508 Peugeot Sport Engineered : l’essai sur 1000 km

Après notre essai découverte au Mans début février, nous avions à cœur de reprendre en main cette 508 Peugeot Sport Engineered. Nous repartons cette fois pour un essai d’une semaine, parcourant plus de 1000 km afin d’en savoir un peu plus lors d’un usage quotidien plus réaliste. 
 
Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas encore le modèle de série le plus puissant jamais produit par Peugeot.

508 Peugeot Sport Engineered c’est…

  • 360 ch
  • Transmission intégrale
  • 0 à 100 km/h en 5,2 secondes
  • Moteur Puretech 1.6 turbo essence 200 ch adossé à la boite EAT8 
  • Moteur électrique avant de 110 ch et 320 Nm de couple
  • Moteur électrique arrière de 113ch et 166 Nm de couple
  • Batterie Lithium-ion de 11,5 kWh. 

508 Peugeot Sport Engineered (PSE) trace ce chemin pour d’autre déclinaison sportive à venir au sein de la gamme 208 mais aussi sur la nouvelle 308. 

De la sportivité sans excès 

La ligne dynamique mi coupé mi berline se prête très bien à une déclinaison sportive. Notre modèle d’essai arbore la nouvelle teinte gris Selenium exclusive à cette version. Comme nous l’avions déjà constaté lors de notre journée découverte aux Mans, ce coloris se marie très bien avec la 508 avec un très beau rendu quel que soit les conditions d’éclairage. 508 Peugeot Sport Engineered est reconnaissable immédiatement avec à l’avant sa calandre très agressive, ses écopes et son monogramme à trois griffes vert Kryptonite. De profil ce qui frappe en premier ce sont les grandes jantes 20 pouces qui remplissent avec perfection les passages de roue. Quelques touches de couleur viennent en rappel sur les imposants étriers de frein avant et le monogramme de custode. L’arrière est un peu plus discret avec deux sorties d’échappement noires qui s’intègrent dans un diffuseur noir laqué. 
Inutile d’en dire plus, nous vous laissons admirer nos belles photos. L’ensemble est très réussi, plutôt sobre et homogène. La finition est très bonne avec des ajustements parfaits et aucun jeu sur les éléments de carrosserie contrairement aux premières 508 produites. 

 

Ambiance naturellement dynamique 

A bord, l’atmosphère est déjà de base très dynamique, inutile de pousser les excès. Pour sa déclinaison sportive hybride, Peugeot a simplement rappelé le vert Kryptonite avec des surpiqures sur la planche de bord et les sièges ainsi que trois griffe Kryptonite sur le petit volant. Quel dommage que les guides lumineux de l’éclairage d’ambiance soit bleu et non vert pour rester dans le coloris Peugeot Sport.  
Notez que la sellerie des sièges est inédite avec un assemblage de plusieurs revêtements : cuir, maille 3D et Alcantara. Rien à dire c’est parfait, sobre et élégant. Les sièges offrent un bon maintien en conduite rapide mais reste confortable. Malgré tout il reste plus ferme que la 508 Hybrid 225 que nous avions testée. Sur un trajet de 3 heures, nous n’avons pas ressenti de fatigue.  

Suspensions assez fermes en ville 

Comme sur toute les versions hybrides, le démarrage s’effectue en électrique.  Le silence de fonctionnement est toujours aussi remarquable. Le début du trajet commence par parcours urbain. 508 Peugeot Sport Engineered est propulsée par le moteur électrique arrière et parfois aussi le moteur électrique avant lors de forte accélération. L’ensemble offre de bonnes performances jusqu’à 70 km/h. Le couple constant de 360 Nm et les deux moteurs électriques offrent une très grande réactivité et surtout une motricité sans faille. Ceci rend la conduite en ville très agréable quel que soit les conditions d’adhérence. Il est aussi possible de rouler en 100% électrique sur route et autoroute jusqu’à 130 km/h. Lors de notre essai, nous avons privilégier ce mode sur les trajets de moins de 50 km dès lors qu’il est possible de recharger. Même si cette 508 reste assez agréable à conduite en ville, ce n’est clairement pas son environnement de prédilection. 

