Sans oublier qu'en France, on a de la "chance" d'avoir de l'électricité nucléaire, moins polluante (au sens CO² du terme) que celle provenant d'antiques centrales à charbon
Mais, à contrario, ces centrales sont relativement vieilles, nécessitent des entretiens obligeant à les arrêter, et on se retrouve dans la situation décrite où EDF n'a pas assez d'électricité
Et ce n'est pas l'électricité (vantée par les écolos) provenant des éoliennes, lesdites éoliennes étant généralement décriées par les mêmes écolos pour d'autres raisons, qui va permettre de compenser les arrêts des nucléaires telles que Fessenheim
Il y a plusieurs difficultés :
1/ Comme le dit W13, les centrales nucléaires actuelles vieillissent, la filière nucléaire a été bridée dans ses investissements depuis de trop nombreuses années et la perte des compétences en la matière est déjà une réalité en France (avec les problèmes de sécurité qui en résultent).
Les politiques n'ont pas eu le courage d'aborder de front ce débat, les décisions courageuses ont été constamment reportées et il n' a pas été arrêté de stratégie claire.
Nos capacités actuelles de production électrique doivent être non seulement rénovées mais aussi renforcées avec des centrales de nouvelle génération : certains spécialistes avancent la nécessité de créer au moins une dizaine de nouveaux sites pour anticiper la demande future en électricité et les montants à investir se chiffrent en plusieurs dizaines de milliards d'euros...
2/ Il faut être conscient que les constructeurs automobiles ne sont plus écoutés par les différentes institutions européennes : leur perte de crédibilité depuis le dieselgate est totale auprès de la Commission et du Parlement européen. Le Conseil est aussi devenu le lieu d'affrontement entre les pays producteurs (qui sont sur la défensive) et les autres qui pensent que la planète sera sauvée avec la disparition de la voiture.
Les pertes de savoir-faire, d'emplois et de compétences, les inévitables friches industrielles prochaines ne semblent inquiéter personne.
3/ Au sein même des constructeurs, il n'y a pas de position commune.
L'industrie automobile allemande, qui est la plus puissante en Europe, est globalement favorable au passage au tout électrique : c'est le cas des groupes VW et Daimler.
BMW est le seul constructeur allemand à tenir un discours beaucoup plus critique sur le tout électrique et très proche de celui de C TAVARES.
C TAVARES est donc malheureusement isolé en Europe.
Il faudrait un "miracle" désormais pour que cette course folle vers le tout électrique ralentisse et que le débat gagne en nuances.
Ces derniers mois, il y a quand même deux évènements importants :
- le fiasco de la dernière COP 26, qui a révélé au grand jour que beaucoup de pays ne partageaient pas cette "obsession européenne" pour le climat et l'environnement : on connaissait déjà la position de l'Amérique mais toute l'Asie freine des quatre fers (Chine mais aussi Japon, Corée du Sud, Indonésie, Inde, etc...) ; l'Europe est apparut comme soutenant des positions maximalistes qui sont de plus en plus contraires à ses intérêts immédiats, et qui ne sont nullement partagés par la majorité ; il serait donc temps de revenir à la raison.
- il est désormais acquis que l'Europe ne peut pas vouloir imposer le VE sans se soucier du maillage territorial en bornes électriques : dès lors que le régulateur entend imposer au marché une nouvelle énergie, il lui revient d'assurer les conditions de sa distribution, avec les coûts en résultant.