Essai de la nouvelle Peugeot 208 : la Lionne repart à l’attaque

Nous étions impatients d’en prendre le volant depuis sa découverte au Salon de Genève en mars dernier, c’est désormais chose faite ! La nouvelle Peugeot 208 est prête à chambouler le marché, et alors que vous pouvez commencer à la voir dans les concessions de la marque, nous en avons pris le volant sur les routes de la région de Comporta, au Portugal, il y a quelques jours. En plus des traditionnelles versions PureTech et BlueHDi, nous avons également pu tester la nouvelle Peugeot e-208, premier véhicule électrique nouvelle génération de la marque, en attendant de découvrir le nouveau Peugeot e-2008 dans quelques semaines.

Best-seller de Peugeot dans de nombreux pays, modèle essentiel pour la marque, la mission de la nouvelle Peugeot 208 est double : à la fois satisfaire les afficionados des Série 2 de la marque que nous sommes, pour augmenter le compteur de clients qui dépasse les 22 millions depuis le lancement de la Peugeot 205 en 1983, et aussi reprendre l’ascendant sur sa rivale de toujours, la Renault Clio, qui avouons-le, ne s’est pas vraiment révolutionnée pour sa cinquième génération.

Nouvelle Peugeot 208, un nouveau Sacré Numéro ? La réponse dans notre essai.

Un look ravageur

Universel, le segment B est unique dans son genre dans l’univers automobile. Souvent première voiture pour les jeunes, seconde voiture pour les familles, tout le monde se retrouve dans ce segment et l’un des critère les plus importants, si ce n’est le plus important pour les clients de voitures neuves, c’est qu’elle soit stylée. Et disons-le tout de suite, la nouvelle Peugeot 208, elle l’est !

Alors que la précédente génération, aux lignes douces et peut-être plus féminines, avait été éclipsée par la Renault Clio IV, il semblerait que les équipes du Style Peugeot aient compris la leçon et se soient surpassées ! A tel point cette fois de faire oublier sa rivale, qui a misé sur la continuité en espérant continuer à séduire le public. A commencer par la silhouette globale, très dynamique. Adieu la coque légèrement monocorps, avec un capot très court, les proportions de la nouvelle Peugeot 208 ont été revues, avec une ligne de pavillon plus basse et droite, et une cellule avant plus longue, dégageant une aura très dynamique plus propre aux berlines.

En rentrant dans les détails, ce sentiment de dynamisme et sportivité se retrouve un peu partout sur la voiture. A commencer par le capot moteur, aux nervures très marquées qui sculptent toute la face avant. Si l’idée de la calandre en un seul bloc a été reprise de la première génération, ce qui permet de garder une filiation et une identité aux Série 2, celle de la nouvelle Peugeot 208 est nettement plus acérée, participant à l’ambiance globale voulue, et intègre désormais le Lion. D’ailleurs, le fait que la grille inférieure de la face avant nous fasse furieusement penser au coupé Peugeot RCZ restylé, modèle ô combien dynamique de l’histoire de la gamme, n’est clairement pas anodin. A l’avant, le trait d’appartenance à la gamme Peugeot devient alors ces crosses lumineuses (qui se prolongent dans l’optique principal avec les projecteurs Full LED) qui ne manquent pas de faire réagir, et qui nous plaisent beaucoup à la rédaction. Seul regret, les clignotants ne parcourent pas toute la crosse, comme sur la Peugeot 508, mais sont intégrés sur un petit guide dédié dans le projecteur.

En continuant de parcourir la voiture, la filiation à la marque Peugeot se fait plus visible sur le profil de la nouvelle Peugeot 208. La forme du vitrage latéral n’est pas sans rappeler la berline Peugeot 308, tandis que l’embossage de custode est un joli clin d’œil à la Peugeot 205, et par extension aux premières Peugeot 208 dans la carrosserie 3 portes. Sur les finitions classiques, le traitement des passages de roues qui donnent l’impression d’être creusés est aussi repris de la première génération de Peugeot 208, tandis que les bas de caisse se font un peu plus musclés, et la ligne de caisse pincée apporte une belle dose de dynamisme. Même ) l’arrêt, la voiture semble presque en mouvement ce qui n’est pas pour nous déplaire.

