Le Peugeot 3008 GT EAT8 à l’essai : 2 rapports de plus (3/5)

Peugeot 3008 GT
Le Peugeot 3008 GT a l’assaut du Mont Ventoux !

Nous voici arrivés au coeur de notre essai : que vaut cette nouvelle proposition mêlant le bloc diesel BlueHDi 180, avec la nouvelle boite de vitesses EAT8 ? Si nous connaissons cette motorisation équipée de l’ancienne version de la boite automatique à 6 rapports, nous connaissons déjà l’EAT8 pour l’avoir essayée à plusieurs reprises sur la Peugeot 308. Il ne nous manquait que ce combo, et c’est désormais chose faite ! Maintenant, disons le tout de suite, nous n’avons pas été trop dépaysés par rapport à l’ancienne version équipée de l’EAT6.

Nous en profiterons également pour nous attarder un peu sur le comportement dynamique du Peugeot 3008 GT, qui ne fait pas défaut à la réputation de la marque, comme souvent lors de nos essais. Pour nous faire une meilleure idée de ses capacités, nous nous sommes dirigés vers le Mont Ventoux et sa célèbre montée, un terrain de jeu idéal pour tester cette version du Peugeot 3008.

Un diesel, en 2018 ?

Alors que la voiture, et en particulier la voiture diesel, est de plus en plus repoussée des villes, la question est légitime. Pourquoi s’embarrasser aujourd’hui d’un véhicule fonctionnant au gazole, alors qu’il sera de plus en plus difficile de circuler avec ?

Il faut d’abord savoir que cette idée reçue qui est de dire que le diesel sera interdit partout est fausse. Cette interdiction n’est pour l’instant actée qu’à Paris, et ne prendra effet pour des véhicules tels que notre Peugeot 3008 GT qu’en 2024, grâce à sa vignette Crit’air 2 (j’en profite pour vous indiquer notre sujet dédié à Crit’air, parlant notamment des délais d’envoi). Ce qui nous laisse 6 longues années pour en profiter dans la capitale, si tant est que circuler dans Paris soit une expérience particulièrement exaltante. Dans les autres grandes villes françaises, rien n’est encore acté, et avec sa vignette, il n’y a pas vraiment d’inquiétude à avoir pour les prochaines années. Quant à la campagne, qui représente l’immense majorité du territoire, le diesel a encore de nombreuses années devant lui.

Fiscalement et économiquement, la question est déjà plus délicate. Même si la consommation d’un moteur fonctionnant au gazole a tendance a être toujours inférieure à celle d’un moteur à essence, l’écart tend à se réduire d’années en années, avec les nouvelles générations de moteurs, et l’écart de prix entre les carburants se resserre également. De quoi hésiter du fait que strictement économiquement, le moteur diesel sera de plus en plus difficile à rentabiliser. Cependant, si vous faites régulièrement des trajets autoroutiers, l’écart de consommation devient important et vous le ressentirez d’une façon plus nette. En bref, le Peugeot 3008 GT, équipé du moteur 2.0 BlueHDi 180 S&S, a plutôt le profil d’une routière, et dans ce cas le diesel se justifie amplement.

Nous attendons toutefois avec impatience une version essence du Peugeot 3008 GT, avec pourquoi pas le PureTech 225, pour avoir une version un peu plus orientée vers les loisirs tout en restant haut de gamme. En attendant bien sûr la version hybride rechargeable, qui embarquera une transmission intégrale et proposera une puissance cumulée d’un peu moins de 300 chevaux !

La boite EAT8 corrige les petits défauts de la boite EAT6

Venons-en maintenant à la principale évolution du Peugeot 3008 GT cette année, le remplacement de la boite automatique EAT6 par sa nouvelle version à 8 rapports, baptisée EAT8. Nous avons eu la chance de l’essayer longuement sur la Peugeot 308 GT, et sur les versions plus civiles de la compacte, et notre sentiment est confirmé sur le Peugeot 3008 GT.

Si les 2 rapports de plus n’apportent pas une énorme révolution à la voiture, ils la rendent plus réactive, et les rapports se passent de façon plus rapide et plus fluide, comme sur la Peugeot 308. Il y a moins d’hésitation entre 2 rapports sur les faux plats, hormis à 80km/h (encore lui !), où si la 8ème va tenir sur des routes bien plates, à la moindre déclivité ou ralentissement, la 7ème fera son retour. Cependant, cette valse des rapports est transparente et la boite automatique offre un net gain en confort de conduite par rapport à une boite de vitesses manuelle, qui vous forcera à manier le levier de vitesse en permanence. Et, entre nous, la commande électrique de la boite EAT8 fait bien plus technologique qu’une boite de vitesses manuelle, dans ce SUV compact aux lignes très contemporaines.

En ville, l’alterno-démarreur conservé sur le 2.0 BlueHDi se révèle très agréable, en coupant le moteur de façon quasiment transparente autour de 8km/h en décélération. De quoi profiter d’un silence supplémentaire à l’arrêt, et économiser un peu de carburant. Par ailleurs, en milieu urbain, bien que le gabarit du Peugeot 3008 ne soit pas idéal dans les rues étroites de Marseille, il s’en est bien sorti, et nous avons d’autant plus apprécié les différentes aides au stationnement : capteurs d’aide au stationnement à l’avant et à l’arrière, Park Assist, et Visiopark 2, qui restitue une vision à 180° à l’arrière comme à l’avant, avec plusieurs vues. Pratique pour se garer au millimètre dans de petites places. Seul point d’amélioration, la qualité d’image des caméras qui ne nous a pas séduit, et s’avère moins bonne que les anciennes caméras classiques.

