Article dans Libération
Le ministère de la Défense va privatiser tout son parc de véhicules particuliers, qui sera désormais géré par l’entreprise General Electric (GE) Fleet Services. C’est la première fois qu’un grand ministère « externalise » ainsi la gestion et la maintenance de sa flotte de voitures.
Au total, 22000 véhicules de la gamme commerciale sont concernés. Ils seront tous mis en vente par les Domaines en mai 2007 pour être remplacés par des voitures neuves (Peugeot et Citroën) fournis par GE.
Le contrat entre le ministère de la Défense et GE s’élève à 60 millions d’euros par an, pour une durée de six ans. GE fournira 20120 voitures et camionnettes aux armées et à tous les organismes dépendant de la Défense. Chaque véhicule coûtera donc environ 3000 euros par an.
Pour ce contrat, l’un des plus importants dans ce secteur d’activité, GE était en concurrence avec Ineo, du groupe Suez. GE gère déjà le parc automobile d’EDF, de Carrefour ou de Veolia.
Les véhicules militaires ne sont pas concernés par ce contrat, pas plus que les 680 voitures de fonction, des grosses cylindrées dont l’externalisation va faire l’objet d’un autre appel d’offres.
« Sur six ans, nous pensons économiser ainsi plus de 100 millions d’euros », assure Christian Piotre, secrétaire général pour l’administration du ministère de la Défense. La seule vente des véhicules actuellement en service – dont l’âge moyen est de sept ans – devrait rapporter 60 millions d’euros. « Au passage, cette externalisation nous a permis de réduire notre parc de 1280 véhicules, se réjouit Christian Piotre. Avec des véhicules neufs, nous allons réduire nos émissions de CO2 de 20%, ajoute Christian Piotre. Cela représente 4700 tonnes de CO2 en moins rejeté dans l’atmosphère. »
En matière d’emplois, les militaires qui s’occupaient de ce parc automobile seront affectés à d’autres fonctions, mais il reste à reclasser une centaine de civils.
Le ministère de la Défense s’est engagé dans la privatisation de certaines activités, comme celle des hélicoptères utilisés pour former les pilotes à Dax, la maintenance des avions sur la base de Cognac ou la gestion d’une partie des logements de la gendarmerie. Des projets concernent l’externalisation d’avions de transports et de ravitaillement en vol, mais « on reste prudent », reconnaît Christian Piotre.