Nous terminons par l’arrière, qui est sans aucun doute la partie la plus originale de la nouvelle Peugeot 208. A commencer par la ligne de coffre en U inversé, directement reprise du concept-car Peugeot Fractal et qui dynamise considérablement cette partie de la voiture. Au prix peut-être d’une allure un peu plus asiatique que d’habitude, qui se ressent plus sur les photos qu’en réel. Aussi, à noter, la plaque d’immatriculation quitte le hayon pour se loger dans le diffuseur, ce qui n’était pas arrivé depuis la 205 sur ce segment. Autrement, les codes Peugeot sont bien présents. La lunette arrière très inclinée rappelle les Peugeot 205 et 206, et le bandeau noir laqué, qui épouse la forme de la lunette arrière, devient une véritable tradition chez Peugeot. Il est entouré par les feux à griffes, disponibles dans une version à ampoules qui ne démérite pas en entrée de gamme, et à LED sur les finitions les plus hautes. Dernier point un peu déroutant au premier abord, le Lion placé au dessus du bandeau qui apparaît étriqué, alors que le lettrage Peugeot est très espacé. Un petit détail, déjà vu sur la Peugeot 508 L, que l’on risque donc de revoir sur les prochains modèles de la marque.

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GT-Line : black is the new black

Avant de passer aux choses sérieuses derrière le volant, faisons un rapide détour par les spécificités de la finition haute GT-Line, qui propose une esthétique un peu différente des autres finitions de la nouvelle Peugeot 208. A commencer par l’augmentation des pièces noires laquées, une matière que semble apprécier Peugeot depuis quelques temps maintenant, délaissant le chrome. Ainsi, en plus des coques de rétroviseurs extérieurs, le surlignage de la calandre prend cette matière, tout comme les lécheurs de vitre (avec un traitement qui aurait gagné à se faire plus en finesse). Mais surtout, des élargisseurs d’ailes font leur apparition. Toujours noirs laqués, ils donnent tantôt à la nouvelle Peugeot 208 un aspect SUV, tantôt un aspect sportif façon 205 GTi, ce qui dépend beaucoup de la couleur. Notamment avec les couleurs vives, comme le trio Jaune Faro – Rouge Elixir – Bleu Vertigo, qui donnent du peps au paysage automobile quotidien et qui lui vont à merveille. D’ailleurs, nous n’avons pas été convaincus par les couleurs grises proposées sur la voiture, qui à notre goût ne mettent pas assez en valeur ses lignes.

Pour terminer le look de cette finition, les jantes en alliage de 17 pouces plutôt sympas proposent des inserts qui devraient pouvoir être personnalisables (ils sont déjà disponibles dans les coloris Gris Storm ou Noir Onyx suivant la motorisation), de la même façon que ce qu’Opel proposait sur sa mini-citadine Adam, et l’embossage de custode est rempli par le monogramme GT-Line (un des seuls éléments chromés avec les barrettes de calandre spécifiques et la canule d’échappement) qui arbore un nouveau graphisme, plus imposant qu’auparavant. Enfin, les vitres arrières sont surteintées, pour un rendu plus sportif.

A bord, l’ambiance fait encore la part belle au noir, avec le ciel de toit qui passe du Beige Salin au Noir Mistral, comme sur les modèles supérieurs, et des sièges sport, eux-aussi noirs. Si vous souhaitez de la lumière, il est donc vivement conseillé d’opter pour le toit panoramique optionnel, notamment à l’arrière. Pour éviter de rentrer dans une routine, les équipes Couleurs & Matières ont choisi des surpiqûres Vert Adamite placées un peu partout, qui apportent un peu de peps bienvenu à tout ça. Ce changement de couleur (qui avait une dominante rouge sur les modèles compacts et cuivrée sur les gros modèles) indique également en filigrane le changement de philosophie nécessaire à l’automobile : les sensations deviennent plus vertueuses. Côté couleurs, la finition GT-Line embarque un éclairage d’ambiance polychromatique le long de la planche de bord et des portières avant, avec 8 couleurs possibles.

En bref, le noir est vraiment tendance actuellement chez Peugeot, et en particulier sur cette finition GT-Line. Peut-être un peu trop à notre goût, les touches de couleurs sont bienvenues mais limitées aux seules surpiqûres, ce qui est assez léger. Heureusement, le design de la planche de bord permet d’éviter une ambiance austère malgré le manque de couleur.

