Premier essai nouveau Peugeot e-3008 : les électrons sont lâchés
Renouveler un best-seller comme l’est le SUV Peugeot 3008 n’est pas chose aisée. Avec la troisième génération, nouveau Peugeot e-3008, que nous vous avons fait découvrir dès sa révélation au mois de septembre, nous avons déjà vu que la marque au Lion a conservé les fondamentaux de la marque 3008 : un design fort qui interpelle, avec des traits bien plus marqués que sur la seconde génération, un intérieur qui se veut spectaculaire avec le nouveau Panoramic i-Cockpit, et l’inauguration de nouvelles motorisations dans la gamme Peugeot, cette fois les toutes nouvelles chaînes de traction 100% électrique.
Désormais, il est temps de prendre le volant du nouveau-né de la marque, le nouveau Peugeot e-3008, à quelques jours de son lancement commercial. Pour cela, nous nous sommes rendus dans la région de Cannes et profiter de ses magnifiques paysages. Une occasion dans le même temps de se faire une idée du comportement routier du nouveau Peugeot e-3008 et répondre à notre question : est-il un digne héritier de la tradition Peugeot ?
Design et vie à bord : franche évolution pour un Peugeot e-3008 réinventé
Ce premier essai du nouveau Peugeot e-3008 est l’occasion de redécouvrir son design, à la fois à l’extérieur et à l’intérieur, et s’attarder plus longuement qu’au reveal sur ses aspects pratiques.
A commencer par l’extérieur, qui ne laisse assurément pas indifférent. Avec sa ligne voulue fastback par les équipes de développement, l’allure générale du nouveau Peugeot e-3008 semble plus compacte qu’auparavant, malgré des cotes en hausse par rapport à l’ancienne génération (+9cm en longueur – 4,54m, +5cm en largeur – 1,89m et +2cm en hauteur – 1,64m). Un effet marqué par la face arrière massive et verticale, qui marque un effet de coupe dans la lecture des lignes de la voiture. Il ne manque pourtant pas de dynamisme, avec ses lignes formant un trapèze, et la présence d’un spoiler assez marqué, dans le pur esprit fastback. Les feux arrière, particulièrement fins et au design intérieur flatteur, sont placés assez hauts sur le volet de coffre et reliés par le bandeau noir laqué qui est aussi passé par la case régime. Il intègre le monogramme Peugeot et le troisième feu stop, qui aurait pu adopter un masque noir pour être moins visible. La dernière originalité de la face arrière est à trouver dans le becquet de toit qui est ouvert, au bénéfice de l’aérodynamisme.
C’est de profil que l’air de famille avec la précédente génération de 3008 est le plus marqué. Le vitrage latéral reprend les mêmes codes que la seconde génération, avec une custode arrière marquant un décroché avec le reste des vitres, et un pavillon assez horizontal, notamment visible en partie arrière avec les portes arrière qui restent à la même hauteur que les portes avant, contrairement aux SUV coupés. Nous retrouvons également un enjoliveur supérieur de vitrage dans le même esprit que l’ancienne génération. Nous disons toutefois adieu au chrome, désormais banni dans l’automobile, pour une finition Gris Meteor à l’aspect satiné, plus discret, contrairement à l’immense trappe de recharge. Les lécheurs de vitres sont quant à eux masqués, pour alléger la ligne qui reste malgré tout assez massive. Les bas de caisse quant à eux, deviennent plus géométriques, à l’image de la Peugeot 408. Bas de caisse, enjoliveurs de passage de roue et bas de boucliers qui peuvent prendre une finition noir laqué sur la finition GT à motorisation électrique. Enfin, les jantes suivent la tendance stylistique inaugurée par la Peugeot 408, reprise par les nouvelles Peugeot 208 et 2008, avec des dessins très rectilignes (notamment la version de 20 pouces, baptisée Sofia, qui est montée sur notre exemplaire d’essai en finition GT). C’est à double tranchant, on aime ou on n’aime pas, mais ça se démarque clairement du reste de la production, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
L’avant du nouveau Peugeot e-3008 marque quant à lui le pas par rapport à la précédente génération. Si on retrouve quelques fondamentaux de style, comme l’entrée d’air inférieure trapézoïdale, ou les écopes latérales noir laqué, le reste de la face avant évolue en profondeur. A commencer par les phares, Eco LED sur Allure et Pixel LED sur GT, très fins et placés tout en haut du bouclier. Ils sont reliés par un inédit bandeau noir laqué, intégrant le monogramme 3008. L’ensemble est surplombé par un long capot recouvrant, contrairement à la Peugeot 308 qui a préféré un capot façon carrossier. La calandre est donc placée plus bas qu’à l’accoutumée, changeant la physionomie d’ensemble de la voiture. Intégrant des facettes à effet 3D couleur carrosserie sur l’ensemble des finitions, elle s’étire à partir du blason de la marque placé au centre. A ses extrémités, elle est terminée par la signature 3 griffes, qui se prolongent dans les phares Pixel LED.
