@matth21 : relativiser la baisse des volumes, on entend cela depuis l'arrivée de C Tavares et son staff.
Le décrochage de toutes les marques de Stellantis est inquiétant, sauf pour le "Board" qui semble toujours satisfait de ses réalisations...
Cela me semble un peu facile de parler de "contexte industriel défavorable" : tous les groupes concurrents sont confrontés aux mêmes difficultés, mais certains s'en sortent mieux que d'autres.
La pression continue sur les fournisseurs et partenaires de Stellantis, et la priorité toujours plus grande accordée aux prestataires asiatiques au détriment des ressources internes et/ou des acteurs historiques européens auraient-elle jouer des tours à C Tavares ?
Concernant Toyota et Hyundai/Kia, leur succès n'est en rien conjoncturel ni inattendu, mais repose sur une stratégie claire et pertinente : renouvellement régulier des gammes, pluralité de solutions technologiques (BEV/MHEV/FHEV/PHEV), rapport qualité/fiabilité au meilleur niveau, maitrise des prix, excellent SAV. Ces marques sont présentes partout et savent adapter leur stratégie aux différents marchés.
On aimerait les mêmes détermination et constance chez Stellantis : moins de communication pompeuse et davantage de travail sur le fond...
Les déboires européens de Stellantis en 2022 révèlent les limites d'une stratégie entamée depuis bientôt 10 ans :
- Réduction de la R&D Europe au bénéfice de zones qui ne décollent ni en volumes ni en CA/rentabilité et dont la maitrise technique laisse à désirer...
- Choix technologiques contestables : retard considérable en motorisations MHev (HybridEco présentée en 2013...), absence d'offre Full Hybride (Toyota spécialiste du FHEV désormais n° 2 en Europe), pari quasi-exclusif sur le PHEV (marché qui ne décolle pas et qui semble être la prochaine victime des autorités européennes ), "stratégie timide" en matière de VE ;
- Conclusion de partenariats avec des acteurs de second rang, avec une "surévaluation" de leurs capacités techniques, financières et industrielles dans la réalisation des projets communs ;
- La poursuite de la politique de baisse des volumes accentue les tensions entre sites industriels, avec en arrière fond la question des surcapacités industrielles en Europe au sein de Stellantis ; en cas de nécessité de procéder à des fermetures de sites européens, il n'est pas acquis que les sites français soient épargnés...
- la politique de montée en gamme entraine un surenchérissement du prix des véhicules sans amélioration notable de la qualité réelle des nouveaux modèles ;
- la stratégie de montée en gamme entraine de plus en plus l'incapacité à produire en Europe des véhicules accessibles en prix, dans un contexte où la concurrence chinoise va porter sur des VE compétitifs en prix ;
- Persistance d'un SAV hétérogène selon les pays et les marques, avec une augmentation sensible du prix des prestations en après-vente et des pièces détachées ;
- Stratégie contestable pour les marques du groupe : absence de désignation d'une marque généraliste leader en Europe, "éparpillement" des moyens financiers avec la relance proclamée de marques en grandes difficultés (Alfa Roméo, Lancia, DS), incapacité à (ou volonté de ne pas ?) relever les volumes d'Opel et de Citroen depuis plusieurs années, appauvrissement continu des gammes et des segments (diminution des silhouettes, concentration de l'offre sur les segments B et C), difficulté à construire des gammes non concurrentes, risque à moyen terme de "clonage esthétique" pour certains modèles, etc...
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