Le nouveau Peugeot e-3008 à l’essai sur des longs trajets

Lancé il y a un peu plus d’un an, le nouveau Peugeot 3008 est déjà un succès pour la marque, avec la barre des 100000 commandes franchie en janvier 2025. Si la majorité des volumes est portée par la version mHEV Hybrid 145, un peu plus de 20% des ventes portent sur la version 100% électrique de 210 chevaux. C’est le volant de cette version que nous avons repris, après un premier essai dans le sud de la France, pour le confronter à des grands trajets et de l’autoroute.

Afin de se faire une idée plus précise des prestations du nouveau Peugeot e-3008 en usage routier et autoroutier, nous avons pris la route des plages du Débarquement, pour un roadtrip de plus de 1600 kilomètres.

Comportement routier : voyage en classe confort

En attendant la disponibilité de la version Long Range prévoyant une autonomie de 700km, et l’ouverture des commandes de la version Dual Motor forte de 325 chevaux, à l’essai dans quelques jours, nous avons donc redécouvert la version classique dotée du moteur Nidec M4 développant 210 chevaux, associé à une batterie de 73kWh. L’autonomie homologuée étant de 527 kilomètres, la préparation des trajets peut devenir facultative, sentiment renforcé par le Trip Planner embarqué dont nous reviendrons plus en détail dans notre essai.

Dans son élément sur autoroute…

La première partie de notre roadtrip s’est faite sur l’autoroute, en grande majorité sur l’A13. L’occasion donc de faire le point sur le comportement routier du Peugeot e-3008 à haute vitesse, qui s’avère très bon. Grâce à ses larges voies de 1,62m à l’avant, caractéristique de la plateforme STLA Medium, nous retrouvons une stabilité proche de la routière Peugeot 508, renforcé par le centre de gravité assez bas malgré le gabarit grâce à la batterie de 520kg située sous le plancher. Le Peugeot e-3008 est donc agréable à conduire, et les kilomètres s’enchaînent sans encombre.

Ces parcours à grande vitesse permettent également de souligner à nouveau les efforts réalisés par Peugeot sur l’insonorisation et l’aérodynamique. Les bruits d’air extérieur sont très réduits (sentiment amplifié par le vitrage latéral feuilleté à l’avant, inclus avec le Pack Focal), et le silence à bord est réel. Le confort est également très bon, à l’avant comme à l’arrière. Seul regret, il manque à notre goût quelques millimètres pour les genoux des passagers arrière, et le dossier aurait gagné à être légèrement moins droit. Rien de rédhibitoire toutefois. A l’avant, les sièges certifiés AGR offrent un bon maintien, et avec l’amplitude de réglages disponibles, les longs trajets se passent sereinement.

La consommation sur autoroute est de l’ordre de 21kWh/100km, sans chercher à tout prix l’éco-conduite, ce qui s’avère plutôt correct compte tenu de la masse importante du Peugeot e-3008 (un peu plus de 2,1 tonnes), et du fait que la voiture était particulièrement chargée. Avec sa batterie de 73kWh, cela permet de viser sans encombre les 350 kilomètres d’autonomie sur autoroute, soit une réduction de l’autonomie WLTP d’à peine 30%. En bref, en cherchant mieux l’efficience, rejoindre Cherbourg depuis la banlieue parisienne doit pouvoir s’envisager sans avoir à recharger, et par l’autoroute. Un chiffre qui montre aussi l’efficience des moteurs Nidec, puisque, par comparaison, il faut plutôt diviser l’autonomie WLTP d’une Peugeot e-208 de 136 chevaux sur l’autoroute. Dans tous les cas, notre trajet de Poissy jusqu’à Bayeux agrémenté de quelques visites aux alentours nous aurons permis de faire un peu plus de 300km avant de recharger en fin de journée, une charge de confort étant donné que notre lieu de villégiature ne permet pas de recharger la voiture.

Focus sur le Drive Assist 2.0

L’autoroute est le terrain idéal pour se familiariser avec le Drive Assist 2.0, le régulateur de vitesse adaptatif de la marque, permettant la conduite semi-autonome de niveau 2. Combinant le régulateur de vitesse adaptatif et le centrage personnalisable dans la voie du Drive Assist Plus, il ajoute la fonction de dépassement semi-automatisé et la reconnaissance prédictive des panneaux. Pour le mettre en fonction, les larges boutons sur la branche gauche du volant sont faciles à utiliser. Une fois réglé la vitesse et la distance que l’on souhaite laisser avec les voitures devant nous, la voiture va tout gérer. La douceur de fonctionnement, notamment dans les freinages, continue de s’améliorer et nous n’avons pas relevé de bugs particuliers. Concernant le dépassement semi-automatique, le système s’avère plus souple que sur la Peugeot 408, qui demandait à garder les mains sur des endroits précis du volant pour ne pas annuler la manoeuvre. Toutefois, pour démarrer le dépassement, il faut toujours mettre le clignotant puis valider en pressant le bouton OK du volant. La DS N°8 semble s’affranchir de cette double validation, gageons que cette évolution arrivera prochainement chez Peugeot.