Ainsi donc, plus que totalement révolutionné, le nouveau Peugeot e-3008 procède à une grosse modernisation. Allure plus fastback qu’auparavant, lignes plus tendues, allégé du chrome, le nouveau Peugeot 3008 est bien plus moderne, bien que plus clivant avec sa calandre basse ou ses jantes originales.
Un habitacle spectaculaire
La montée à bord, quant à elle, fera consensus. Positionné bien haut dans les sièges au dessin agréable, la planche de bord fait son petit effet. Epurée avec la quasi absence de boutons, elle est également enveloppante avec ses larges parties revêtues de tissu baptisé Rimini gris chiné, se prolongeant généreusement sur les portières avant et arrière ainsi que sur la console centrale. Dommage toutefois que Peugeot n’ait pas rembourré au moins légèrement ce revêtement, ce qui fait que cela sonne dur et creux. En partie haute de planche de bord, nous découvrons un large décor conçu en alcôve en aluminium emboché (gris Graphène sur la finition Allure) du plus bel effet. Il embarque l’éclairage d’ambiance personnalisable (8 couleurs différentes liées à chaque mode de conduite) qui crée véritablement une ambiance de nuit très agréable. Bien entendu, on reste loin de certains constructeurs comme Mercedes-Benz qui permettent de paramétrer quasiment à l’infini l’ambiance à bord, mais c’est déjà suffisant sur le 3008.
Autour de ces éléments voulus chaleureux, trône le Panoramic i-Cockpit. Evolution majeure du poste de conduite 100% Peugeot, nous avons désormais en face de nous une large dalle flottante de 21 pouces, réunissant le combiné tête haute digital et l’écran tactile. L’effet visuel est plutôt saisissant, et offre une belle visibilité (un point largement mentionné par les autres journalistes présents sur place) sans reflets, bien que nous aurions aimé qu’elle soit plus longue, l’écran tactile étant fatalement peu accessible, notamment du passager. Il y a heureusement les i-Toggles, remplaçant les touches piano et entièrement personnalisables, bien plus accessibles et désormais au nombre de 10. Sont positionnés à proximité le bouton de démarrage et, une première chez Peugeot, le sélecteur de vitesse. Une position inhabituelle mais que nous avons trouvé assez accessible à l’usage, même si nous avions le réflexe d’aller la chercher d’abord sur la console centrale. Terminons ce tour du Peugeot Panoramic i-Cockpit par le nouveau volant compact, un peu plus petit que sur l’ancienne génération. Offrant une bonne préhension, il comporte des touches tactiles cliquables noir laqué, qui rappellent de vieux souvenirs aux anciens utilisateurs d’iPod. Une esthétique assez valorisante, mais qui n’apporte pas énormément par rapport aux boutons classiques que l’on peut trouver sur une Peugeot 308. Derrière, nous trouvons des palettes pour l’utilisation du freinage régénératif.
Libérée de toute commande de vitesse (le nouveau Peugeot 3008 n’est proposé qu’en boite automatique), la console centrale fait la part belle aux rangements, avec 2 porte-gobelets et un rangement fermé là où aurait pu prendre place un levier de vitesse. Il renferme les 2 ports USB-C et son couvercle est creusé pour permettre de poser un téléphone. Pratique, mais dommage que Peugeot n’ait pas pensé à y mettre un revêtement antidérapant. La console conserve l’arche apparue sur les Peugeot 308 et 408, y plaçant les touches de raccourci pour la climatisation, les feux de détresse et la commande de volume du système audio. Enfin, l’accoudoir central à ouverture papillon termine la console.