La nouvelle Peugeot 208 à conduire

Mais passons maintenant aux choses sérieuses, et mettons la nouvelle Peugeot 208 sur son terrain de jeu favori, la route. Les petites Peugeot sont louées depuis la 205 pour la qualité de leur châssis et de leurs prestations dynamiques, ce qui a fini par faire la renommée de la marque. La nouvelle Peugeot 208 doit donc être irréprochable en sensations de conduite, d’autant plus qu’elle inaugure chez Peugeot la nouvelle plateforme CMP dédiée aux petits véhicules du Groupe PSA. C’est aussi l’occasion de se faire un premier avis sur les principales motorisations (répondant toutes aux normes Euro6.d) de cette gamme de lancement. Pour ces premiers tours de roue, nous avons pris en main les motorisations PureTech 130 S&S EAT8, BlueHDi 100 S&S BVM6, PureTech 100 S&S BVM6 et PureTech 75 S&S BVM5. A noter que la nouvelle Peugeot 208 est aussi disponible dans la motorisation PureTech 100 S&S avec la boite automatique EAT8, qui n’était pas disponible à l’essai.

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Une boite EAT8 en mode confort

En partant de l’aéroport de Lisbonne, le premier trajet de nos essais était composé d’une partie urbaine, pour s’échapper de la ville, puis plutôt routière et autoroutière. Nous avons donc profité de cette typologie pour prendre le volant de la version la plus puissante de la Peugeot 208, une PureTech 130 S&S EAT8 en finition GT-Line. Une motorisation qui va transformer notre citadine en une véritable voiture polyvalente, et qui peut même devenir la voiture principale d’un couple sans enfant, grâce à son bon niveau d’équipement notamment en aides à la conduite, et l’agrément de la boite automatique EAT8.

Cette boite automatique fabriquée par le japonais Aisin a tendance à se bonifier avec le temps, et nous apparaît encore meilleure que lors de notre première prise en main sur la Peugeot 308. Sur la nouvelle Peugeot 208, le passage des rapports est quasiment imperceptible, et peut l’être totalement sur les hauts rapports, en particuliers la 4, la 5, la 6 et la 7, tandis que la commande électrique séquentielle est toujours aussi agréable à manipuler. En mode Normal, il faut vraiment garder l’œil sur le combiné pour voir le chiffre monter ou descendre, ce qui est assez impressionnant. En plus, sur cette nouvelle génération, la direction est bien plus consistante et précise que sur l’ancienne, les suspensions fermes mais pas raides (ce qui est facile à vérifier sur les routes portugaises par endroit en très mauvais état), et les trains roulants toujours vissés à la route en toutes circonstances, ce qui rend la nouvelle Peugeot 208 digne de la marque et très agréable à conduire. Sur ce plan, la 208 a sa place comme référence de la catégorie.

Autre gros point positif, l’insonorisation, notamment passé 110km/h, est en net progrès, ce qui corrige l’un des principaux défauts de la première génération. Cela rend cette version très confortable à vivre, reposante, en particulier sur les finitions équipées des sièges sport qui offrent un excellent maintien, que ce soit au niveau du bassin qu’aux épaules, grâce aux renforts latéraux. Et finalement peut-être trop confortable, cette version de 130 chevaux invitant à plus de sensations qui vont finalement manquer. C’est le revers de l’agrément de la boite EAT8 qui par sa douceur lisse les sensations du moteur PureTech déjà très linéaire. Même en mode Sport (à la sonorité artificielle enfin discrète), la douceur est là ce qui trompe un peu les performances, qui elles sont bien réelles, avec un 0 à 100km/h avalé en seulement 8,7 secondes.

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Une version intermédiaire essence détonnante

Si le PureTech 130 nous a surpris par sa douceur, le PureTech 100 S&S BVM6 nous a quant à lui enchanté par sa vivacité, notamment entre 0 et 90km/h ! Enfin équipé d’une boite à 6 rapports dans sa version BVM, ce nouveau moteur, dérivé du PureTech 110, s’est révélé étonnant à l’usage, et particulièrement dynamique. Ce qui est très rassurant, nous étions légèrement inquiets du possible impact de la perte de 10 chevaux sur l’agrément de conduite. La nouvelle boite manuelle, longtemps point faible des Peugeot, est agréable à manier, n’accroche pas entre 2 rapports et se guide facilement. Si elle propose des rapports longs pour la consommation, qui s’est contenue en dessous des 7 litres aux 100km le long de notre parcours, cette motorisation offre de bonnes relances, tant est que parfois, on a tendance à penser que nous avons un peu plus de 100 chevaux sous le capot.