… et aussi sur route

Une fois sortis de l’autoroute, c’est sur le réseau secondaire que le Peugeot e-3008 montre toute l’étendue de l’efficience du moteur. Avec des consommations qui peuvent atteindre 11kWh/100km avec un parcours optimal, l’autonomie totale peut dépasser facilement les 550km voire approcher les 600km ! En usage mixte, sans rechercher à tout prix l’éco-conduite, tablez plutôt sur une consommation moyenne de 13-14kWh/100km.

Côté comportement, la voiture garde un bon niveau d’agilité en conduite normale, malgré le poids de l’engin qui se fait sensiblement plus ressentir, notamment en virages. Oubliez donc la conduite sportive, si le châssis pourrait le permettre, les réglages réalisés sur le Peugeot e-3008 et les pneus ultra basse résistance au roulement Michelin ePrimacy ne sont clairement pas conçus pour cette utilisation. On se laissera plus facilement convaincre par le confort de conduite, grâce aux suspensions pas trop dures et qui filtrent correctement les petites imperfections de la route, tandis que le toit ouvrant panoramique possède une longueur d’ouverture suffisante pour profiter des températures douces et des premiers rayons de soleil de l’année.

Au global, sur les 1600 kilomètres que nous avons parcourus à bord de notre Peugeot e-3008 d’essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 17,7kWh/100km, ce qui est très bien comparé à la consommation normalisée annoncée entre 16,7 et 17,4kWh/100km suivant les versions et options.

Prestations électriques : comment se comporte le e-3008 à la recharge ?

Le Peugeot e-3008, en plus de ses chaînes de traction, inaugure chez Peugeot de nouvelles fonctionnalités liées à l’électrique. En plus de fonctions utiles au quotidien comme la planification de la charge plus évoluée et la limitation du niveau de charge à 80% (utile pour préserver plus longtemps la capacité de la batterie), la grosse nouveauté est l’intégration d’un Trip Planner dans la navigation connectée.

Le planificateur embarqué s’avère performant

Ainsi, plus besoin d’utiliser l’application e-Routes (qui ne démérite pas comme vu dans notre essai du Peugeot e-2008) en mirroring. Désormais, il suffit de saisir sur l’écran tactile ou via l’application MyPeugeot, ou de dicter via la reconnaissance vocale la destination, et la navigation embarquée s’occupe de tout. Parcours avec prise en compte du trafic, de l’état de la batterie, de la consommation instantanée pour proposer des recharges appropriées en fonction de l’affluence à la station, etc.

Le système actualise les données du véhicules toutes les 3 minutes environ ce qui permet au navigateur d’afficher des informations fiables en continu, et adapter le parcours si nécessaire, ce qui aura été le cas lors de notre retour normand. Le trafic parisien étant souvent instable et chargé, la navigation a plusieurs fois recalculé le trajet et proposé de recharger à des endroits différents en fonction de l’état du trafic et de la batterie. Le tout pour arriver dans la station Carrefour Energies finalement recommandée, avec le niveau de batterie prévu.

L’affichage des consignes de navigation, sur l’écran tactile ou le combiné, sont simples et clairs. Si une recharge est nécessaire, le planificateur indique le pourcentage de batterie à l’arrivée, le pourcentage à atteindre pendant la charge avant de repartir, et estime le temps nécessaire. Si la base de données des stations, qui repose sur TomTom, est très complète et à jour, il est dommage de ne pas pouvoir paramétrer finement les réseaux préférés en fonction de ses badges de recharge ou divers abonnements. Par exemple, quelqu’un qui a un abonnement Ionity Passport va naturellement chercher à privilégier ce réseau.

Le reste des réglages comprend l’essentiel, notamment le pourcentage maximal de recharge à ne pas dépasser, le pourcentage de charge à l’arrivée, pour que le planificateur puisse calculer le parcours selon vos envies. Tout se passera via les paramètres de la navigation connectée.

En bref, le Trip Planner est vraiment la fonction essentielle dans un véhicule électrique aujourd’hui. Celui du Peugeot e-3008 fonctionne très bien, et il ne lui manque que quelques fonctionnalités plus poussées, comme des filtres supplémentaires pour que le système adapte le trajet à vos différents badges et abonnements, ou encore affiche une estimation du coût de chaque charge. Dernier bémol, le fait que le Trip Planner ne soit proposé qu’avec le Pack Connect Plus, offert pendant 6 mois puis proposé par abonnement pour 12€/mois.

