Peugeot et l'endurance
Une longue histoire...
Peugeot a annoncé en juin 2005 son intension de revenir en endurance en 2007, et de gagner les 24 Heures du Mans avec un moteur diesel. Ce projet enthousiasment m’a donné envie de remonter le temps et d’essayer de retracer l’histoire de la marque au Lion dans les courses d’endurance, et bien sûr au Mans.
Au début du siècle, Peugeot remporte de nombreuses courses en France et dans le monde (les 500 Miles d’Indianapolis notamment), mais on peut dire qu’en ce qui concerne l’endurance a proprement parler, tout débute avant la deuxième guerre mondiale, en 1938, grâce au fameux concessionnaire Peugeot Darl’mat. En effet, ce dernier a préparé une 402 pour la course et l’a engagée au Mans. La 402 Darl’mat remporte sa catégorie.
En 1967, on note la présence d’une CD Peugeot 66C équipée d’un moteur 4 cylindres 1.2L 108cv issu de celui de la 204. L’aérodynamique soignée de la voiture et le poids contenu permettent à celle-ci d’atteindre 245 km/h dans la ligne droite des hunaudières !!!
Dans les années 1970, c’est sous le capot des WM que l’on retrouve un moteur Peugeot. Cette fois ci, c’est un V6 2.7L qui permet à la voiture de bien figurer dans la catégorie des GTP.
Gérard Welter (le W de WM, c’est lui), aujourd’hui directeur du design Peugeot, a bien représenté la marque au Lion dans les années 1980. En 1984, le pilote Roger Dorchy a permis à la « petite » WM-Peugeot d’occuper la tête des 24 Heures du Mans un moment, devant tous les ténors de la discipline.
En 1988, WM permet à Peugeot de rentrer dans l’histoire de l’automobile. En effet, Roger Dorchy est chronométré à 405 km/h dans la ligne droite des Hunaudières, ce qui reste encore aujourd’hui, la vitesse maximale atteinte en course…
Enfin, arrive le début des années 1990, et l’arrivée officielle de Peugeot en endurance. Ainsi, en 1991, Peugeot présente une véritable bête de course : la 905. La voiture est magnifique, elle adopte un air proche des voitures de série de l’époque et est propulsée par un V10 3.5L à 80° qui développe environ 670cv… La première victoire ne tarde pas à arriver et c’est au Japon, sur le circuit de Suzuka que le constructeur français va la chercher. Au Mans, l’accueil du public est extraordinaire et Peugeot vient pour apprendre. Pour l’occasion, ils débarquent avec quatre voitures, deux « véritables » voitures de courses et deux mulets… En performances pures, les 905 sont au-dessus du lot et offrent au public une première ligne 100% tricolore… Malheureusement, les hommes du Lion ont encore tout à apprendre en ce qui concerne l’endurance.
C’est donc en 1992 que Peugeot remporte pour la première fois les 24 Heures du Mans avec une évolution de la 905. La firme de Sochaux a tiré de nombreux enseignement de sa participation en 1991 et présente au Mans, une voiture fondamentalement différente, mieux adaptée aux spécificités de la course le plus difficile du monde. Cette même année, Peugeot devient Champion du monde des voitures de sport.
L’apothéose a lieu en 1993, avec le triplé historique de Peugeot au Mans. Malgré la forte opposition proposée par toyota, les trois 905 engagées cette année là se retrouvent aux trois premières places à l’arrivée !!! Exceptionnel… un souvenir incroyable… Malheureusement, la belle aventure des 905 s’arrête là car la FIA décide de changer son règlement et d’interdire les groupes C en 1994. Peugeot se retire donc de l’endurance.
C’est alors qu’on retrouve Gérard Welter. En 1992, pendant que tous les yeux étaient braqués sur les grosses 905, WM est devenu WR (Welter Racing), et pour sa première année d’existence, le petit constructeur aligne un Spider 905 au Mans.
