Les actionnaires votent contre les primes attribuées à CT.
Les actionnaires et les syndicats du groupe automobile Stellantis (Peugeot-Citroën-Fiat) contestent les millions d'euros de primes touchées par le directeur général Carlos Tavares. Le directeur général du quatrième groupe automobile mondial, né de la fusion en janvier 2021 des groupes Peugeot-Citroën-Opel (
PSA) et Fiat-Chrysler (FCA), devrait toucher 19 millions d'euros pour 2021, selon Stellantis. À côté d'un salaire fixe de 2 millions d'euros, la part variable constitue la majorité (89 %) de sa rémunération, avec 7,5 millions liés à sa performance en 2021, 2,4 millions pour sa retraite, 1,7 million lié à la réussite de la création de Stellantis, et des attributions d'actions gratuites fondées sur des objectifs à 2026, évaluées à 5,6 millions d'euros par Stellantis pour l'année 2021, mais à beaucoup plus par un actionnaire.
Une majorité d'actionnaires de Stellantis ont voté contre la politique salariale de la direction du groupe, a affirmé mercredi le président de Stellantis
John Elkann lors de l'assemblée générale du groupe. 52,12 % des votants se sont exprimés contre le rapport sur les rémunérations, et 47,88 % l'ont validé. Cet avis n'est que consultatif selon les principes du droit des
Pays-Bas, où est enregistré le constructeur né de la fusion en janvier 2021 des groupes Peugeot-Citroën-Opel (PSA) et Fiat-Chrysler (FCA). John Elkann a souligné que c'était une « conviction du conseil d'administration, en tant que méritocratie, de récompenser les performances ». Cette politique avait été approuvée à 87,48 % lors de l'assemblée générale 2021. Carlos Tavares, le directeur général du quatrième groupe automobile mondial, devrait notamment toucher à terme un total de 19 millions d'euros pour l'exercice 2021, selon Stellantis.
« C'est choquant, mais moins choquant que pour d'autres », a commenté la candidate du RN à la présidentielle
Marine Le Pen mercredi, soulignant que, « pour une fois il a obtenu de bons résultats ». Pour sa première année d'existence, dans un contexte très compliqué pour l'industrie automobile, Stellantis a dégagé un bénéfice net important de 13,4 milliards d'euros, presque triplé par rapport à la difficile année 2020. La société de gestion PhiTrust, actionnaire minoritaire de Stellantis, a annoncé mardi avoir voté contre la rémunération de Carlos Tavares. Elle l'évalue à 66 millions d'euros pour l'année 2021, en liquide et en actions, si de très ambitieux objectifs de long terme sont atteints à leur maximum en 2028 et que l'action reste au moins à son niveau actuel.
Supersalaires
« Cette rémunération, qui est la plus élevée des grandes entreprises en
France (et probablement des groupes cotés de l'Union européenne), est-elle justifiée pour une personne qui n'est pas le créateur de l'entreprise mais en est seulement son gérant ? » a lancé PhiTrust dans un communiqué. « Est-elle justifiée socialement alors que le groupe va devoir probablement faire face à des restructurations massives avec des suppressions d'emplois à la clé compte tenu de ses surcapacités de production ? » Selon Stellantis, son président, l'Italo-Américain John Elkann, devrait toucher 7,8 millions d'euros et le directeur financier du groupe, l'Américain Richard Palmer, 14,8 millions. Les héritiers de l'ancien directeur général de Fiat-Chrysler Sergio Marchionne, décédé en 2018, devraient également toucher 26 millions d'euros.