Au chapitre confort, le nouveau Peugeot e-3008 embarque de nouveaux équipements inédits chez Peugeot. Concentrés sur les assises, nous trouvons désormais les sièges ventilés, le maintien latéral ajustable pneumatiquement et les sièges latéraux arrière chauffants, inclus dans le pack Mistral Executive. Si le toit ouvrant panoramique est un peu plus petit qu’avant, la recharge sans fil est 3 fois plus puissante. Le nouveau Peugeot 3008 répond également à la nouvelle norme GSR2. Arrive donc entre autres dans le nouveau Peugeot 3008 une alerte de survitesse (désactivable).
Moins logeable alors que plus imposant
A l’arrière, le nouveau Peugeot 3008 s’annonce plus chaleureux que l’ancien, notamment grâce à l’utilisation assez massive des décors en tissu gris chiné, sur les contreportes mais également sur les dos de siège avant. Cela apporte un peu de variation au noir, qui est sinon omniprésent, de la sellerie, qu’elle soit en tissu, Alcantara ou cuir, et du ciel de toit sur la finition GT.
Côté habitabilité et confort, c’est toutefois une déception. Les dimensions en hausse et le long empattement de 2,739m (+6cm par rapport à la précédente génération) laissaient présager beaucoup d’espace, il n’en est rien. L’espace aux genoux est un peu moins généreux, tout comme la garde au toit. Les grands gabarits seront donc à l’étroit. On se consolera avec une assise plus confortable et une modularité de banquette en 40/20/40, plus pratique à l’usage, mais au prix de la suppression des pourtant pratiques tirettes de rabattement dans les flancs du coffre.
Coffre qui conserve un volume identique à la précédente génération, avec 520 litres. Une soute plus profonde (on y trouve les centimètres supplémentaires d’empattement), mais un peu moins haute. Le plancher est réglable en 2 positions, permettant en position haute un plancher plat banquette rabattue. Cependant, il sera moins déménageur avec un seuil de chargement plus haut. Il faudra également garder de la place pour les câbles de recharge, les versions électriques n’étant pas équipées d’un frunk. Dans l’habitacle, les rangements sont grands et nombreux (emplacement de la charge sans fil, rangement fermé de la console centrale, rangement sous accoudoir central et en bout de console pour les passagers arrière, range-lunettes dans le plafonnier avant…), et plutôt bien finis, avec de la moquette dans les bacs de porte et la boite à gants.
Connectivité du nouveau Peugeot e-3008 : à boire et à manger
Attardons-nous désormais quelques instants sur l’électronique embarquée et la connectivité du nouveau Peugeot 3008.
Peu de nouveautés dans le combiné tête haute, qui propose une interface un peu plus sobre sur fond noir qu’auparavant. Il est toujours entièrement personnalisable et peut désormais afficher la navigation du smartphone. Dommage cependant qu’il n’y ait pas de véritable effet panoramique pour certaines vues, comme la navigation qui ne couvrira pas les 21 pouces.
L’écran tactile est proposé en 2 versions. La première sans navigation, nommée Peugeot i-Connect, la seconde avec navigation embarquée, nommée Peugeot i-Connect Advanced. Dans les 2 cas, il s’agit d’un IVI dans une version modernisée par rapport au reste de la gamme. Dans le détail, le Peugeot i-Connect embarque :
- La radio numérique et le kit mains libres (pouvant connecter 2 téléphones)
- La duplication du smartphone sans fil avec Android Auto et Apple CarPlay
- Peugeot Connect SOS & Assistance
- 1 seule prise USB-C
- 6 haut-parleurs d’une qualité honorable pour un système de base
La version Advanced apporte en plus :
- La navigation 3D
- 3 prises USB supplémentaire, 1 à l’avant et 2 à l’arrière
- Les touches de raccourci i-Toggle (la version Allure propose de base une base pour smartphone refermable à la place)
En termes de fonctionnement, étant face à un IVI, nous retrouvons l’interface personnalisable avec de nombreux widgets, qui nécessite un temps initial de paramétrage (environ 30 minutes) afin de trouver l’organisation parfaite pour chacun. En termes de performances, étant sur des versions de pré-série (version du logiciel : 1.26), il reste encore des bugs à corriger et des latences étaient présentes. Espérons que tout soit corrigé pour les clients.
