On en revient toujours au même sujet : Peugeot ne vend qu'en France, un pays allergique aux grosses voitures.
Depuis le temps que les ventes de Peugeot en Europe sont une question (notamment le marché Allemand) et encore plus à l'international .... il serai temps d'y apporter une réponse (ou pas).
Tu exagères, Peugeot est quand même un constructeur qui compte en Europe : la marque occupait la 2ème place en 2021, et si elle a fortement reculé en 2022 elle est restée dans le top 5 européen.
C'est beaucoup plus compliqué à l'international, mais c'est le résultat d'une politique d'investissement toujours minimaliste et ce, depuis des décennies. En schématisant, la stratégie internationale a été peu ou prou :
* politique produits : après avoir vendu des "vieilleries", le staff s'est persuadé de la pertinence de la voiture mondiale ; une erreur que ne commette pas les japonais (qui sont les plus internationalisés) qui adaptent leurs gammes et modèles aux différents marchés ;
* politique industrielle : on construit une usine souvent surdimensionnée (en empochant les aides tous azimuts) en pensant que cela va faire "appel d'air" au niveau des ventes ;
* politique commerciale : on investit à minima dans un réseau embryonnaire, en ciblant quelques grandes villes, sans maintenir une politique d'ouverture de concessions dans la durée.
Pour l'Allemagne, à mon avis on sous-estime la "dimension culturelle" du problème : l'Allemagne se conçoit comme le centre d'excellence en matière de production automobiles.
C'est comme si tu demandais à un français d'acheter du vin allemand ou de préférer la restauration allemande à la cuisine française...
Pour parvenir à percer sur le marché auto allemand, il faut proposer quelque chose d'objectivement inédit et pertinent par rapport aux constructeurs allemands. Sur le temps long de l'histoire, il y a très peu de véhicules français qui ont connu le succès en Allemagne au cours des 40 dernières années.
Chez Peugeot, et sauf erreur de ma part, les voitures à succès se comptent sur les doigts d'une main :
* années 1980 : la 205 GTI et ses dérivés cabriolet CT et CTI ; c'étaient des modèles vraiment au-dessus du lot à l'époque ;
* fin des années 1900 : la 206 CC qui a démocratisé le toit rétractable apparu sur le Mercedes SLK.
Le "dernier blockbuster" de la marque, le 3008 II, n'a pas percé car il n'apporte rien aux yeux des allemands par rapport à un Tiguan.
Chez les concurrents, sur les dernières années, on peut citer la Fiat 500, proposition unique sur le segment A, et Tesla avec ses modèles 3 et Y, qui offrent une vraie rupture technologique avec le reste de la production.