Une interview de Jean Marc Finot à endurance Info
Jean-Marc Finot (Peugeot Sport) : « Aujourd'hui, le concept n'est pas vraiment un sujet »
En amont des 6 Heures de Portimão, le directeur de Stellantis Motorsport s'est exprimé quant à la débâcle de Sebring et le concept de la 9X8.
Après votre déroute à Sebring, y a-t-il un début de remise en cause du concept ?
Aujourd'hui, le concept n'est pas vraiment un sujet. La voiture a un niveau d'appui et un niveau de traînée donnés, et nous avons utilisé le potentiel de la réglementation pour lui donner de l'attractivité et lui greffer des codes de style Peugeot, mais le concept n'est pas un sujet particulier. L'appui, que nous le générions pas dessus ou par dessous, il n'y a pas de raison que ça pose de problèmes particuliers, hormis sur une piste défoncée comme Sebring. En revanche, nous pouvons aussi avoir des décalages aéros entre la soufflerie et la réalité et c'est plutôt sur ce genre de choses que nous pouvons travailler.
Même au niveau de la vitesse de déploiement du MGU ?
Concernant la vitesse de déclenchement du moteur électrique, ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question.
Mais est-ce qu'avoir cette monte pneumatique au carré n'est-elle pas préjudiciable avec une vitesse de déclenchement du moteur électrique à 150 km/h ?
Il est certain qu'en sortie d'épingle, nous sommes handicapés à deux reprises. La première parce que nous avons moins de masse que les autres sur l'essieu arrière - ce qui signifie moins de possibilité de traction - puis parce que nous avons des pneus arrière moins larges donc plus sensibles. C'est un handicap, mais qui doit normalement être compensé par la Balance de Performance. Après, nous faisons confiance à la FIA et à l'ACO pour que celle-ci soit pertinente et intègre tous les paramètres de la voiture. Mais aujourd'hui, nous ne sommes pas trop centrés sur cette affaire là. Nous préférons avoir une situation saine en fiabilité et bien positionner la voiture pour analyser tout cela de manière plus fine.
La BoP n'est donc pas un sujet ?
Aujourd'hui, comme je le disais, nous ne sommes pas centrés là-dessus. Nous devons d'abord nous assurer un certain niveau de fiabilité. Ce n'est pas le moment de discuter ce point là tant que la voiture ne voit pas l'arrivée des courses. La FIA et l'ACO, dans leurs simulations, font en sorte que ce soit équilibré au mieux.
Reste que la BoP ne changera pas avant Le Mans...
A priori, c'est la loi...
Qu'est-ce qui vous a empêché de faire marche arrière concernant les pneumatiques ?
La voiture était faite. Si notre voiture avait été trop lourde à l'arrière, nous aurions pu procéder à un tel changement. Mais pas de chance, elle est juste équilibrée, comme nous le demandait la réglementation, avec une répartition à 50-50. Si on veut changer de monte pneumatique, il nous faut revoir l'architecture de la voiture pour remettre de la charge à l'arrière. Ce qui signifie également une nouvelle répartition aéro à faire également, car il faut la rééquilibrer.
Ce qui revient à faire une nouvelle voiture...
Une nouvelle voiture je ne sais pas, car nous n'avons pas fait d'étude, mais il y a du boulot c'est certain.
Dans quel état d'esprit l'équipe est-elle ?
La persévérance fait partie du boulot. Et ce qui compte quand on a vécu une situation comme celle qui a été la nôtre à Sebring, c'est d'arriver à progresser. De ce côté là, je suis vraiment content de l'état d'esprit du team, et du fait qu'ils soient arrivés ici avec le couteau entre les dents. J'espère que tout se passera bien pour pouvoir enchaîner sur cette dynamique.
