[Finance] Dongfeng et l'Etat français au capital du Groupe PSA

Effectivement l’Échelon le plus n'est pas FFP. D'ailleurs on pourrait considérer que c'est EPF (Etablissement peugeot Frères) qui détient a plus de 75 % FFP qui est l’Échelon le plus haut, sauf qu'aujourd'hui EPF est lui même détenu pour une partie des actions par des sociétés, et non plus par des personnes en nominatif pur. Et chaque clan de la famille reste avec des parts quasi égales (Des règles établie de génération qui confère les actions au premier enfant de chaque lignée permet de ne pas trop disperser l’actionnariat) qui fait que cela est forcement complique. Mais le problème de fond est que une bonne partie de la famille travail chez PSA. Et que laisser filer aux chinois pour tous cela doit être compliquer a faire.
Mais effectivement, qu'il y ait un projet industrielle avec dongfeng est un bon choix. Qu'il y ait obligation de sacrifié le contrôle du groupe n'a pas de logique dans ce cas. L etat a preté 3 milliard d'euro a psa il y a 3 ans sans problème.

La position de Peugeot Frères est arrêtée pour ce conseil de surveillance ( on peut penser que l'option quasi définitive viendra de la position de Peugeot Frères ) , parler de clan comme l' a repris un titre de presse me parait excessif , la preuve que la part médiatique existe dans ce dossier . bfm TV dans un article en ligne rappelle et souligne que d'autres membres de la famille Peugeot siègent au conseil de surveillance donc comme je l'ai dit plus haut le débat ne peut pas résumer pas Thierry Peugeot et Robert Peugeot ,c'est strictement impossible EPF a sa position.
La presse présente ce conseil de surveillance sous un angle conflictuel et passionnel , je ne pense pas que cette posture soit la bonne . Effectivement , l'effacement total de la Famille Peugeot n'est pas forcément une fatalité mais le conseil décidera en fonction de la pertinence des deux options possibles.
 

Selon le JDD , la famille Peugeot participerait à l'augmentation de capital envisagée à hauteur de 100 millions d'euros. On est loin des bisbilles familiales , si cette option telle qu'elle est rapportée dans un article du JDD de rester au capital se confirme , ce choix a dû être approuvé par la majorité des membres de la famille.
 

Je m'attends à l'annonce d'un évènement historique chez PSA la semaine prochaine: le groupe ne sera plus familial mais propriété de deux états(français et chinois) :sweat:

Bravo à FIAT, BMW et Honda qui restent fortement familiaux eux :chinois:
 

Dernière ligne droite avant le Conseil de surveillance qui se réunira cet après-midi.
L'occasion de faire un point sur les dernières informations parues dans la presse, notamment dans le Figaro, la Tribune et le JDD.

1/ On nous présente toujours ce désaccord qui existerait au sein de la famille PEUGEOT, vieille stratégie utilisée dans les milieux d'affaires et le monde politique pour tenter de diviser pour mieux évincer. C'est oublié que si des divergences peuvent exister, la famille a toujours su adopter une position commune dans les épreuves qu'elle a traversées. On ne peut pas exclure que la famille accepte de participer à l'augmentation de capital, en mettant à profit les droits préférentiels de souscription dont elle peut bénéficier, avec l'appui d'autres actionnaires qui ne souhaitent pas voir diluer leur participation ni voir un changement de direction. Cette participation à cette augmentation de capital social, conjuguée avec d'une part les sommes moins importantes qu'entendent investir Dong Feng et l'Etat français et d'autre part avec un appel élargi au marché, peut permettre à la famille de conserver sa place d'actionnaire de référence. Plus généralement, la famille PEUGEOT est face à un choix : soit rester actionnaire de référence d'une entreprise industrielle pluricentenaire, soit gérer leur patrimoine à titre professionnel en investissant dans les différent secteurs économiques comme cela a commencé et laisser la place...