Concernant les services connectés, Peugeot (et plus largement Stellantis) a fait le choix de les sortir des systèmes multimédias et de proposer une nouvelle gamme indépendante composée de 2 packs :
- Connect One, qui propose gratuitement pendant 10 ans les mises à jour OTA du système, la géolocalisation du véhicule, l’appel d’urgence et la possibilité d’appeler Peugeot Assistance, la Télémaintenance, le guide d’utilisation digital et quelques jeux embarqués.
- Connect Plus, qui propose en plus Connected Alarm (si le véhicule est équipé de l’alarme, la voiture envoie une notification en cas de déclenchement), Remote Control (le verrouillage/déverrouillage, l’activation du klaxon et des feux par smartphone), E-Remote Control (gestion de la charge et préconditionnement thermique par smartphone), Find My Car (pour retrouver l’emplacement de la voiture), My Trip Report (remontée des trajets sur smartphone) et la mise à disposition du planificateur e-Routes par Free2move Charge pour les versions électriques, à 8€/mois après 6 mois gratuits.
- Si le véhicule est équipé du système Peugeot i-Connect Advanced, le pack Connect Plus comprend en plus la reconnaissance vocale en langage naturel OK Peugeot incluant désormais ChatGPT, la connectivité de la navigation (info-trafic en temps réel incluant les zones de danger, la météo, les parkings, les POI TomTom, les limitations de vitesse de la cartographie, le prix des carburants, la mise à jour OTA de la cartographie, Send To Nav (préparation du trajet sur le smartphone et envoi à la voiture) et le Geofencing du véhicule. Sur les versions électriques, nous retrouvons en plus la base de données de bornes de recharge et le planificateur de trajet embarqué. Le tarif passe alors à 12€/mois après 6 mois gratuits.
Si ce fonctionnement permet d’offrir une gamme de services plus claire, il est toutefois curieux que des fonctions essentielles d’un véhicule électrique comme la gestion de charge à distance, ou des éléments auparavant gratuits comme le système de reconnaissance vocale ou le Remote Control deviennent payants. Ceci d’autant plus que la plupart des fonctionnalités passent par l’application MyPeugeot, qui est loin d’être stable en usage quotidien (difficultés de connexion, remontée des trajets erratique notamment). Peugeot nous a confirmé que les équipes de développement travaillent « d’arrache-pied » pour améliorer l’application, espérons que ce soit le cas parce qu’il sera compliqué de payer pour des services qui fonctionnent de manière aléatoire. Dans tous les cas, il s’agit d’un coût supplémentaire à ne pas oublier lors de l’achat.
Par ailleurs, plutôt que ChatGPT, qui est certes sympathique mais pas indispensable, nous aurions préféré l’intégration en natif des assistants vocaux populaires comme Alexa ou Google Assistant. Concernant l’accès aux bornes de charge, il faudra s’en remettre à l’application Free2move Charge Go, toujours indisponible à l’heure actuelle. Espérons qu’elle soit disponible lors des premières livraisons aux clients. Quant à l’arrivée d’abonnements préférentiels sur des réseaux de recharge partenaires, comme Atlante par exemple, rien ne nous a été confirmé à part la volonté d’installer 400 stations de charge en Europe dans le réseau.
Le planificateur embarqué en revanche, semble bien tenir ses promesses ! Actualisé toutes les 3 minutes en fonction du style de conduite instantané, il propose chaque trajet sans effort supplémentaire, et pour chaque arrêt recharge, estime le niveau de batterie à l’arrivée, le pourcentage à recharger, prend en compte l’altitude et tient compte d’entrée de jeu du temps passé dans le calcul d’arrivée. Il est possible de paramétrer le pourcentage minimum de batterie à l’arrivée, lors de l’arrivée à une station et le pourcentage maximal à recharger. Il sera à tester lors d’un autre essai (Peugeot promet un Paris-Grenoble avec un seul arrêt recharge avec le Peugeot e-3008 Autonomie Standard, ça peut être une idée !), mais il semble globalement abouti. L’application e-Routes, duplicable via Android Auto et Apple CarPlay, propose globalement les mêmes fonctionnalités mais sera plus adaptée pour les modèles sans navigation embarquée.