Son terrain de jeu les routes sinueuses 

Sur route, afin de profiter d’un peu plus de puissance, on sélectionne le mode Hybrid qui privilégie l’électrique sous 70-80 km/h à basse vitesse et les moteurs thermiques et électriques à vitesse plus élevée.  
Une fois sur route, les performances sont au rendez-vous. On retrouve l’excellente gestion des moteurs que l’on avait pu apprécie sur 508 Hybrid 225 mais aussi 3008 Hybrid4. Tout se passe sans à coup et de manière imperceptible. Sur chaussée détrempée, la motricité est excellente. Le système hybride gère à la perfection la répartition du couple entre l’essieu avant et arrière avec même une meilleure finesse qu’une transmission intégrale mécanique. Le freinage est puissant et facile à doser. Il n’a pas cette sensation de blocage avant l’arrêt que nous avions constaté sur la 508 Hybrid 225. Malgré tout, on aurait aimé un tout petit peu plus de mordant à l’attaque de la pédale.  

 

Performances canon 

En mode Sport, les trois moteurs entre en fonctionnement en permanence pour délivrer 360 ch. Le passage des rapports de la boite EAT8 gagne quelques millisecondes. La suspension et la direction sont également affermies. Les changements de rapport se font sans à coup, lissé par les moteurs électriques. Cela pousse fort, très fort et de manière constante. Trop peut être car cela aseptise un peu les sensations. Mais les performances sont là et gare aux excès de vitesse ! Les chiffres tiennent leurs promesses au niveau des reprises mais pèchent un peu par le manque de réactivité de la boite EAT8. Les accélérations vigoureuses en virage ne perturbent aucunement Peugeot 508 PSE. Le moteur électrique arrière apporte une poussée supplémentaire en sortie d’épingle qui assoit encore plus la voiture en fin de courbe. Dans ce mode où la direction est affermie, on profite pleinement du train avant très incisif et précis. Ceci permet à allure très soutenu sur route sinueuse et étroite de placer la voiture avec une facilité déconcertante. Malgré tout, on n’atteint pas l’excellence d’une Peugeot RCZ-R ou d’une 308 GTi by Peugeot Sport comme nous l’avions constaté à l’époque. On ressent naturellement un peu plus le poids du véhicule même si le travail sur les liaisons au sol est prodigieux. Cela se caractérise par un sous virage un peu plus marqué lorsque l’on pousse la 508 à ses limites. Mais globalement, en conduite sport et en restant raisonnable, le comportement routier est excellent et procure beaucoup de plaisir.

Confortable ?

Pour arriver à une telle efficacité sur les liaisons au sol c’est forcément au détriment du confort. Par rapport aux autres versions, on ressent un peu plus sèchement les défauts de la chaussée. Ceci dit les ingénieux de Peugeot Sport ont réussi un beau compromis entre efficacité et confort. Nous n’avons pas ressenti de trépidation de la suspension pilotée même sur autoroute. De même malgré des pneumatiques 245/35 R20 en Michelin Pilot Sport 4S, les bruits de roulement ne sont pas plus élevés que les autres versions. Mais attention il s’agit de notre avis et certains conducteurs pourraient trouver le châssis un peu trop ferme notamment en ville. C’est un élément important à prendre en considération dans le choix de ce modèle. 
 
Rappelons qu’il existe un mode confort qui est censé assouplir les suspensions mais nous n’avons pas trouvé de différence perceptible. 