2/L'Etat français se comporte déjà comme un actionnaire au sein de PSA puisqu'on apprend que M.AZEMA, directeur de l'Agence des Participation de l'Etat (APE), est en Chine pour évoquer la direction future de PSA avec les chinois, notamment l'éviction de M.Thierry PEUGEOT de la présidence du Conseil de Surveillance remplacé par M. GALLOIS ou M. BEFFA, ce dernier étant conseiller de DONG FENG dans ce dossier...Chacun pourra apprécier à sa juste mesure la grande impartialité et la connaissance de l'industrie automobile des candidats de l'Etat français, notamment M. GALLOIS haut fonctionnaire avant de devenir PDG d'EADS et de la SNCF...Mais il a pour lui d'être présenté comme un grand patron visionnaire et un sympathisant fortuné de gauche... Il est quand même sidérant de constater que nos gouvernants font des efforts désespérés pour justifier l'abaissement de l'âge de la retraite (contre toute logique économique et contre tous leurs partenaires européens), mais ne voient aucune difficulté à nommer des individus qui atteignent 70 ans... Belle cohérence.

3/ On s'interroge peu sur les intentions et surtout les caractéristiques de Dong-Feng dans ce dossier. DONG FENG est une entreprise chinoise, c'est à dire contrôlée par l'Etat chinois et le PC chinois avec les conséquences nébuleuses en matière de transparence et de pouvoir... Si la Chine veut s'insérer durablement dans les relations internationales, elle devra modernisée son système juridique et son droit des sociétés. On note d'ailleurs que les chinois ne souhaitent pas investir massivement dans PSA, puisqu'on parle de 500 à 750 millions d'euros : on serait donc loin des 1,5 milliards annoncés il y a plusieurs mois. Enfin, la puissance de DONG FENG réside davantage dans ses joints ventures avec plusieurs constructeurs conformément au diktat du gouvernement chinois pour assurer le développement économique du pays que dans la qualité et la diversité de sa production personnelle de véhicules. Dans ces conditions, il n'y a pas de raisons de laisser le contrôle de PSA. Par contre approfondir le partenariat existant est impératif pour les deux groupes : du côté de PSA, sa croissance future passe par le marché chinois. Du côté de DONG FENG, les contraintes énergétiques et démographiques amènent les pouvoirs publics à réfléchir sur les solutions de mobilité à offrir pour la population et les constructeurs français ont des solutions à faire valoir (Hybrid Air et Hybrid4 chez PSA, voiture électrique pour RENAULT) et sont des références en matière de véhicules à coûts maitrisés : chez PSA, le défi sera le développement d'une gamme de véhicules Low cost/ High Quality, à la manière des 301/C-Elysée adaptée à la classe moyenne des pays émergents.

Il faut espérer qu'une décision équilibrée pourra être trouvée et qu'elle permette au groupe PSA de travailler plus sereinement à son avenir
 

Le conseil de surveillance a validé le principe de l'entrée au capital de l'Etat du chinois Dong Feng . Les modalités n'ont pas été arrêtées à l'issue de ce conseil. La Tribune.
 

le figaro.fr indique dans un article que l'option défendue par T Peugeot est soutenue par Bercy et R Peugeot ( rappel : appel total au marché pour l'augmentation de capital ). L'emballement médiatique autour de la famille Peugeot me paraissait un peu déphasé par rapport aux enjeux. Ce qui est vrai par contre : c'est que les fondamentaux du groupe ont changé comme le souligne du Figaro, ce qui était présenté comme une quasi certitude au cours de l' été 2013 ( recapitalisation sauvetage ) ne l'est plus forcément aujourd'hui avec des marchés financiers plus optimistes les scénarios sont devenus moins radicaux. A suivre : les modalités de cette recapitalisation .
 




pour l'instant , on va s'en tenir là :

http://www.psa-peugeot-citroen.com/fr/média/communiques-de-presse/confirmation-du-groupe

lire le communiqué de presse.
 

Le Figaro :
un accord en quatre points aurait été trouvé entre Dong Feng et l'Etat sur les modalités : parité des trois grands actionnaires 14% pour la famille Peugeot , l'Etat et Dong Feng , suppression des votes doubles , plafonnement de la part de la Famille Peugeot et nomination d'un personnalité indépendante à la tête de PSA.
 