Motorisations : de l’électricité à tous les étages, progressivement
Le nouveau Peugeot 3008 reste fidèle à sa tradition de proposer des nouveautés sous le capot à chaque génération. La première génération avait inauguré l’hybride-diesel HYbrid4, la seconde l’hybride rechargeable, la troisième génération inaugure les nouvelles chaînes de traction électriques de Stellantis, reposant sur la nouvelle plateforme STLA Medium.
Conçue pour être multi-énergies, la plateforme STLA Medium reprend les bases modulaires d’EMP2 tout en la rendant naturellement compatible avec les motorisations électriques. Dédiée à être déployée sur une multitude de modèles pour la majorité des marques de Stellantis (le groupe prévoit de fabriquer environ 2 millions de voitures par an avec cette plateforme), cette plateforme propose notamment un plancher plat permettant d’accueillir la batterie (vissée au châssis et conçue pour être réparable) sans empiéter sur l’espace à bord, quelle que soit sa taille. Ainsi, c’est grâce à cela que le nouveau Peugeot 3008 propose un espace de coffre identique à la précédente génération. Seule exception, la version Dual Motor qui, avec son moteur à l’arrière, grèvera le fond du coffre. Autre possibilité non négligeable de la plateforme, une capacité de remorquage jusqu’à 1350kg sur les versions électriques.
Revers de la médaille de cette polyvalence, la plateforme est plutôt lourde, avec un Peugeot e-3008 Autonomie Standard pesant 2,1 tonnes à vide, un peu décevant lorsqu’un Renault Scenic EV pèse 200kg de moins. La faute à la batterie bien entendu (origine BYD au lancement, 12 modules à l’intérieur) qui fait un peu plus de 500kg à elle toute seule. Les normes de crash test sont également plus contraignantes et de nombreux renforts ont été ajoutés, notamment dans les soubassements pour protéger la batterie. La version mHEV HYbrid 136 est à 1,6 tonne sur la balance, soit 90kg de plus que l’ancienne génération. Stellantis compense cet embonpoint par une aérodynamique améliorée par rapport à l’ancienne génération, avec un Cx de 0.28 et un sCx de 0.75 (0.82 sur l’ancienne génération), ce qui permet de maitriser les consommations.
Au lancement, 2 motorisations sont proposées sur le nouveau Peugeot 3008 :
- mHEV 136 chevaux
- BEV 210 chevaux, batterie BYD de 73kWh, que nous avons essayé
Peugeot annonce sur cette version électrique une autonomie de 527km, permis grâce à une consommation WLTP particulièrement basse de 13,9kWh/100km. Une valeur qui sera à vérifier lors d’un autre essai, d’autant plus que la pompe à chaleur est en option, nous pouvons nous attendre à une grande variation en fonction des températures. La puissance de charge peut monter jusqu’à 160kW (tension de 400V), ce qui permet de recharger environ 100km en 10 minutes (2,4kWh/minute) et de passer de 20 à 80% de batterie en moins de 30 minutes, ce qui est dans la moyenne du segment, un peu meilleur que le Renault Scenic EV qui a pourtant une plus petite batterie par exemple. Sur prise 2,3kW, comptez 23h15 pour le 20-80, 4h50 sur une borne 11kW. Peugeot ne propose pas encore le préconditionnement thermique de la batterie avant la charge, la fonction sera proposée ultérieurement (à activer manuellement).
Ces 2 motorisations de lancement seront rejointes en février 2025 par les suivantes :
- PHEV 195 chevaux, autonomie en 100% électrique de 85km et autonomie de 600km sur autoroute grâce à un réservoir de 55 litres
- BEV 230 chevaux, batterie ACC de 98kWh pour une autonomie WLTP de 700km
- BEV Dual Motor 320 chevaux, batterie ACC de 73kWh, avec une fonctionnalité AWD
A conduire : confort et prise de masse au programme
Maintenant que nous connaissons mieux le nouveau Peugeot e-3008, il est temps d’en prendre le volant dans sa version électrique 210 chevaux et le confronter aux routes de l’arrière-pays cannois. La boucle mixte, avec de l’autoroute, des routes escarpées et un peu de ville, permet de se faire un premier aperçu sur tous les terrains. Reçu avec 80% de batterie (il est désormais possible de bloquer la charge à 80% dans l’ordinateur de bord), l’ordinateur de bord affiche une autonomie de 411km (soit 513km théoriques batterie pleine).