Durant toute la décennie 1990, WR engage des prototypes à moteur Peugeot (4 cylindres 2.0 L turbo) dans la catégorie des P2. Les résultats sont plutôt bons puisque les WR-Peugeot réalisent les 1er et 2e temps des essais en P2 en 1994, mais il faudra attendre 2000 pour voir le travail porté ses fruits en course avec la deuxième place de la catégorie en 2000, 2001, 2002 et 2004.
Pendant ce temps, Peugeot s’est associé avec la toute jeune écurie Pescarolo-Sport, et lui fourni des moteurs V6 bi-turbo issus de la série. Dés la première année de collaboration, en 2000, la C52-Peugeot du team Pescarolo-Sport termine à la 4e place des 24 Heures du Mans et première voiture privée. La collaboration entre l’écurie sarthoise et la marque au Lion durera jusqu’à la fin 2003, et sera marquée par de bons résultats : victoires à Estoril et Magny-Cours en 2001, victoires à Barcelone et Spa-Francorchamps en 2002, 2e à Magny-Cours, 3e à Dijon, ce qui permet à l’équipe de finir la saison vice-championne du monde FIA-Sportscar. En 2003, victoires à Estoril et Nogaro, 2e à Spa et aux 1000 km du Mans, et une nouvelle place de vice-champion FIA-Sportscar.
Depuis 2003, c’est encore et toujours Gérard Welter qui défend les couleurs de Peugeot en endurance avec deux prototypes répondant au règlement LMP2. L’un équipé d’un moteur 2.0T, l’autre d’un V6 atmosphérique. Il sera encore probablement le seul représentant Peugeot en 2006, avant le retour officiel de Peugeot en 2007…
J'espère que mon petit dossier vous aura plu et interressé. Si vous constatez des erreurs ou des manques, et il y en a surement, je vous remercie de m'en faire part... Et puis, vivement le Mondial de l'Auto en septembre prochain pour la présentation du proto Peugeot HDi FAP...
Une longue histoire...
Peugeot a annoncé en juin 2005 son intension de revenir en endurance en 2007, et de gagner les 24 Heures du Mans avec un moteur diesel. Ce projet enthousiasment m’a donné envie de remonter le temps et d’essayer de retracer l’histoire de la marque au Lion dans les courses d’endurance, et bien sûr au Mans.
Au début du siècle, Peugeot remporte de nombreuses courses en France et dans le monde (les 500 Miles d’Indianapolis notamment), mais on peut dire qu’en ce qui concerne l’endurance a proprement parler, tout débute avant la deuxième guerre mondiale, en 1938, grâce au fameux concessionnaire Peugeot Darl’mat. En effet, ce dernier a préparé une 402 pour la course et l’a engagée au Mans. La 402 Darl’mat remporte sa catégorie.
En 1967, on note la présence d’une CD Peugeot 66C équipée d’un moteur 4 cylindres 1.2L 108cv issu de celui de la 204. L’aérodynamique soignée de la voiture et le poids contenu permettent à celle-ci d’atteindre 245 km/h dans la ligne droite des hunaudières !!!
Dans les années 1970, c’est sous le capot des WM que l’on retrouve un moteur Peugeot. Cette fois ci, c’est un V6 2.7L qui permet à la voiture de bien figurer dans la catégorie des GTP.
Gérard Welter (le W de WM, c’est lui), aujourd’hui directeur du design Peugeot, a bien représenté la marque au Lion dans les années 1980. En 1984, le pilote Roger Dorchy a permis à la « petite » WM-Peugeot d’occuper la tête des 24 Heures du Mans un moment, devant tous les ténors de la discipline.