Le Figaro :
un accord en quatre points aurait été trouvé entre Dong Feng et l'Etat sur les modalités : parité des trois grands actionnaires 14% pour la famille Peugeot , l'Etat et Dong Feng , suppression des votes doubles , plafonnement de la part de la Famille Peugeot et nomination d'une personnalité indépendante à la tête de PSA.

On parle bien de C. Tavares là ou PSA change encore ses plans :confused: :confused: :confused: :heink:
 


Ils doivent parler de la tête du conseil de surveillance aujourd'hui occupée par Thierry Peugeot.

Et 14% chacun, c'est bien, ça ménage tout le monde, mais j'espère que cela ne sera pas un frein quand il faudra prendre des décisons importantes.
 

Contrairement à tout ce qui a pu être dit et lu au cours de ces dernières heures, il n'y a rien de définitif à ce jour, car les questions évoquées au cours du week-end dernier sont loin d'avoir été résolues...Des négociations vont encore se prolonger entre les parties prenantes.
 

Contrairement à tout ce qui a pu être dit et lu au cours de ces dernières heures, il n'y a rien de définitif à ce jour, car les questions évoquées au cours du week-end dernier sont loin d'avoir été résolues...Des négociations vont encore se prolonger entre les parties prenantes.

D'où l'intérêt de lire jusqu'au bout le communiqué de presse de PSA ( http://www.psa-peugeot-citroen.com/fr/medias/communiques-de-presse/confirmation-du-groupe) :

L'objectif de la société est que ces négociations puissent faire l'objet d'une annonce à l'occasion de la publication de ses comptes annuels le 19 février 2014.

La société tient à préciser qu'aucune assurance ne peut être donnée quant à l'aboutissement de ce projet.

:chinois:
 

D'où l'intérêt de lire jusqu'au bout le communiqué de presse de PSA ( http://www.psa-peugeot-citroen.com/fr/medias/communiques-de-presse/confirmation-du-groupe) :

L'objectif de la société est que ces négociations puissent faire l'objet d'une annonce à l'occasion de la publication de ses comptes annuels le 19 février 2014.

La société tient à préciser qu'aucune assurance ne peut être donnée quant à l'aboutissement de ce projet.

:chinois:

Oui surtout que la famille Peugeot s'inquiète sur les alliances industrielles qui seraient nécéssaires bénéfiques pour le groupe dans les moteurs à essence selon La Tribune : ce serait le sujet à traiter d'urgence.
 

Surtout pour le développement du moteur HybridAir, toujours aucun partenaire n'a été annoncé, ça urge pour le timing de 2016 :/
 

L'est Républicain de ce matin indique dans un rédactionnel sur l'évolution de la part de la famille Peugeot au cours des 200 dernières années , que la nouvelle répartition ne sera connue au mieux qu'à partir du 19 février . A ce jour , l'auteur de l'article indIque que le leaderschip du groupe n'est pas connu.
 

je n'aime pas trop ce type mais voilà son analyse :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=BoETC-6o20g

rien de nouveau pour l'instant…
 

Thierry Peugeot déclare dans une interwiew au Figaro de ce samedi qua la Famille Peugeot veut continuer à tenir un rôle important dans PSA . Effectivement , je vois mal l'actionnaire de référence se laisser se mettre en retrait des affaires.
Thierry Peugeot assure que la famille participera à l'augmentation de capital et qu'à titre personnel il souhaite qu'elle aille au maximum de ses possibilités. Les bisbilles mis en avant par la presse sont certainement retombées pour peu qu'elles aient exister . Tous ces fuites concernant La famille Peugeot ne correspondaient pas à la hauteur de l'enjeu à venir.
 

http://www.caradisiac.com/Mariage-PSA-Dongfeng-Peugeot-et-Citroen-vont-ils-etre-pilles-par-la-Chine-91936.htm

Article Caradisiac assez humoristique sur un sujet qui ne l'est pas vraiment, surtout la fin, assez vraie(on critique ce que fait PSA et finalement on...ne consomme pas PSA mais étranger, drôlement pathétique comme comportement) :rolleyes:
 

