a grillé la politesse à deux reprises.
« Pas une voiture de grand-mère »
S'il a de quoi lui en tenir rigueur, Panizzi est pourtant en passe de faire le jeu de l'Alsacien. Quatrième hier soir à plus de 33 secondes du leader, mais seulement relégué à 7 petites secondes de Sainz, le lion pourrait bien venir s'intercaler entre les deux hommes de chez Citroën. Une aubaine pour Loeb dans l'optique de l'attribution du titre, puisque l'Alsacien accuse 6 points de retard sur le double champion du monde ibérique. Échaudé dans la matinée, Panizzi avait retrouvé son mordant en début de soirée. « Là, la voiture est comme je l'aime, dit-il. De quoi retrouver la confiance et la sérénité. La preuve que la 206 n'est pas encore une voiture de grand-mère ! »
Parti de loin
Pourtant, le lion était parti de loin. Victime, comme ses coéquipiers Grönholm et Burns, d'un mauvais choix de pneus, Panizzi pointait en huitième position à l'issue de la première boucle de trois spéciales. « Pfff, je ne vais pas revenir sur cette histoire de pneus sinon je risque de m'énerver, assène Panizzi. Je dis juste que c'est gonflant de partir en sachant qu'on a déjà un handicap avant même la première spéciale. Déjà en Corse, on a fait des conneries avec les pneus. Ça commence à bien faire. » Toujours est-il que le futur pilote de chez Mitsubishi se rattrape vite. Chaussée de gommes adaptées, sa 206 file à grande vitesse. Auteur de deux temps scratch successifs (ES 6 et 7), Panizzi opère un joli « rapproché » au classement.
« Au chat et à la souris »
« J'ai repris 35 secondes à Sainz, jubile l'homme fort de cette fin de journée. Bon, Sébastien roule très vite et je n'ai presque rien gagné sur lui. Demain (aujourd'hui), on va jouer au chat et à la souris. Je vais lui prendre une poignée de secondes, il va me les reprendre, etc. C'est une belle bagarre qui s'annonce. Mais avec ce retard de 33", ça va être compliqué. » Une certitude, cette tête brûlée va tout tenter. Comme au San Remo, où il avait failli venir cueillir Loeb lors de l'ultime spéciale, grâce à un pari cette fois gagnant sur son choix de pneus, sous les trombes d'eau. « La pluie, ça peut nous aider comme ça peut nous perdre, martèle Panizzi. Mais on a encore toutes nos chances. Moi, terminer deuxième, je n'en ai rien à f... Ce qui m'intéresse, c'est la victoire. » Un fou, on vous dit !
Séb. K.
© Dernières Nouvelles d'Alsace, Samedi 25 Octobre 2003.