Le premier ressenti global est que le nouveau Peugeot e-3008 poursuit la tendance confort-chic démarrée avec la seconde génération de la Peugeot 208. Si le comportement routier global reste d’excellent niveau, on pourra noter un train avant légèrement moins précis que l’ancienne génération, ce qui se ressent dans la direction, et des suspensions qui ont tendance à plus pomper en conduite dynamique. Pour autant, les 2,1 tonnes arrivent à se faire oublier en usage quotidien. Seuls signes de cette masse conséquente, les reprises (80-120 en 5,6 secondes) et les départs (0 à 100 en 8,8 secondes, 1000m DA en 29,8 secondes) qui se font plus en douceur et moins rapides que certaines électriques équivalentes. Certains n’aimeront pas ne pas avoir de coup de pied au cul à chaque accélération, d’autres apprécieront de ne pas avoir une fusée entre les mains.
Sur autoroute, le comportement du Peugeot e-3008 est globalement imperturbable, avec une grande stabilité même à haute vitesse (vitesse maximale bridée à 170km/h), notamment grâce à la batterie qui permet un centre de gravité bas. C’est aussi l’occasion d’apprécier l’insonorisation et l’absence de bruits aérodynamiques, de gros efforts ayant été faits sur ce point (joints de porte en une seule pièce, rétroviseurs redessinés notamment). Les ADAS ont également été améliorées, notamment le Drive Assist qui est un peu moins brute et maintient mieux dans la voie. Mais pour le dépassement semi-automatique, il faut toujours valider à chaque fois. Côté consommation, nous avons relevé environ 21kWh/100km lors de notre parcours autoroutier, à mesurer à nouveau lors d’un prochain essai.
Sur route, le nouveau Peugeot e-3008 nous impressionne par sa consommation qui peut être très raisonnable (moins de 13kWh/100km) toujours dans un silence agréable. L’occasion de constater quelques améliorations dans l’ordinateur de bord : l’autonomie désormais affichée au kilomètre près, ou l’affichage de la consommation instantanée négative lors des phases de régénération. Les palettes pilotant le freinage régénératif sont simples à utiliser, même s’il serait sympathique de pouvoir paramétrer le sens à utiliser pour augmenter ou diminuer la puissance. A noter que le freinage régénératif propose désormais 3 niveaux remplaçant le mode B. En usage routier, le second niveau (-1,2m/s²) nous a semblé idéal, le premier étant trop faible (-0,6m/s²) sans pour autant être un véritable mode roues libres à privilégier pour l’autoroute, le troisième un peu trop puissant (-1,8m/s²) et utile plutôt pour freiner. L’occasion également de tester les 3 modes de conduite, qui modulent la puissance disponible et le couple :
- Normal : 190 chevaux et 300Nm de couple
- Eco : 170 chevaux et 270Nm de couple, avec une loi de pédale plus souple et un confort thermique dégradé
- Sport : 210 chevaux et 345Nm de couple, avec loi de pédale plus réactive et une direction plus franche
A notre sens, il manque un mode de conduite intermédiaire entre Eco et Normal, modulant le confort thermique. Quant au mode Sport, il reste assez ténu, la conduite dynamique n’étant pas le point fort de la voiture, notamment à cause des pneus Michelin ePrimacy qui ne sont pas du tout conçus pour ça. Lorsque le rythme augmente, on sent rapidement leurs limites ce qui incite à lever le pied. Aussi, en conduite dynamique, on va plus ressentir les effets de pompage de la caisse dûs au poids. La motorisation mHEV, plus légère, devrait être plus sympathique sur les parcours sportifs, à condition dans tous les cas de changer les pneus.
En milieu urbain, nous avons eu le loisir de profiter de la maniabilité du Peugeot 3008, qui est très bonne (rayon de braquage de seulement 10,6m), renforcé par le volant compact facile à manier, tandis que la visibilité est bonne vers l’avant, un peu moins de ¾ arrière. Heureusement, les 4 caméras de stationnement offrent une excellente visibilité en manœuvre. En milieu urbain, les suspensions restent globalement douces, notamment sur les nombreux ralentisseurs.
Au total, nous avons parcouru sous la pluie 134km pour une consommation globale de 18,5kWh/100km. Dans la batterie, 46% restants pour 184km d’autonomie annoncée. Nous reprendrons prochainement le volant du SUV pour se faire une idée plus précise des consommations !