Thierry Peugeot a selon les Echos écrit à son cousin R Peugeot pour lui rappeler sa position à savoir l'appel au marché pour l'augmentation de capital prévue. Toujours selon l'article R Peugeot n'a pas fait état de la date prévue pour l'entrée en fonction de C Tavarès ( le 19 /02 ) alors qu'il a participé au conseil de surveillance . Rappelons pour mémoire que les investisseurs ont lourdement sanctionné le schéma de discussions retenus le lundi 20 / 02 , ce que ne manque pas de souligner T Peugeot dans sa lettre selon le quotidien.
Position de T Peugeot en vertu d'une décision approuvée : Soutenir Peugeot SA .
Reuters indique que JP MOrgan mandaté par le conseil de surveillance pourrait garantir l'augmentation de capital par le marché.
L'action s'est reprise depuis 11€ 47 hier , sans évacuer les difficultés de Peugeot SA , l'action est revenue vers son niveau d'avant le 19 / 01 et garde les faveurs du marché . JPMorgan ou Rotschild
arrivent quasiment aux mêmes conclusions au sujet de cette augmentation de capital . A suivre.
 

Les derniers développements parus dans la presse ces derniers jours permettent de préciser plusieurs points.
Tout d'abord, le renforcement du partenariat industriel et commercial avec DONG FENG ne fait pas débat et est recherché par tous les membres de la famille PEUGEOT.
D'autre part, PSA doit traiter son problème de taille et accélérer son développement international : dans cette logique, l'approfondissement de la relation avec DONG FENG va permettre de continuer l'expansion en Chine et en Asie du Sud Est, voire sur d'autres continents. Par contre, le rattrapage des grands leaders mondiaux en terme de ventes impliquera de travailler également sur d'autres solutions.

Par contre, des difficultés persistent sur plusieurs points :

1/ les modalités de l'augmentation de capital : d'un côté, les partisans d'une augmentation réservée à DONG FENG et à l'Etat, avec un prix (7 E) très inférieur au cours actuel (+ 11 E) (position défendue par M.VARIN, l'Etat français, DONG FENG) ; de l'autre, une augmentation ouverte à tous, aux mêmes conditions fixées par le marché (position défendue par M.Thierry PEUGEOT). Dans le premier cas, on avantage clairement les deux futurs entrants au détriment de la famille PEUGEOT et des actionnaires actuels. On permet ainsi un renversement du pouvoir au bénéfice des nouveaux entrants et on prépare une confortable plus-value à moyen terme pour ceux-ci...Les actionnaires minoritaires ne s'y trompent pas et ont commencé à s'exprimer publiquement, en demandant les raisons justifiant une telle décôte et des précisions sur les conséquences de ce montage sur les intérêts des actionnaires minoritaires. La deuxième solution proposée par M.Thierry PEUGEOT apparait plus respectueuse du droit et des différents acteurs du dossier, puisque ces derniers peuvent participer à l'augmentation de capital dans des conditions identiques à tous les autres.

2/ la question des droits de vote double reste entier. Il faut rappeler que ces droits de vote double permettent d'une part d'assurer une gouvernance stable du groupe et d'autre part de récompenser les investisseurs de long terme par opposition aux spéculateurs (ces droits de vote sont attribués aux actionnaires de plus de 4 ans). Ces droits de vote double sont un enjeu essentiel pour les différents acteurs et ils ont en conséquence une valeur patrimoniale importante ; il est normal qu'il y ait une négociation âpre à ce sujet... aussi bien pour ceux qui semblent décider à abandonner la gouvernance que pour ceux qui souhaitent conserver un rôle central dans le groupe.
Le montage proposé à ce jour conduit deux acteurs à investir chacun 750 millions d'euros et à obtenir le contrôle complet d'un groupe automobile, certes en difficultés, mais qui a maintenu son effort de recherche, le rythme de sorties de nouveaux modèles, qui est implanté en Europe, en Amérique du Sud, en Asie, en Afrique et au Moyen Orient, qui a une profondeur de gammes incontestable...
On peut donc se poser une question : ce montage, c'est une opération de sauvetage ou une tentative conjointe de jackpot financier au détriment des actionnaires actuels ?