En 1988, WM permet à Peugeot de rentrer dans l’histoire de l’automobile. En effet, Roger Dorchy est chronométré à 405 km/h dans la ligne droite des Hunaudières, ce qui reste encore aujourd’hui, la vitesse maximale atteinte en course…
Enfin, arrive le début des années 1990, et l’arrivée officielle de Peugeot en endurance. Ainsi, en 1991, Peugeot présente une véritable bête de course : la 905. La voiture est magnifique, elle adopte un air proche des voitures de série de l’époque et est propulsée par un V10 3.5L à 80° qui développe environ 670cv… La première victoire ne tarde pas à arriver et c’est au Japon, sur le circuit de Suzuka que le constructeur français va la chercher. Au Mans, l’accueil du public est extraordinaire et Peugeot vient pour apprendre. Pour l’occasion, ils débarquent avec quatre voitures, deux « véritables » voitures de courses et deux mulets… En performances pures, les 905 sont au-dessus du lot et offrent au public une première ligne 100% tricolore… Malheureusement, les hommes du Lion ont encore tout à apprendre en ce qui concerne l’endurance.
C’est donc en 1992 que Peugeot remporte pour la première fois les 24 Heures du Mans avec une évolution de la 905. La firme de Sochaux a tiré de nombreux enseignement de sa participation en 1991 et présente au Mans, une voiture fondamentalement différente, mieux adaptée aux spécificités de la course le plus difficile du monde. Cette même année, Peugeot devient Champion du monde des voitures de sport.
L’apothéose a lieu en 1993, avec le triplé historique de Peugeot au Mans. Malgré la forte opposition proposée par toyota, les trois 905 engagées cette année là se retrouvent aux trois premières places à l’arrivée !!! Exceptionnel… un souvenir incroyable… Malheureusement, la belle aventure des 905 s’arrête là car la FIA décide de changer son règlement et d’interdire les groupes C en 1994. Peugeot se retire donc de l’endurance.
C’est alors qu’on retrouve Gérard Welter. En 1992, pendant que tous les yeux étaient braqués sur les grosses 905, WM est devenu WR (Welter Racing), et pour sa première année d’existence, le petit constructeur aligne un Spider 905 au Mans.
Durant toute la décennie 1990, WR engage des prototypes à moteur Peugeot (4 cylindres 2.0 L turbo) dans la catégorie des P2. Les résultats sont plutôt bons puisque les WR-Peugeot réalisent les 1er et 2e temps des essais en P2 en 1994, mais il faudra attendre 2000 pour voir le travail porté ses fruits en course avec la deuxième place de la catégorie en 2000, 2001, 2002 et 2004.
Pendant ce temps, Peugeot s’est associé avec la toute jeune écurie Pescarolo-Sport, et lui fourni des moteurs V6 bi-turbo issus de la série. Dés la première année de collaboration, en 2000, la C52-Peugeot du team Pescarolo-Sport termine à la 4e place des 24 Heures du Mans et première voiture privée. La collaboration entre l’écurie sarthoise et la marque au Lion durera jusqu’à la fin 2003, et sera marquée par de bons résultats : victoires à Estoril et Magny-Cours en 2001, victoires à Barcelone et Spa-Francorchamps en 2002, 2e à Magny-Cours, 3e à Dijon, ce qui permet à l’équipe de finir la saison vice-championne du monde FIA-Sportscar. En 2003, victoires à Estoril et Nogaro, 2e à Spa et aux 1000 km du Mans, et une nouvelle place de vice-champion FIA-Sportscar.
Depuis 2003, c’est encore et toujours Gérard Welter qui défend les couleurs de Peugeot en endurance avec deux prototypes répondant au règlement LMP2. L’un équipé d’un moteur 2.0T, l’autre d’un V6 atmosphérique. Il sera encore probablement le seul représentant Peugeot en 2006, avant le retour officiel de Peugeot en 2007…
J'espère que mon petit dossier vous aura plu et interressé. Si vous constatez des erreurs ou des manques, et il y en a surement, je vous remercie de m'en faire part... Et puis, vivement le Mondial de l'Auto en septembre prochain pour la présentation du proto Peugeot HDi FAP...