Déception sur les temps de charge

L’autre point sur lequel le Peugeot e-3008 est attendu, c’est sur la rapidité de charge, et notamment la courbe. Sur le papier, le Peugeot e-3008 est globalement convaincant. Même s’il repose sur une architecture en 400V, il propose une puissance de charge jusqu’à 160kW, lorsque la concurrence propose moins, il ne possède pas de problème de compatibilité avec certains réseaux, ou encore propose la fonctionnalité V2L permettant d’alimenter des appareils électriques par la voiture (ou sa maison, selon les envies). Ainsi, Peugeot annonce une recharge 20>80% en seulement 30 minutes sur le Peugeot e-3008, score qu’atteignent les modèles plus anciens comme les Peugeot e-208 ou e-2008, dont la puissance de charge plafonne à 100kW.

En pratique, les temps de charge sont quelque peu décevants, et il faut plutôt une bonne quarantaine de minutes pour le 20>80%. A titre d’illustration, sur une borne ieCharge, optimisée car sur ce réseau l’électricité chargée est située dans des batteries à proximité de la borne, il nous a fallu 32 minutes pour réaliser un 21>73%. Et nous avons obtenu des résultats similaires sur des bornes Alpitronic, réputées performantes, sur le réseau Allego (incluant Carrefour Energies).

La cause de cette déception, la courbe de charge qui ne semble pas exploiter au maximum les capacités de la voiture (à noter, notre véhicule d’essai faisant partie des tous premiers exemplaires produits, nous vérifierons les potentielles améliorations dans un prochain essai, notamment avec la fonctionnalité de préconditionnement de la batterie qui devrait améliorer le temps de charge. Dans quelques semaines, le Trip Planner intégré pourra également gérer l’activation du pré-conditionnement de la batterie lors du trajet). Les 160kW en pic sont difficiles à atteindre, et arrivés à 40% de charge, la puissance est déjà de l’ordre de 80kW. Cela baisse ensuite vers 70% où la puissance tombe aux alentours de 40kW, puis cela continue progressivement à descendre. Gageons que l’arrivée des batteries ACC sur cette motorisation et une mise à jour des chargeurs embarqués améliorent cela, car il s’agit du principal grief que l’on peut faire à ce Peugeot e-3008.

Une concurrence affûtée sur le segment

Sur le segment très convoité des SUV du segment C, l’offre devient très importante et les prestations des véhicules sont multiples, permettant à chacun de trouver un modèle à son goût.

Proposée en 2 finitions, Allure et GT, la gamme du Peugeot e-3008 s’avère plutôt bien placée, avec un ticket d’entrée de 44990€ en finition Allure, et à 46990€ en finition GT mieux équipée, ce qui le rend éligible au bonus écologique. Notre modèle d’essai, en finition GT et agrémenté de la plupart des options proposées au catalogue, est affichée à 50390€ hors bonus écologique. Une somme qui peut sembler importante, mais qui finalement, est comparable à l’ancienne génération équipée du moteur hybride rechargeable de 225 chevaux, ou encore auparavant des versions HDi 180 agrémentées d’options. Et à ce prix-là, l’équipement est très complet, avec notamment les projecteurs Pixel LED qui proposent 6 modes d’éclairage, le toit ouvrant panoramique, le système Hi-Fi Focal incluant le vitrage latéral feuilleté, l’alarme, l’aide au stationnement 360°, la conduite semi-autonome de niveau 2 avec le Drive Assist 2.0, et bien entendu le Panoramic i-Cockpit et ce grand écran de 21 pouces.

Pour comparaison, nous retenons 4 modèles qui proposent des prestations similaires au Peugeot e-3008 :