3/ la gouvernance du groupe : le problème devrait être posé en termes d'aptitude et de légitimité. Or ni la candidature de l'Etat français ni celle de DONG FENG ne s'imposent naturellement. Au surplus, ces deux acteurs sont présentés comme devant se faire contrepoids, ce qui est assez curieux car en principe on s'associe pour créer et développer ensemble des richesses, pas pour se neutraliser...
Le rôle d'un état moderne n'est pas de prendre des participations dans des entreprises en difficultés ; ces prises de participation ne règlent rien en général (voir le cas d'ALSTHOM), surtout elles seraient inutiles si les entreprises pouvaient compter sur un Etat stratège. Les représentants de l'Etat français seraient mieux inspirés de redonner à la FRANCE un cadre économique, fiscal, social, règlementaire favorables aux entreprises, de rompre avec la médiocrité générée par des années d'erreurs stratégiques majeures, de déterminer une politique ambitieuse et durable avec les constructeurs automobiles. Or les mesures prises jusqu'à présent sont notoirement insuffisantes (ex : CICE) pour permettre une ré-industrialisation du pays. Pourtant de grands pays comme les Etats Unis ou le Royaume Uni ont pris des décisions courageuses et sont en passe de réussir le pari de se ré-industrialiser et de rivaliser avec des pays comme l'Allemagne.
DONG FENG n'a aucune expérience dans la gouvernance d'un entreprise présente sur plusieurs continents : elle n'est présente que sur le marché chinois. Sa connaissance et son expérience des différents marchés est quasi-nulle. D'autre part, on a déjà souligné la présence directe ou indirecte de l'Etat chinois dans sa gouvernance, avec les difficultés en résultant. Enfin, l'industrie automobile étant une industrie de produits, ceux de DONG FENG sont clairement en retrait par rapport aux productions européennes. Il y a clairement un problème de légitimité et d'aptitude.
La proposition de nommer M GALLOIS aux fonctions de Président du Conseil de Surveillance est pour le moins curieuse. Sans contester ses qualités, cette candidature ne peut pas faire l'unanimité pour plusieurs raisons objectives : il est tout d'une part le candidat de l'Etat français (et n'est donc pas un candidat impartial et indépendant) ; d'autre part, il a dirigé deux entreprises, AIRBUS et la SNCF, qui n'évoluent pas sur un marché comparable à l'automobile : le marché aérien est dominé par le duopole avec BOEING, le marché ferroviaire est encore très largement monopolistique, soit des conditions de concurrence complètement différentes de ce qu'il a connu. On peut d'ailleurs remarquer que ces deux industries sont également concurrentes de l'automobile...

Toutes ces raisons militent pour que le schéma d'augmentation de capital tel que présenté à ce jour soit retravaillé pour parvenir un meilleur équilibre. Le groupe PSA doit être dirigé par de vrais industriels, pas par des hauts fonctionnaires de l'Etat français, chargés le cas échéant de gérer des problèmes politiques et géostratégiques avec les chinois.
Il est navrant que la presse ne fasse pas son travail d'explications des enjeux de ce dossier et des scenarii alternatifs envisageables.
 

Les derniers développements parus dans la presse ces derniers jours permettent de préciser plusieurs points.
Tout d'abord, le renforcement du partenariat industriel et commercial avec DONG FENG ne fait pas débat et est recherché par tous les membres de la famille PEUGEOT.
D'autre part, PSA doit traiter son problème de taille et accélérer son développement international : dans cette logique, l'approfondissement de la relation avec DONG FENG va permettre de continuer l'expansion en Chine et en Asie du Sud Est, voire sur d'autres continents. Par contre, le rattrapage des grands leaders mondiaux en terme de ventes impliquera de travailler également sur d'autres solutions.