Cette vivacité tranche avec le côté confort du PureTech 130 malgré des performances brutes inférieures, et nous attendons avec impatience de pouvoir essayer ce PureTech 100 avec la boite automatique EAT8 pour se faire une meilleure idée de l’impact de la boite automatique sur les sensations de conduite.

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Petit détour par l’unique version diesel

Entre 2 versions à essence, nous avons pris le volant de la version 1.5 BlueHDi 100 S&S BVM6, dans la finition Allure. Une proposition diesel peut paraître incongru sur une petite voiture aujourd’hui, étant donné l’image du carburant jaune dans l’opinion publique. En effet, alors que la part du diesel était de plus de 75% en France avant le dieselgate, cette proportion a fondu comme neige au soleil pour atteindre seulement 34,1% sur les 9 premiers mois de 2019, en baisse de plus de 5 points par rapport à la même période en 2018. Et cette part est encore plus faible sur le segment B.

Cette version BlueHDi de la nouvelle Peugeot 208 intéressera donc seulement les très gros rouleurs et les entreprises, de l’aveu même de la marque. Pour autant, elle n’est pas dénuée d’intérêt, avec un comportement très volontaire, et de bonnes reprises compte tenu de sa puissance. Surtout, sa consommation est réellement basse, avec la possibilité de passer sous les 4 litres de gazole aux 100 kilomètres. Il faudra seulement supporter son bruit, pas des plus séduisants.

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Une version d’entrée de gamme suffisante pour la ville

Pour terminer sur les versions thermiques, mentionnons la version de base PureTech 75 S&S BVM5, qui s’avèrera largement suffisante pour les trajets urbains. Certes, il faudra le cravacher un peu plus que la version de 100 chevaux, mais il sait monter en régime et sa consommation a été faible à vitesse stabilisée (en dessous des 6 litres à 90km/h). Et surtout, il coûte 1200€ de moins que le PureTech 100 à finition équivalente. Cela a de quoi réfléchir si les grands trajets ne seront qu’exceptionnels avec la voiture.

Cette motorisation de 75 chevaux a été aussi l’occasion de prendre en main la nouvelle Peugeot 208 dans sa finition d’entrée de gamme Active, qui démarre à 17500€. Ici, le standing est moins élevé, avec des sièges classiques en tissu, un frein à main manuel ou un combiné traditionnel à aiguilles et écran matriciel (couleur identique à celui du Peugeot Rifter). Une finition simple, mais qui ne démérite pas pour une entrée de gamme, avec ses touches de couleur orangée sur les contreportes et les surpiqûres, et une sellerie nommée Pneuma 3D, avec un traitement des motifs en relief que nous avons trouvé plutôt sympa (presque plus sympa que la sellerie de la finition Allure à notre goût), surtout en comparaison de ce que peuvent proposer les modèles concurrents sur ce genre de finitions. Seul détail vraiment bas de gamme, le dessin du frein à main qui était nettement mieux réussi sur la première génération.

A l’extérieur, la présentation est plutôt simple, mais propose tout de même les crosses lumineuses à LED, qui participe à l’identité de la nouvelle Peugeot 208. Les jantes en alliage Taskim sont optionnelles mais sont valorisantes, et assez peu chères (400€ en option). Une option à notre goût plus intéressante que la teinte Gris Artense, moins palpitante que le Jaune Faro qui est offert de série.

Peugeot e-208 : en mode propre ET fun

Nous avons parlé des versions thermiques, mais la grande nouveauté technique de cette nouvelle génération, c’est bien entendu la nouvelle Peugeot e-208. Et oubliez les désormais très dépassées Peugeot 106 et iOn, précédentes propositions de la marque sur le créneau des petites voitures électriques, cette fois, Peugeot a fait les choses en grand !

La première chose qui frappe en découvrant la nouvelle Peugeot e-208 est son style totalement identique aux versions thermiques. Seuls quelques badges en forme de E, la calandre couleur carrosserie finalement assez discrète, le fameux Lion dichroïque et des jantes spécifiques (plutôt sympathiques au demeurant sur la finition Allure) la distingue des versions thermiques de la Peugeot 208. Dernière particularité, les voies légèrement élargies de la Peugeot e-208 imposent la mise en série des arches de roue noires laquées, ce dès la finition de base Active. Tandis qu’à bord, seuls des menus spécifiques de l’ordinateur de bord (comprenant des graphiques de consommation, la circulation des flux d’énergie et la programmation de la recharge) et un Toggle Switche dédié aux flux d’énergie indiquent la nature du moteur.