Finalement, le seul vrai regret du Peugeot 3008 GT, c’est que la mise à jour vers Euro6.c du moteur 2.0 BlueHDi 180 ne se soit traduit par aucune évolution en termes de puissance nominale et de performances. Le moteur développe toujours 180 chevaux à 3750trs/min, avec un couple gargantuesque de 400Nm, disponible un peu haut, à 2000trs/min. Nous aurions apprécié une dizaine de chevaux supplémentaires, s’accompagnant d’une amélioration des performances brutes (avec un 1000m en dessous des 30 secondes, ou un 0 à 100km/h aux alentours de 8 secondes), pour légitimer encore plus le blason GT, et introduire la nouvelle version du moteur 2.0 BlueHDi développant 160 chevaux sur les autres finitions. Point positif toutefois, il nous a paru légèrement plus silencieux, et la consommation ne s’est pas envolée avec les nouvelles normes européennes et notre utilisation.

En faisant beaucoup de ville et d’autoroute, et en comptant notre petit tour montagneux dans le massif du Mont Ventoux, nous avons consommé en moyenne sur notre périple de 2500km à peine 7 litres aux 100km, ce qui est plutôt honorable compte-tenu des déclivités de terrain sur la côte, l’utilisation en permanence de la climatisation, notre parcours sportif en montagne, et la longue distance parcourue sur autoroute (nous avons tout de même traversé la France aller-retour !). Alors bien entendu, c’est presque le double des chiffres annoncés sur le catalogue (la valeur de consommation mixte est de 4,8l/100km), mais en faisant plus attention, nous aurions pu facilement réduire notre consommation d’un litre aux 100km.

Un comportement routier plus qu’exemplaire en toute circonstance

Terminons par l’essentiel que l’on recherche sur une Peugeot, la qualité du comportement routier et du châssis. Et bien entendu, comme presque toujours, nous ne sommes pas déçus !

Si la conduite en ville ou sur autoroute ne démontre pas particulièrement les possibilités du Peugeot 3008 GT, au profit de l’utilisation des éléments de confort et d’un bon test des suspensions (qui filtrent relativement bien les aspérités de la route, et les pavés en milieu urbain, sans pour autant atteindre le summum des Citroën hydrauliques), c’est véritablement sur les petites routes de campagne que le Peugeot 3008, et chaque Peugeot qui se respecte, dévoile tout son potentiel. Pour tester le Peugeot 3008 GT, nous avons donc fait un petit détour par la région de Vaison La Romaine et le relief du Mont Ventoux, et sa célèbre montée. Avec un modèle à l’essai un peu dynamique, il était difficile de ne pas se laisser tenter !

Et déjà sur les petites routes plates, le Peugeot 3008 se montre particulièrement vif et agréable. Grâce à une direction remontant correctement les informations de la route, elle en devient précise et rigoureuse. Et surtout, les liaisons au sol sont fidèles à la réputation de la marque, transformant le SUV star de Peugeot en machine redoutable. Les virages s’enchaînent les uns après les autres comme si de rien n’était, les épingles sont négociées en un clin d’oeil, et le tout sans prise de roulis ni essoufflement dans les belles montées. En clair, nous avons avec nous le SUV le plus agréable à conduire de sa catégorie, nous faisant même oublier qu’il s’agit d’un SUV ! En effet, la position de conduite, bien que haute (SUV oblige) nous rappelle beaucoup l’univers de la berline avec son volant très vertical, et la console centrale enveloppante donnant un effet cockpit. On oublie alors que la voiture fait 1,62m de haut, et elle ne nous le rappelle pas en conduite dynamique.

En descente, le système de freinage montre un mordant satisfaisant pour un usage normal, mis à rude épreuve il est vrai par notre allure relativement soutenue ! Cependant, on reste loin de ce que l’on peut trouver sur une Peugeot 308 GTi by Peugeot Sport, par exemple. Mais pour une utilisation classique ou un peu dynamique, vous trouverez votre bonheur.

Le Peugeot 3008 GT, référence de sa catégorie

En résumé, on peut effectivement affirmer que le Peugeot 3008 GT est la référence des SUV compacts en termes de comportement routier et de confort de roulage. Le châssis est extrêmement précis et on prend du plaisir à enchaîner les virages, la direction, bien que 100% électrique, transmet bien les informations en provenance de la route, et le tout sans pour autant balloter les passagers dans tous les sens. Les sièges avant offrent un bon maintien, en particulier sur les épaules, et on regrette seulement la possibilité de pouvoir choisir l’inclinaison du dossier de la banquette arrière, qui pourra paraître un peu trop droit pour les grand gabarits. Et au final, difficile de trouver de vrais défauts au Peugeot 3008 GT, tant il excelle sur à peu près tous les domaines.

Plutôt qu’une sportive, le Peugeot 3008 GT est une véritable routière offrant des performances honorables (en restant dans la moyenne de la catégorie) dans un confort haut de gamme. Pour aller sur le terrain de la sportivité, il faut encore attendre quelques mois et la présentation du Peugeot 3008 hybride rechargeable, qui rivalisera sans aucun doute avec le Skoda Kodiaq RS, ou le Volkswagen Tiguan R, actuellement en développement.


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