Par contre, des difficultés persistent sur plusieurs points :

1/ les modalités de l'augmentation de capital : d'un côté, les partisans d'une augmentation réservée à DONG FENG et à l'Etat, avec un prix (7 E) très inférieur au cours actuel (+ 11 E) (position défendue par M.VARIN, l'Etat français, DONG FENG) ; de l'autre, une augmentation ouverte à tous, aux mêmes conditions fixées par le marché (position défendue par M.Thierry PEUGEOT). Dans le premier cas, on avantage clairement les deux futurs entrants au détriment de la famille PEUGEOT et des actionnaires actuels. On permet ainsi un renversement du pouvoir au bénéfice des nouveaux entrants et on prépare une confortable plus-value à moyen terme pour ceux-ci...Les actionnaires minoritaires ne s'y trompent pas et ont commencé à s'exprimer publiquement, en demandant les raisons justifiant une telle décôte et des précisions sur les conséquences de ce montage sur les intérêts des actionnaires minoritaires. La deuxième solution proposée par M.Thierry PEUGEOT apparait plus respectueuse du droit et des différents acteurs du dossier, puisque ces derniers peuvent participer à l'augmentation de capital dans des conditions identiques à tous les autres.

2/ la question des droits de vote double reste entier. Il faut rappeler que ces droits de vote double permettent d'une part d'assurer une gouvernance stable du groupe et d'autre part de récompenser les investisseurs de long terme par opposition aux spéculateurs (ces droits de vote sont attribués aux actionnaires de plus de 4 ans). Ces droits de vote double sont un enjeu essentiel pour les différents acteurs et ils ont en conséquence une valeur patrimoniale importante ; il est normal qu'il y ait une négociation âpre à ce sujet... aussi bien pour ceux qui semblent décider à abandonner la gouvernance que pour ceux qui souhaitent conserver un rôle central dans le groupe.
Le montage proposé à ce jour conduit deux acteurs à investir chacun 750 millions d'euros et à obtenir le contrôle complet d'un groupe automobile, certes en difficultés, mais qui a maintenu son effort de recherche, le rythme de sorties de nouveaux modèles, qui est implanté en Europe, en Amérique du Sud, en Asie, en Afrique et au Moyen Orient, qui a une profondeur de gammes incontestable...
On peut donc se poser une question : ce montage, c'est une opération de sauvetage ou une tentative conjointe de jackpot financier au détriment des actionnaires actuels ?

3/ la gouvernance du groupe : le problème devrait être posé en termes d'aptitude et de légitimité. Or ni la candidature de l'Etat français ni celle de DONG FENG ne s'imposent naturellement. Au surplus, ces deux acteurs sont présentés comme devant se faire contrepoids, ce qui est assez curieux car en principe on s'associe pour créer et développer ensemble des richesses, pas pour se neutraliser...
Le rôle d'un état moderne n'est pas de prendre des participations dans des entreprises en difficultés ; ces prises de participation ne règlent rien en général (voir le cas d'ALSTHOM), surtout elles seraient inutiles si les entreprises pouvaient compter sur un Etat stratège. Les représentants de l'Etat français seraient mieux inspirés de redonner à la FRANCE un cadre économique, fiscal, social, règlementaire favorables aux entreprises, de rompre avec la médiocrité générée par des années d'erreurs stratégiques majeures, de déterminer une politique ambitieuse et durable avec les constructeurs automobiles. Or les mesures prises jusqu'à présent sont notoirement insuffisantes (ex : CICE) pour permettre une ré-industrialisation du pays. Pourtant de grands pays comme les Etats Unis ou le Royaume Uni ont pris des décisions courageuses et sont en passe de réussir le pari de se ré-industrialiser et de rivaliser avec des pays comme l'Allemagne.
DONG FENG n'a aucune expérience dans la gouvernance d'un entreprise présente sur plusieurs continents : elle n'est présente que sur le marché chinois. Sa connaissance et son expérience des différents marchés est quasi-nulle. D'autre part, on a déjà souligné la présence directe ou indirecte de l'Etat chinois dans sa gouvernance, avec les difficultés en résultant. Enfin, l'industrie automobile étant une industrie de produits, ceux de DONG FENG sont clairement en retrait par rapport aux productions européennes. Il y a clairement un problème de légitimité et d'aptitude.
La proposition de nommer M GALLOIS aux fonctions de Président du Conseil de Surveillance est pour le moins curieuse. Sans contester ses qualités, cette candidature ne peut pas faire l'unanimité pour plusieurs raisons objectives : il est tout d'une part le candidat de l'Etat français (et n'est donc pas un candidat impartial et indépendant) ; d'autre part, il a dirigé deux entreprises, AIRBUS et la SNCF, qui n'évoluent pas sur un marché comparable à l'automobile : le marché aérien est dominé par le duopole avec BOEING, le marché ferroviaire est encore très largement monopolistique, soit des conditions de concurrence complètement différentes de ce qu'il a connu. On peut d'ailleurs remarquer que ces deux industries sont également concurrentes de l'automobile...