Budget : une gamme reflétant le marché en crise
Commercialement, le nouveau Peugeot e-3008 s’annonce plus abordable qu’attendu, notamment en version électrique. Proposé en 2 finitions, les tarifs de base sont les suivants :
- Allure : 44990€, soit 40990€ bonus de 4000€ déduit
- GT : 46990€, soit 42990€ bonus de 4000€ déduit
Si la finition Allure propose l’essentiel (projecteurs Eco LED, Peugeot i-Connect, Visiopark 1, Accès mains libres Proxmity, plancher de coffre modulable, jantes 19 pouces, et un chargeur embarqué 11kW triphasé), elle fait néanmoins l’impasse sur le régulateur de vitesse adaptatif, la navigation et la pompe à chaleur.
La finition GT propose pour 2000€ de plus notamment les projecteurs Pixel LED, la navigation avec l’écran de 21 pouces et les i-Toggle, la charge smartphone sans fil, le Drive Assist Stop&Go, le toit Black Diamond, les jantes en 20 pouces, le hayon mains libres, l’éclairage d’ambiance ou encore sièges avant et volant chauffants. Plutôt une bonne affaire, mais toujours pas de pompe à chaleur de série (option à 800€), ni même de surveillance d’angle mort ou de dépassement semi-automatique.
Une gamme donc réduite (la précédente génération proposait 5 finitions au lancement), tout comme les options qui sont principalement regroupées dans des packs pour simplifier le choix. Le nuancier est également réduit au strict minimum avec 6 teintes que l’on sent optimisées pour les flottes d’entreprise (pas de rouge ou de couleur originale). La seule teinte inédite est le Bleu Ingaro, un bleu-gris aux reflets changeant suivant la luminosité. Et l’inflation a frappé sur les coloris, si le Bleu Obsession de série ne vous plait pas, il faudra débourser 1200€ pour l’une des 5 autres couleurs. La concurrence avec le Tesla Model Y (moins d’autonomie mais plus puissant) restera rude, notamment avec la version standard proposée à 38990€ bonus déduit. La version Grande Autonomie, plus comparable au Peugeot 3008 sur ce point, n’est pas éligible au bonus écologique et demande 49990€.
Les versions mHEV proposent naturellement un tarif plus doux, et même plus bas que l’ancienne génération, avec un équipement identique aux versions électriques :
- Allure : 38490€
- GT : 42990€
Un nouveau Peugeot e-3008 plus dans l’air du temps, mais qui doit s’intégrer dans un groupe à 14 marques
En conclusion, en renouvelant son SUV best-seller, Peugeot a pris des risques. Design plus affirmé, gamme fortement réduite et accélération sur l’électrique, quelques compromis sur l’habitabilité et sur le comportement en conduite dynamique. Pour autant, cette nouvelle génération a su garder les fondamentaux du 3008 et offre des prestations de bon niveau, notamment au chapitre du confort et ce malgré la masse élevée. Les versions électriques sont prometteuses et la marque a su contenir les tarifs, même si cela s’est fait au moyen de quelques sacrifices comme la pompe à chaleur ou le régulateur de vitesse adaptatif sur la finition Allure. Mais ce nouveau Peugeot 3008 évolue dans un marché en pleine révolution, avec l’invasion progressive des marques chinoises, et aussi doit s’intégrer dans le groupe Stellantis composé de 14 marques, qui doivent toutes trouver un créneau.
Arrivé sur la troisième marche du podium à l’élection de la Voiture de l’Année 2024, le nouveau Peugeot 3008 sera livré courant mai 2024 et devrait se faire une belle place dans les classements commerciaux. Il sera complété rapidement par le nouveau Peugeot 5008, qui sera révélé à la fin du mois et complètera habilement notre SUV fastback, notamment sur l’aspect vie à bord, avec une large habitabilité et sa disponibilité en 7 places.
Nous avons aimé :
- L’offre électrique à la hauteur du segment et du marché
- L’habitacle à l’esthétique spectaculaire
- Le confort général
Nous regrettons :
- L’habitabilité et les aspects pratiques en régression
- Quelques lacunes d’équipements en regard du tarif
- L’écran tactile peu accessible du passager, aux abonnements coûteux
La rédaction de Forum-Peugeot.com remercie les équipes de Peugeot France pour cet essai, notamment Martine, Bénédicte et Olivier !
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