Une bonne chose selon nous, la discrétion esthétique est dans l’ADN de Peugeot et à titre plus personnel, nous ne sommes pas convaincus que tout le monde ait envie de s’afficher conducteur de voiture électrique, comme cela peut être le cas avec la Nissan Leaf. La voiture électrique entre dans sa phase de démocratisation, il était temps d’avoir des propositions plus conventionnelles. Aussi, l’histoire des véhicules hybrides confirme ce schéma, avec notamment la Toyota Prius qui intéresse de moins en moins, supplantée par ses sœurs Yaris ou Auris. Une stratégie qu’a d’ailleurs adopté Peugeot avec la gamme HYbrid, que nous essayerons prochainement. C’est pour toutes ces raisons que nous pensons que la stratégie de Peugeot va dans le bon sens, confirmée par les premiers chiffres de vente, puisque Peugeot annonce qu’environ 25% des réservations de Peugeot 208 en France ont concerné la variante électrique. Anne-Lise Richard, responsable de la Business Unit Véhicules Electrifiées chez Peugeot avait mentionné un objectif de 10% de versions électriques en année pleine, ce bon démarrage augure la tenue de cet objectif.

Pour en revenir à la Peugeot e-208, le second point particulièrement surprenant est l’habitabilité quasi identique aux versions thermiques, malgré les batteries. Seule différence, le logement sous le plancher de coffre tronqué qui interdit l’installation d’une roue de secours, mais qui libère de la place pour un petit complément de coffre. Cette petite prouesse est rendue possible par la plateforme e-CMP du Groupe PSA, dérivée de la plateforme CMP des versions thermiques. Dédiée aux véhicules électriques, elle propose une disposition en H sous le plancher des batteries, permettant d’économiser de la place là où il y en a besoin (caves à pied, garde au toit etc.). Ainsi, des équipements simples comme le siège conducteur réglable en hauteur sont disponibles, contrairement à une Renault Zoé !

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Avec le sélecteur de mode de conduite, nous avons une berline à 3 visages

Mais le meilleur arrive après la mise du contact, tout en silence (seul un signal sonore indique la mise en route du moteur). Avec la présence des batteries, le centre de gravité est légèrement abaissé, augurant des sensations de conduite encore meilleures que sur les versions thermiques, qui se sont confirmées sur la route. La direction est incisive, le châssis est très agile tout en restant vissé à la route, et avec son couple disponible immédiatement, les accélérations sont excellentes, avec même un petit collement au siège en mode Sport. Mode Sport qui transfigure encore la voiture en une avaleuse d’asphalte, en attendant une version plus radicale, qui ne nous gêne plus vraiment d’être 100% électrique. Comme sur les versions thermiques, la direction devient plus ferme, la réponse à l’accélération plus franche, et nous pouvons exploiter au maximum les 136 chevaux de la chaîne de traction. A noter toutefois, la vitesse maximale bridée à 150km/h, pour ne pas voir l’autonomie fondre comme neige au soleil.

Pour les plus sceptiques en regard de l’autonomie et des contraintes du véhicule électrique, Peugeot propose via Free2Move 3 packs de service, que nous vous détaillerons dans un article séparé.

Pour rester sur ce thème, l’ordinateur de bord annonçait 320km d’autonomie lors de notre prise en main. Bémol, cette valeur manque de précision et ne s’affiche pas au kilomètre près, comme sur une Nissan Leaf ou une Renault Zoé. Pour les amateurs de challenges d’autonomie, notons la présence d’un mode Eco, qui réduit la puissance du moteur et les paramètres du chauffage. Cela permet d’obtenir l’équivalent d’une version thermique d’environ 80 chevaux, ce qui est largement suffisant pour un usage urbain, tout en limitant la consommation d’énergie. Nous reprendrons bien entendu cette nouvelle Peugeot e-208 sur une plus longue durée en début d’année prochaine pour se faire une meilleure idée de sa consommation et de son autonomie en usage réel.