Toutes ces raisons militent pour que le schéma d'augmentation de capital tel que présenté à ce jour soit retravaillé pour parvenir un meilleur équilibre. Le groupe PSA doit être dirigé par de vrais industriels, pas par des hauts fonctionnaires de l'Etat français, chargés le cas échéant de gérer des problèmes politiques et géostratégiques avec les chinois.
Il est navrant que la presse ne fasse pas son travail d'explications des enjeux de ce dossier et des scenarii alternatifs envisageables.

J' ai quand même l'impression que le choix dans cette affaire est " dicté " : que l'on cherche à enfermer le groupe dans une seule voie.
 

L'association Adam présidée par C Neuville demande une OPA sur le capital de PSA sans quoi cette augmentation de capital à trois n'aura pas la lisibilité pour des alliances industrielles . JM Sylvestre soulignait dans son analyse sur Atlantico que l'Adam réaigirait dans cette affaire.
NB : la solution d'appel au marché a le soutien de la famille Peugeot selon l'article des Echos.
Et quand bien même que PSA aurait l'aval d'un accord avec Dong Feng d'ici le 19 /02 , celui-ci devra être ratifié par 2/3 de l'assemblée des actionnaires.
 

On commence enfin à avoir un autre son de cloche sur le montage capitalistique présenté à la presse par ceux qui ont imaginé (un peu rapidement...) et défendent une gouvernance à trois, avec l'Etat français en bonne place.
Il est même étonnant qu'il faille attendre la réaction des actionnaires minoritaires pour que certaines questions passées complaisamment sous silence prennent toute leur importance : les "trois actionnaires majoritaires" partagent-ils le même affectio societatis (?), le même projet industriel (?), le même intérêt financier (?), le même professionnalisme dans la conduite de leurs affaires (?), la même volonté de respecter les salariés et les actionnaires dits minoritaires (?), la même volonté de créer de nouveaux projets, de générer de nouvelles richesses et s'inventer ainsi un futur commun (?)
 

On commence enfin à avoir un autre son de cloche sur le montage capitalistique présenté à la presse par ceux qui ont imaginé (un peu rapidement...) et défendent une gouvernance à trois, avec l'Etat français en bonne place.
Il est même étonnant qu'il faille attendre la réaction des actionnaires minoritaires pour que certaines questions passées complaisamment sous silence prennent toute leur importance : les "trois actionnaires majoritaires" partagent-ils le même affectio societatis (?), le même projet industriel (?), le même intérêt financier (?), le même professionnalisme dans la conduite de leurs affaires (?), la même volonté de respecter les salariés et les actionnaires dits minoritaires (?), la même volonté de créer de nouveaux projets, de générer de nouvelles richesses et s'inventer ainsi un futur commun (?)

Des questions commencent à être posées sur l'objectif final de ce montage capitalistique ou certaine sparties prenantes commencent à n'entrevoir aucune solution d'avenir. C'était le sens du courrier de T Peugeot rendu public.
 

Ce projet a le soutien du conseil de surveillance d'après le dernier communiqué du groupe qui se réunira le 18 février pour valider cette augmentation de capital.