MAJ 14/04/2019 : Peugeot a indiqué que la production de la Peugeot 308 GTi sera seulement suspendue en juillet et août, et reviendra en septembre dans une nouvelle version compatible Euro6.d-temp EVAP. Nous devrions donc avoir des nouvelles de cette nouvelle version dans quelques semaines. Affaire à suivre !

Vous le savez probablement si vous suivez l’actualité automobile, l’Union Européenne met la pression sur les constructeurs automobiles pour respecter une moyenne d’émissions de CO2 de l’ordre de 95g/km d’ici à la fin de l’année 2020. Et l’enjeu est de taille, puisqu’en cas de dépassement, des pénalités financières sont prévues et elles se chiffrent en millions. A l’occasion du Salon de Genève, Jean-Philippe Imparato a notamment avancé le montant de 400 millions d’euros par gramme dépassé.

La moyenne d’émissions de CO2 de Peugeot en 2018 étant de 107,7g/km (en seconde position, derrière Toyota qui affiche 99,9g/km, grâce à sa large gamme hybride), l’amende de Peugeot pourrait donc se chiffrer aux alentours de 5 milliards d’euros. Impensable pour l’état major de la marque, qui a déjà annoncé et s’apprête donc à faire des coupes dans sa gamme pour diminuer sa moyenne d’émissions et atteindre les sacro-saints 95g.

Un arrêt des Peugeot 308 GTi et GT programmé

Et à cette chasse aux sorcières, c’est la Peugeot 308 qui est désignée pour être la première victime. Avec sa large gamme, la berline compacte star de la marque émet selon les versions entre 92 et 148g/km selon les versions. Trop pour Peugeot, qui va donc arrêter la production de certaines versions cette année.

Cela commencera dès le mois de juin, avec l’arrêt de production de la Peugeot 308 GT PureTech 225 EAT8, qui culmine à 133g de CO2 par kilomètre. A noter que la version BlueHDi 180, qui rejette moins de CO2, restera au catalogue. Aussi, le catalogue des options devrait être réduit sur toutes les versions, puisqu’avec WLTP, le taux d’émissions de CO2 tient compte de la définition complète du véhicule, options comprises.

Et la fin d’année devrait aussi marquer la fin de production de la version ultime, la Peugeot 308 GTi. Déjà amputée de 7 chevaux suite à son passage aux normes Euro6.d, ses émissions de CO2 restent élevées, à 148g/km, qu’il va être difficile à réduire. En parallèle, Jean-Philippe Imparato avait déjà annoncé la fin des véhicules sportifs traditionnels (c’est-à-dire 100% thermique), et la Peugeot 508 Peugeot Sport Engineered montre qu’il est possible de décupler les performances, conserver intact le plaisir, tout en offrant la version la moins émettrice de CO2.

Une gamme de motorisations qui va être profondément revue

Si la Peugeot 308 est le premier modèle impacté par les nouvelles exigences européennes, il ne faut pas oublier qu’il s’agit également du plus ancien de la gamme. La berline compacte a été lancée en 2013, et la prochaine génération est attendue dans environ 1 an et demi. Comme tous les prochains lancements de la marque, elle proposera une version électrifiée, ici hybride rechargeable. Donc au-delà de l’Union Européenne, le simple fait que la 308 soit en fin de vie peut expliquer ce programme de réduction de gamme.

Aussi, les autres modèles, comme la Peugeot 508 ou la nouvelle Peugeot 208, ont été conçus pour respecter les derniers standards, ce qui signifie que leur catalogue devrait rester intact.

Aussi, c’est plutôt l’offre générale de motorisations qui risque de se voir modifiée. En essence, le PureTech 263 est déjà condamné, puisqu’installé seulement dans la Peugeot 308 GTi, et le PureTech 225 est concurrencé par la chaîne de traction hybride de 225 chevaux. Il faut donc à notre sens oublier par exemple une éventuelle Peugeot 208 GTi embarquant le PureTech 225, que certains médias ont pu relayer ces derniers mois. Et avec les dernières déclarations de la marque, une GTi 100% électrique ou au moins électrifiée est nettement plus plausible.

Enfin, ce grand chamboulement risque de remettre le diesel dans la lumière. Mis à mal depuis le Dieselgate, nous avons vite oublié que les émissions de CO2 des moteurs fonctionnant au gazole émettent moins de CO2 que les blocs essence, et permettront de contribuer à atteindre la moyenne de 95g de CO2 par kilomètre. D’ailleurs, les chiffres sont parlants puisqu’on peut mettre en relation les performances commerciales des voitures à essence avec l’augmentation des émissions de CO2. En bref, tout cela s’apparente à un véritable casse-tête à plusieurs milliards d’euros. Un casse-tête qui risque aussi de chambouler les clients qui, en attendant la démocratisation des motorisations électriques et hybrides, ne saura à nouveau plus quoi acheter.

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