Quand on pense aux voitures électriques, le premier modèle qui nous vient à l’esprit, c’est sans aucun doute la Renault Zoé, la plus vendue en France et qui vient de passer le cap des 30000 exemplaires vendus. Pourtant, Renault n’est pas le seul acteur du marché, et Peugeot propose lui aussi un modèle électrique, incarné par la Peugeot iOn depuis 2010. Même si les ventes sont anecdotiques, PSA Peugeot-Citroën a annoncé en début d’année le développement d’une nouvelle chaîne de traction électrique avec Dongfeng prévue pour 2020. Il n’en faut pas plus pour aiguiser les curiosités de journalistes.

Peugeot et l’électrique, une longue histoire

La Peugeot iOn fait aujourd’hui figure de suiveuse face aux Renault Zoé, Nissan Leaf ou Tesla Model S bien plus abouties (et pour certaines bien plus chères). Une allure très japonaise compte-tenu du partenariat avec Mitsubishi (la Peugeot iOn est en réalité une Mitsubishi i-Miev juste rebadgée et fabriquée au Japon), une autonomie de seulement 130km, alors que les concurrentes franco-japonaises arrivent désormais à 250km, sans parler des Tesla qui tutoient le demi-millier de bornes avant de recharger, et entre autres une mise à l’écart commerciale de la part de la marque la font passer inaperçue.

D’ailleurs, les chiffres de vente traduisent assez crûment cet état des lieux, puisque pour le premier semestre 2015, il s’est vendu en Europe seulement 575 Peugeot iOn, contre 8664 Nissan Leaf, 8353 Renault Zoé, et plus surprenant, 7002 Tesla Model S et son prix de départ de 44060€ sur la même période ! Même le Renault Twizy, pourtant considéré comme un échec cuisant se vend mieux, malgré des ventes de Peugeot iOn quasiment doublées par rapport au premier semestre 2014. Peugeot est donc un acteur anecdotique sur ce segment qui, même s’il reste peu volumineux, croit de manière exponentielle chaque année.

Pourtant, Peugeot n’en n’est pas à son coup d’essai en matière de véhicules 100% électrique. Rappelez-vous, bien avant la Peugeot iOn, en 1995, la marque avait profité du restylage de la Peugeot 106 pour y introduire, en parallèle des versions plus traditionnelles essence et diesel, une version Zéro Emission motorisée par un petit moteur de 11kW Leroy-Somer. Véritable laboratoire à 4 roues à l’époque, la 106 Electric offrait déjà une autonomie maximum de 90km avec une vitesse de pointe de 90km/h. Côté batterie, du Nickel-Cadmium avec une recharge totale d’une durée de 6 heures. Considérée à l’époque comme la voiture électrique la plus vendue au monde (environ 6500 en comptant les variantes Saxo et AX), et prisée par l’administration française, les problématiques d’autonomie et d’infrastructures de recharge limitent son développement et le projet est déclaré non-rentable. La production est arrêtée en 2002.

Entre temps, Peugeot a bien présenté un prototype de Peugeot 107 100% électrique au Mondial de Paris, avec une batterie Lithium-ion offrant une autonomie de 120km et une vitesse de pointe fixée à 110km/h, mais elle ne restera qu’un simple démonstrateur en attendant la iOn 2 ans plus tard.

Une nouvelle génération en 2020 ?

L’annonce de PSA Peugeot-Citroën sur la mise au point d’une chaîne de traction 100% électrique en partenariat avec Dongfeng, sur la plateforme CMP, pour 2020, remet Peugeot dans l’actualité électrique. Même si l’arrivée de nouveaux modèles n’est pas pour demain (seulement dans 4 ans et demi) Julien Jaudry du magazine Auto-Moto se plait à imaginer la prochaine génération de Peugeot iOn avec ces illustrations, très inspirées du concept Fractal présenté au Salon de Francfort 2015, lui aussi 100% électrique. Et, même si cette illustration est certainement loin de la vérité, il faut avouer que ce simple dessin ne laisse pas indifférent, avec des lignes racées et bien Peugeot. D’autant plus que d’ici la fin de la décennie, les voitures électriques deviendront aussi autonomes que les versions thermiques.

Le remplacement des batteries Lithium-ion par des batteries au graphène permettrait cette révolution. Ce matériau, composant du graphite qui compose nos crayons de papier d’écoliers, en plus d’être beaucoup plus répandu et respectueux de l’environnement que le lithium (le graphène est un simple dérivé de carbone naturellement abondant sur notre planète facilement extractible), pourrait, par ses propriétés conductrices, offrir une autonomie 10 fois supérieure, tout en se rechargeant plus vite. Le journaliste se plait alors à imaginer une Peugeot iOn pouvant parcourir 1000km sans avoir à chercher une prise électrique. Il faut avouer que cela devient très intéressant.

Il faudra encore attendre, mais heureusement, le temps passe vite et nous serons vite en 2020 !

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