Poissy avec sa nouvelle C3
[ 17/12/08 - 18H02 - actualisé à 18:35:00 ]
A l'occasion du lancement de la nouvelle génération de C3, PSA réorganise son plan industriel francilien. Pour la première fois, Poissy assemblera une Citroën. Le site d'Aulnay réorganisé va accueillir des équipementiers.
PSA Peugeot Citroën va redistribuer en partie les cartes entre ses usines d'Aulnay et de Poissy, en région parisienne, que ne tournent pas au maximum de leurs capacités aujourd'hui. Le prétexte pour réaliser cette opération sera le remplacement de la berline moyenne Citroën C3, prévu pour 2009, explique une source syndicale. L'actuelle C3 sortie en 2001, qui n'existe qu'en cinq portes, sera remplacée par deux silhouettes différentes, 5 et 3 portes, de même longueur, sur le modèle des actuelles Peugeot 207 ou Renault Clio. La C2 construite à Aulnay-sous-Bois sur la même base technique mais beaucoup plus courte (20 centimètres de moins), dont la carrière commerciale est très assombrie par la petite Citroën C1 nettement moins chère assemblée en République tchèque, serait alors retirée du catalogue.
Du coup, Aulnay devrait récupérer l'assemblage de la version 5 portes de la nouvelle C3, qui représente les plus gros volumes, tandis que Poissy, qui ne fabrique actuellement que des Peugeot, se verrait confier le modèle 3 portes. De quoi compenser l'échec complet de la Peugeot 1007 à portes électriques coulissantes. Une manière aussi de mieux équilibrer les productions entre les deux sites, distants de moins de 50 kilomètres.
Aulnay, qui fabriquait au début de la décennie plus de 420.000 voitures par an, avant de sérieusement réduire la voilure depuis la concurrence des deux sites de l'ex-Tchécoslovaquie, s'est déjà adapté à un nouveau format plus " compact ". Depuis juin dernier, l'usine de Seine-Saint-Denis ne travaille plus qu'en " monoflux ", comme chez Renault à Flins, alors qu'elle était jusque-là équipée de deux lignes parallèles. En termes d'effectifs, cette discrète restructuration a engendré le départ de 400 intérimaires et 300 permanents.
Mais PSA organise la suite : les mètres carrés laissés vacants par l'ancienne chaîne de montage pourraient être alloués aux fournisseurs. Et les effectifs du site pourraient remonter à moyen terme si la conjoncture le nécessite. L'idée serait d'accueillir une partie des salariés excédentaires de l'usine de Rennes, déjà formés. Avec ces projets, PSA donnerait raison à l'Elysée, qui ne tolère pas de fermeture d'usine sur le sol français. Mais les syndicats observent que les plans successifs de départs volontaires (GPEC), répartis au sein du groupe, représentent l'équivalent d'une fermeture d'usine par an depuis trois ans. Le tout dans l'indifférence générale de l'opinion.
Denis Fainsilber