 Consommation maitrisée même batterie déchargée 

 
Continuons notre retour d’expérience sur à présent plus de 500 km déjà parcouru ! Comme toujours avec les modèles hybrides, les chiffres de consommation annoncés par le constructeur sont à prendre avec des pincettes. Nous sommes bien évidemment au-delà du théorique mais cela reste raisonnable vous allez le voir. 
L’exercice le moins favorable est le trajet autoroutier batterie déchargée. Avec une vitesse souvent au-delà des limitations, la consommation moyenne se situe à 7,8 L/100km. Cela peut sembler élever mais rappelons que le véhicule affiche 1850 kg sur la balance et qu’une version Puretech 225 ne fera guère mieux.  
Notez que nous avons également enregistré 7,8 L/100km en mode sport sur route avec une conduire dynamique. Ceci nous a agréablement surpris et montre l’efficacité de la récupération d’énergie lors des phases de freinage et de décélération. Le mode Sport optimise la recharge de la batterie lorsque le conducteur ne sollicite pas trop l’accélérateur. Nous avons constaté une récupération plus rapide d’énergie que sur les autres versions Hybrid de la gamme. Même batterie déchargée, on gagne assez rapidement une cellule après quelques kilomètres. Cette énergie pouvant alors être réutiliser pour disposer des 360ch du véhicule. Ainsi, il sera impossible de décharger complètement la batterie en mode sport même en usage intensif sur route contrairement à ce qui a pu être dit. 
Enfin, toujours batterie à 0%, lors d’un trajet nord sud en Ile de France d’une centaine de kilomètre avec un trafic un peu dense et quelque fois le mode sport activé, nous obtenons une moyenne de 6,4 L/100km. Pas mal du tout finalement ! 
Bien évidemment, ce n’est pas ce qui est conseillé. Nous le rappelons encore, l’intérêt d’une hybride rechargeable est de rouler le plus souvent batterie chargée. Dans ces conditions et avec une conduite plus économique, on atteint 3,7 L/100km en mode Hybrid sur un trajet essentiellement routier et fluide. Le même trajet réalisé avec une conduite plus sportive, nous obtenons 5,1 L/100km. 

Il serait peut-être possible de faire mieux si le mode B ( freinage régénératif ) était paramétrable. On s’agace toujours de constater que le mode B n’est pas persistant. Il faut systématique l’activer à chaque démarrage. De même, il n’existe pas de réglage. Un niveau de freinage régénératif plus puissant aurait été le bien venu sur cette version sportive qui se veut le porte étendard de la gamme hybride chez Peugeot.

Mode “Zero émission” utilisable au quotidien 

Il ne faut pas oublier qu’il est possible de rouler “zéro émission” avec le mode “Electric”. Là encore difficile d’atteindre l’autonomie annoncée par Peugeot. Lors d’un trajet urbain et extra urbain avec une vitesse moyenne de 45 km/h, maximum de 100 km/h et une température extérieure de 18°C, nous avons réussi à tenir 38,7 km. Il est surement possible de faire mieux et nous vous invitons à consulter notre forum pour découvrir les autonomies réalisées par nos membres avec leur 508 PSE. 
Enfin, sur les 1069 km parcourus, la consommation moyenne s’établit à 6 L/100km. Plutôt correct sachant que cela inclus un aller-retour Paris-Saumur et plusieurs trajets batterie déchargée. Pour atteindre ces conditions, nous avons effectué des recharges à domicile sur une prise 8A et quelques recharges rapides sur borne publique parfois jusqu’à 32A grâce au chargeur 7,4kW optionnel.

 

Conclusion 

Verdict après plus 1000 km ? Essai transformé pour Peugeot avec cette 508 Peugeot Sport Engineered Hybrid 360 ! Belle réussite tant pour son esthétique sportive sans verser dans l’excès que pour son châssis remarquable. 
Certes on aurait peut-être aimé une version encore plus radicale et encore plus sportive. Mais, Peugeot Sport a déjà poussé le curseur assez loin au niveau du châssis. Aller au-delà, compromettrait sérieusement le confort et donc l’agrément de conduite au quotidien. Il s’agit donc du compromis idéal.  

Facilité d’utilisation en ville, plaisir de conduite sur route et confort remarquable sur de longs trajet autoroutier.
 
N’hésitez pas à venir poser vos questions et en savoir plus sur notre essai de 508 PSE sur notre forum:

Nous avons aimé

  • Le châssis exceptionnel
  • Les performances au rendez-vous
  • Le design sobre
  • La finition digne d’une premium

Nous regrettons

  • Mode confort sans intérêt
  • Mode B non persistant
  • Bandeau d’éclairage d’ambiance bleu
  • Freinage manquant d’un peu de mordant

 

  

  

  

  

  

  

    
 

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