PSA préfère le Diesel aux moteurs hybrides
Le président de PSA Peugeot-Citroën, Jean-Martin Folz, a estimé mardi que les moteurs Diesel à filtres à particules étaient aussi efficaces que les moteurs hybrides pour réduire la consommation de carburant, avec pour avantage d'être beaucoup moins chers.
"Les voitures hybrides essence sont sur le plan technologique tout à fait intéressantes, mais sont des voitures définitivement coûteuses", a déclaré Jean-Martin Folz à des journalistes au Salon automobile de Francfort. Il a évalué le surcoût d'une telle voiture à 3 000 euros, soit le double de celui d'un véhicule Diesel. "Les voitures hybrides essence permettent de réduire la consommation de 20 % par rapport aux voitures essence. Le Diesel propre arrive au même résultat. Les gains de consommation de la voiture hybride n'ont donc pas de sens par rapport aux prix du Diesel", a-t-il poursuivi.
Dans un contexte de prix à la pompe très élevés, les moteurs hybrides, qui consomment moins grâce à l'ajout d'un ou plusieurs moteurs électriques, ont le vent en poupe à ce 61e Salon automobile de Francfort, la plupart des constructeurs caressant l'idée d'en développer un.
Dans ce domaine, la voie que compte privilégier PSA est, malgré les critiques formulées par Jean-Martin Folz, de développer un moteur hybride Diesel. "En combinant les technologies hybrides à la motorisation Diesel, on obtiendra la meilleure prestation en terme d'émission de gaz à effet de serre et aussi le résultat le plus bas en terme de consommation", a affirmé à Reuters Jean-Marc Nicolle, directeur général de la stratégie et des produits. "Le seul obstacle d'un tel projet, ce sont les coûts", a-t-il ajouté, faisant ainsi écho aux propos du patron de Porsche , selon lequel le développement avec son concurrent Volkswagen d'un moteur hybride coûtera cher.
Pas d'impact des prix du pétrole
Interrogé sur un éventuel impact des prix du pétrole sur les ventes de voitures, Jean-Martin Folz a assuré que pour l'instant il n'y en avait pas. "Dans un tel contexte, l'acheteur va porter son attention sur des véhicules susceptibles de consommer moins. De ce point de vue, les voitures de notre groupe, ainsi que celles de Renault sont les mieux placées", a-t-il développé, tout en concédant que l'impact macroéconomique de la hausse des prix du pétrole pouvait à terme être négatif.
Le patron de PSA s'est également dit "très content" de l'activité du groupe en Chine cette année, ajoutant que la 206 y serait lancée d'ici la fin 2005 avant, début 2006, deux modèles Citroën.
L'activité du groupe est toujours en perte en Chine, mais "les résultats s'améliorent", tout comme dans les pays de Mercosur - foyer de pertes important du groupe ces dernières années - où il paraît, aux yeux de Jean-Martin Folz, "raisonnable de viser l'équilibre pour la fin de l'année prochaine".
Interrogé sur le développement de l'industrie automobile nationale chinoise, qui présente à Francfort quelques-uns de ses modèles, Jean-Martin Folz a dit ne pas craindre une invasion de modèles chinois pour des raisons de coûts logistiques. "Pour le seul transport d'une voiture de Shanghai dans un port européen, cela coûte de 2 500 à 3 000 euros. Les voitures chinoises ne sont pas une menace sur le court terme", a-t-il estimé.