Un virage technologique à bord

Prenons enfin du temps à bord de cette nouvelle Peugeot 208, avec ce nouvel habitacle qui traduit le virage technologique pris par Peugeot pour cette nouvelle génération. Technologie qui se traduit d’abord dans l’équipement pléthorique (projecteurs Full LED adaptatifs, régulateur de vitesse adaptatif Stop & Go avec maintien dans la voie, ADML Proximity qui devient vraiment mains-libres, surveillance d’angle mort, Full Park Assist, programmation de la recharge et de la climatisation pour les versions électriques, siège conducteur électrique avec la sellerie en cuir). Seul manquant, le pack Hi-Fi Focal, qui aurait pu permettre de faire un sans faute. Non pas que le système audio de base soit mauvais, mais il manque de profondeur et un caisson de basse n’aurait pas été un luxe pour les amateurs de musique. L’absence de toit ouvrant ne nous a pas particulièrement perturbés, le toit panoramique fixe permettant d’avoir une belle source de lumière sans trop rogner sur la garde au toit. Moins perturbés en tout cas que le vélum manuel, qui n’est pas aisé à manipuler en conduisant si jamais on doive cacher un rayon de soleil gênant.

Technologique également par son allure et ses matériaux. En plus du poste de conduite Peugeot i-Cockpit, qui a séduit plus de 4,5 millions de clients depuis son introduction sur la première génération de la Peugeot 208 en 2012 et toujours unique en son genre, les Toggle Switches font leur apparition sur la nouvelle Peugeot 208. Toujours du plus bel effet, ces boutons type aviation proposent sur la petite Lionne jusqu’à 2 rangées de push, en fonction de l’écran tactile installé au centre de la planche de bord. Cette planche de bord à double étage, inspirée du concept-car Peugeot Fractal, est fractionnée par un bandeau soft imitation carbone, qui fait le lien avec la première génération. Ce motif participe à l’ambiance techno de la nouvelle Peugeot 208, même si nous aurions aimé pouvoir choisir un autre motif pour offrir de la personnalisation, et surtout, en voir sur les contreportes arrière. Le volant compact, identique aux derniers modèles de la marque, est aisé à prendre en main, et le rangement central faisant office de station d’accueil pour smartphone est vraiment une bonne idée !

Côté finition, elle est globalement bonne pour la catégorie, et propose à notre goût une bonne synthèse, avec une meilleure impression finale qu’une Audi A1 vraiment décevante sur ce chapitre. Toute la partie supérieure en plastique moussée est véritablement valorisante, avec un grain repris des Peugeot 3008 et 508. Bien entendu, cela se corse en se concentrant sur les plastiques en partie basse, ou les contreportes, qui sonnent légèrement creux, mais le plastique utilisé reste agréable à l’œil. Les versions hautes sont par ailleurs pourvues de petits détails haut de gamme, à l’instar des plafonniers tactiles des finitions GT-Line et GT, repris de la Peugeot 508. Ou du rétroviseur intérieur sans bordure, là encore repris des modèles les plus hauts de gamme de la marque. Nous regretterons seulement la présence un peu trop importante de plastique noir laqué, qui recouvre toute la console centrale et qui retient les traces de doigts, et quelques raccords de finition, comme les enjoliveurs latéraux de l’écran tactile, la base du combiné Peugeot i-Cockpit 3D, ou l’absence de garniture supérieure de coffre. Pour autant, l’impression globale montre un bon pas en avant par rapport à la première génération, et l’écart est pour nous assez minime avec la Renault Clio, qui a fait de très gros efforts sur son intérieur.

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Le Peugeot i-Cockpit 3D : en route vers la réalité augmentée

Nous ne pouvions pas évoquer la vie à bord de la nouvelle Peugeot 208 sans évoquer sa pièce maîtresse qui est son nouveau combiné Peugeot i-Cockpit 3D à effet holographique. Nous vous avions fait découvrir ses principales fonctionnalités sur le Salon de Genève, mais nous souhaitions nous faire une bien meilleure idée de son potentiel sur la route. Le principe de ce combiné numérique est de hiérarchiser les informations en simulant un effet holographique via un système de glaces, permettant d’attirer l’attention sur les informations importantes lors de la conduite.