  • le Renault Scenic e-Tech 100% électrique : il s’agit du concurrent principal du Peugeot e-3008, dans un match franco-français. Ses propositions électriques se placent à la fois en dessous et au dessus de la lionne, avec soit une version de 170 chevaux proposant environ 429km d’autonomie (batterie plus petite de 60kWh), soit une version de 220 chevaux proposant une meilleure autonomie, jusqu’à 607km, grâce à une batterie plus grosse (87kWh). La Renault, orientée plus familiale, a une habitabilité un peu meilleure aux places arrière, mais a un coffre plus petit que le e-3008, ce qui est un peu dommage. Quant aux tarifs, à équipement équivalent, la différence va se chiffrer en centaines d’euros en faveur de la Renault.
  • la Volkswagen ID.4 : reposant sur la base de la compacte ID.3, la Volkswagen en reprend essentiellement ses motorisations. Si le tarif de base est nettement moins élevé que celui du Peugeot e-3008 (à partir de 41500€) ces versions ne sont pas comparables puisque nous avons une batterie de 52kWh proposant une courte autonomie de 363km (soit l’autonomie d’une Peugeot e-208). La version la plus proche sera la ID.4 Pro 286 Life Max, plus puissante mais avec une autonomie à peine supérieure (562km) et une vitesse de recharge maximale plus faible (135kW contre 160kw pour le e-3008). Si l’allemande sera un peu plus habitable, son style est nettement plus conventionnel et elle fait payer son équipement très cher, ce qui la rend à équipement équivalent un peu plus onéreuse que la Peugeot.
  • le BMW iX1 : la marque bavaroise a positionné son SUV le plus petit de façon très agressive, avec un premier prix à 46990€, un tarif identique à notre Peugeot e-3008 en finition GT. Toutefois, le modèle allemand, s’il est relativement bien équipé et propose un moteur à la puissance équivalente au français, propose une batterie nettement plus petite, de 66,5kWh brut. Ce qui se ressent sur l’autonomie globale, qui ne dépasse pas 473 kilomètres dans le meilleur des cas. Même constat sur la recharge, qui plafonnera à 130kW. Et attention, comme souvent chez les constructeurs Premium, le catalogue d’options fait rapidement s’envoler la facture.
  • la Tesla Model Y : considérée comme la référence sur le marché, la Tesla Model Y continue de s’affirmer en tant que telle après son restylage, qui s’inspire du Cybertruck, bien plus rectiligne que la SUV compact. En effet, les prestations restent assez exceptionnelles, avec une version Grande Autonomie qui propose 622km d’autonomie, et l’intégration parfaite dans l’écosystème Tesla, pour seulement 46990€. Soit donc probablement le meilleur rapport qualité/prix sur la partie électrique. Restera des caractéristiques inhérentes à Tesla (le côté smartphone sur roues qui peut déconcerter, et de façon plus militante, les prises de position récentes du dirigeant du constructeur américain) qui continuent de diviser, face à un Peugeot e-3008 plus raffiné, globalement mieux fini, et nettement plus consensuel au final.

En résumé, face à ces grands poids-lourds du segment des SUV compacts électriques, le Peugeot e-3008 s’avère être une belle synthèse. Si son design plus spectaculaire que ses concurrents le rend un peu moins familial que des modèles comme le Scenic, cela se joue à peu de choses et notre sochalien se paye le luxe d’avoir un des plus gros coffres. Et ses prestations électriques sont clairement à la page, le tout pour un tarif similaire aux autres.

Conclusion : essai confirmé, avec des améliorations déjà prévues

Au terme de cet essai longue distance de plus de 1600 kilomètres, le Peugeot e-3008 confirme ses qualités et se positionne comme une référence sur le segment des SUV électriques compacts. Son confort routier remarquable, son autonomie réelle convaincante et sa consommation maîtrisée en font un excellent choix. Le nouveau planificateur de trajet intégré s’avère particulièrement efficace et fiable, même si quelques fonctionnalités plus poussées seraient appréciables.

Seuls les temps de recharge un peu décevants par rapport aux annonces viennent ternir le tableau. Néanmoins, avec un positionnement tarifaire cohérent, un niveau d’équipement complet, notamment dans cette finition GT, et un design distinctif et assez spectaculaire dans le trafic, le Peugeot e-3008 dispose de solides arguments face à une concurrence de plus en plus affûtée. Peugeot réussit ainsi le pari de proposer un SUV électrique à la fois technologique, confortable et adapté aux usages quotidiens comme aux longs trajets. Les clients ne s’y trompent d’ailleurs pas, puisque le succès commercial est déjà au rendez-vous. Une belle évolution qui devrait contribuer à convaincre encore davantage d’automobilistes de passer à l’électrique.

Pour les plus exigeants, 2 versions supplémentaires arrivent prochainement en concession :

  • La version Grande Autonomie de 230 chevaux / batterie de 98kWh : déjà disponible à la commande, elle réalise l’exploit d’être éligible au bonus écologique en finition Allure (46990€)
  • La version Dual Motor de 325 chevaux / batterie de 73kWh : à l’essai dans quelques jours sur Forum-Peugeot !

Nous avons aimé :

  • L’excellent confort routier et l’insonorisation remarquable, particulièrement sur autoroute
  • La consommation maîtrisée, notamment sur les routes secondaires
  • Le planificateur de trajet intégré performant et fiable

Les points d’amélioration :

  • Les temps de recharge décevants par rapport aux annonces
  • L’espace aux genoux un peu juste aux places arrière
  • Le Trip Planner uniquement disponible avec le Pack Connect Plus

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