A Singapour, Jean François Lamour a évoqué «une grosse déception, un grand vide. » Le ministre des sports a déclaré :«Je veux avant tout remercier les Françaises et les Français. C’était une aventure superbe, on a donné le maximum durant deux ans. Nous pouvons être fiers de nous. Maintenant, il faut rebondir, continuer à travailler pour le sport en France. Mais je peux vous assurer qu’on n'est pas prêts de voir les Jeux Olympiques en France. »
La voix grave et tremblante, David Douillet ne cachait pas sa tristesse à l'issue du vote qui désignait la capitale anglaise pour l'organisation des Jeux Olympiques 2012 : «Je suis abasourdi et il n'y a pas beaucoup de logique dans tout ça. Après l'élimination de Madrid, on espérait un report de voix un peu plus conséquent. Il faut retenir cette cohésion, ce consensus. On a fait le maximum et je pense qu'il ne faut pas rougir du résultat. Nous devons rester digne dans la défaite, peut être avons nous perdu contre plus fort que nous. Nous avons vécu une expérience humaine incroyable. En tout cas, ce n'est pas à moi de juger l'acharnement des Anglais vis à vis du CIO. Ils ont été plusieurs fois rappelés à l'ordre pourtant. Londres a sûrement usé de la bonne tactique mais nous, nous avons respectés les règles.»
Stéphane Diagana: «C’est une grosse déception. On, pensait que c’était bon signe de se retrouver dans une finale à deux et que le report des voix de New York ne serait pas suffisant pour Londres. Mais finalement, celui des voix de Madrid a penché dans la balance en notre défaveur comme certains l’avaient annoncé», explique l’ancien athlète. «On est marqué, on a participé à la vie de cette candidature avec beaucoup d’énergie. La présentation s’est bien passée et on s’attendait à une décision favorable. Il faut savoir accepter la décision».
Philippe Baudillon, le directeur général de Paris 2012, était amère de la décision du CIO, qui a donc choisi Londres pour organiser la XXXe Olympiade : «C’est une vraie déception. On pensait avoir fait la différence. On a donné tout ce que l’on pouvait. Le mouvement olympique ne veut pas venir à Paris et préfère aller à Londres. C’est son choix.»
Porteur du projet depuis le départ, Bertrand Delanoë était évidemment choqué par la décision du CIO : «C’est dur. Tout ce qui s’est fait de beau de grand de généreux à l’occasion de cette candidature doit être conservé. Ce n’est pas possible qu’un élan aussi grand soit terni. Je mettrai toute mon énergie pour que nous rebondissions.
«C’est énorme. On ne comprend pas. C’est un coup de massue. Je ne sais pas ce qui s’est passé. On aura absolument tout fait, tout le monde était derrière cette candidature, le dossier était très bon, on est scié, c’est incompréhensible», a confié Thierry Rey au micro de France 2. Sous le coup de la déception, le judoka se pose des questions. «Je pense aux Français, aux jeunes, je me demande si on ne veut pas de nous. On a tellement essayé de bien faire.»
Paris n'aura donc pas les Jeux en 2012. Tony Parker a livré son sentiment mêlé de tristesse et d’amertume envers le vote du CIO : «On a mis le paquet, l’artillerie lourde, on a fait ce que l’on avait à faire. L’oral était très bon. On ne voit pas ce qu’on peut faire de plus. On comprend un peu que le Comité est fortement influencé par les Anglo-Saxons. C’était l’opportunité de jouer les Jeux à domicile pour nous, Français. Ne pas vouloir de nous en 2004 et 2008, ça fait beaucoup, il faut croire que l’on ne veut pas de nous.»