Et l’effet est plutôt réussi. En conduite, nous distinguons bien les différents niveaux d’information, comme par exemple la prochaine consigne de navigation, la vitesse ou divers messages d’alerte. De plus, les animations de l’écran sont du plus bel effet, et en harmonie avec le thème graphique de l’écran tactile, pour plus de cohérence. Bien que plus petit que sur le Peugeot 3008, il n’en reste pas moins personnalisable, avec par exemple l’affichage de la radio, de l’ordinateur de bord ou du détecteur d’inattention. Etant une première version de ce type d’affichage, nous espérons que les équipes de Peugeot continueront son développement pour qu’il soit encore plus efficace et immersif dans les futurs modèles de la marque, et nous profiterons d’un essai plus longue durée pour découvrir son potentiel.

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Une habitabilité stable dans la moyenne

Dernier point avant de conclure, prenons un peu de temps pour évoquer la vie à bord et l’habitabilité, qui propose 2 ambiances différentes suivant notre place. A l’avant, nous sommes confortablement installés, avec des sièges moelleux mais plutôt fermes, avec un bon maintien et un dessin très moderne (contrairement à ce que peut proposer une Volkswagen Polo, même en haut de gamme). L’espace arrière est quant à lui plus étriqué, la petite dizaine de centimètres supplémentaires entre les 2 générations n’ayant pas profité à l’empattement. Elle reste néanmoins logeable, puisque 4 personnes d’un mètre soixante quinze se sentiront à l’aise, mais sur ce point, certaines rivales feront mieux. Et la nouvelle Peugeot 208 n’est pas aidé par la petitesse des portes arrières, qui ne facilitent pas l’accessibilité, notamment pour les plus grands. Elle ne néglige cependant pas ses aspects pratiques, avec 2 ports USB de recharge placés entre les sièges avant, pratiques pour redonner un coup de boost au smartphone des ados.

Le coffre évolue peu lui aussi, avec un volume de 311 litres, dans la moyenne de la catégorie. A noter que seul le dossier est rabattable, ce qui empêche de proposer un plancher plat une fois la voiture mise en break. Cependant, il reste cubique et donc facile à charger. Aussi, le seuil de chargement n’est pas trop haut, ce qui facilite les manipulations.

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Bilan : un nouveau sacré numéro, la nouvelle Peugeot 208 ?

En substance, oui. Avec cette seconde génération de Peugeot 208, la marque au Lion nous propose un modèle qui se remarque avec un style dynamique et une palette de couleurs vives, très agréable à conduire avec un nouveau châssis sécurisant et confortable, et un niveau d’équipement sous certains aspects digne des segments supérieurs (conduite semi-autonome, siège conducteur électrique etc., même si on regrette l’absence d’un pack Hi-Fi Focal). La version 100% électrique e-208 vaut clairement le détour, et pourra séduire les amateurs de sensations de conduite qui pourraient rester sur leurs faim avec les versions thermiques, qui misent plus sur un équilibre confort-performances. De quoi être enthousiastes sur la potentielle arrivée d’une version sportive 100% électrique de la Peugeot e-208, qui viendrait remplacer la Peugeot 208 GTi.

Dommage que les prix, qui ont tendance à s’envoler sur les versions hautes optionnées, soit un risque de détourner les clients vers d’autres modèles qui en apparence peuvent être plus compétitifs. Cependant, la nouvelle Peugeot 208 est très aboutie et elle ne manque pas d’arguments pour le justifier. En tout cas, les débuts commerciaux de la nouvelle Lionne semblent très prometteurs, avec déjà plusieurs dizaines de milliers de commandes, et Peugeot prévoit un stock de 6000 voitures en France disponibles immédiatement d’ici à fin décembre. Autre signe, les délais de livraisons qui commencent à s’allonger, signe de débuts encourageants, avec selon les premiers retours, un petit engouement pour le Jaune Faro, que nous avons beaucoup apprécié. Donc wait and see !

Nous avons aimé :

  • Le style extérieur et intérieur très travaillé et dynamique
  • L’offre d’aides à la conduite très complète
  • L’agrément et les sensations de conduite de la Peugeot e-208

Nos points faibles :

  • Le typage trop confort du PureTech 130 S&S EAT8
  • L’accessibilité arrière notamment pour les grands gabarits
  • La faible offre de personnalisation intérieure

L’équipe de Forum-Peugeot.com remercie toute l’équipe de Peugeot France pour cet essai, en particulier Aurélie, Vincent et Jean-Michel. A très vite 🙂

Et petite pensée pour Valérie, à qui nous souhaitons le meilleur pour la suite !


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