Le Groupe PSA sur le point de se restructurer en Chine

Peugeot 408
La Peugeot 408, un modèle spécifique pour la Chine

Les rumeurs étaient de plus en plus insistantes ces derniers mois, la direction du Groupe PSA et Carlos Tavares ont semble-t-il pris une décision pour tenter d’enrayer la situation en Chine. Et selon les documents que la presse s’est procurée (non confirmés par les états-majors du Groupe PSA et de Dongfeng Motors), les coupes risquent d’être importantes chez DPCA, la joint-venture entre le Groupe PSA et Dongfeng, qui distribue Peugeot et Citroën dans l’Empire du Milieu.

Le Groupe PSA envisage de supprimer 4000 postes en Chine

Il faut dire que la situation est particulièrement inquiétante en Chine pour le Groupe PSA. Alors qu’en 2014, les indicateurs étaient au beau fixe, avec des prévisions d’investissement, un plan produit 100% local et un pic de ventes à 731000 unités pour DPCA, depuis, les ventes n’ont cessé de chuter pour atteindre un très bas niveau en 2018, à 251000 unités. Pire, sur le premier semestre 2019, les ventes du Groupe PSA ont encore diminué de 62% par rapport à 2018, alors que le marché chinois ne s’est contracté que de 12,4%. Cela impacte donc les finances du Groupe PSA, qui a essuyé une perte de l’ordre de 300 millions d’euros en 2018.

La situation ne pouvant plus durer, la direction prévoirait donc de tailler considérablement dans les effectifs en se séparant d’environ 4000 personnes, soit la moitié des salariés chinois du groupe. Pour arriver à ce résultat, le Groupe PSA fermerait une de ses usines de Wuhan, et en vendrait une autre. Un constat limpide, alors que la capacité annuelle de production de DPCA est actuellement de l’ordre du million de véhicules.

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Le plan de la dernière chance pour l’aventure chinoise du Groupe PSA

Si officiellement, la relation entre le Groupe PSA et Dongfeng est bonne, il semblerait que la réalité soit moins satisfaisante. Carlos Tavares ayant beaucoup de caractéristiques du cost-killer et la situation en Chine étant plutôt inquiétante, les rumeurs veulent qu’en cas d’échec de ce plan de restructuration, cela pourrait avoir comme conséquences, au mieux l’arrêt de DPCA (la joint-venture a démarré ses activités en 1992 avec la Citroën Fukang), au pire la cessation totale des activités en Chine. Ceci est à mettre en relation avec les récentes rumeurs de la vente des parts de Dongfeng dans le Groupe PSA. Affaire à suivre donc. A noter qu’en 2022, avec la libéralisation du pays, les co-entreprises ne seront plus nécessaires pour produire des véhicules dans le pays.

La Chine, un marché de plus en plus complexe pour les constructeurs occidentaux

Peugeot 508-L
En Chine, la Peugeot 508 est plus longue qu’en Europe

Il faut dire que la Chine est un marché très atypique dans son fonctionnement, et est de plus en plus soumis au climat politique mondial. Ainsi, après des décennies de croissance à 2 chiffres, l’année 2018 a marqué le pas, avec un recul du marché automobile de plus de 12%, et une prévision de recul de l’ordre de 5% pour 2019. La croissance de l’Empire du Milieu est également sous pression, en raison notamment des relations tendues sur fond de guerre commerciale avec les Etats-Unis, l’un des principaux débouchés de l’industrie chinoise. Avec des nouveaux droits de douane américains, la Chine perd en compétitivité par rapport à des pays voisins, comme le Vietnam, ce qui affecte sa croissance.

Au niveau automobile, on retrouve également un schéma similaire entre la plupart des constructeurs, qui se sont lancés depuis environ 3 ans dans une sordide guerre des prix pour tenter de sauver leur part de marché. Ainsi, le niveau des prix des véhicules s’est contracté de plus de 20%, accroissant la concurrence des constructeurs chinois sur leur marché domestique. Une guerre des prix à laquelle le Groupe PSA n’a pas souhaité prendre part, dans un objectif de préservation de ses marges. Cela a eu un impact individuel positif, Jean-Philippe Imparato ayant récemment déclaré que la vente d’un véhicule Peugeot en Chine était « rentable », mais le volume total en baisse continuelle a un impact lourd sur les comptes.

Et en plus de ça, il faut ajouter le comportement d’achat des automobilistes chinois, particulièrement patriotes et qui privilégient l’achat de leurs marques nationales. Cela fait donc beaucoup pour le Groupe PSA, qui dispose pourtant d’une gamme en quasi-totalité spécifique à la Chine, ce qui démontre de lourds investissements réalisés sur les 5 dernières années.


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