Je souhaite vraiment que tu ais raison (puisque je suis concerné!), et qu'on ne va pas se retrouver avec un Ghosn bis, pour qui la réduction des couts va de pair avec une dégradation de la qualité (voir Nissan par exemple, qui se fait tirer dessus à boulets rouges par tous les analystes). Et qu'il n'oubliera pas non plus le social : délocaliser dans les pays à bas couts c'est bien beau, mais il ne faut pas oublier que l'automobile et ses métiers dérivés en France c'est quasiment 10% des actifs.
C'est vrai que la qualité ne doit surtout ne pas se dégrader et même s'améliorer assez sensiblement. C'est un gros défi. Et c'est pour ça que les priorités de Streiff sont très bonnes et très habiles je trouve car il place l'amélioration de la qualité en priorité numéro 1.
Pour ce qui est du débat actionnaire/salarié, je pense que ce qui est bon pour PSA est bon pour l'actionnaire ET pour le salarié.
D'ailleurs j'ai trouvé un extrait intéressant à ce sujet dans le livre de Jack Welch (l'ancien patron de GE et considéré comme l'un des plus grands patrons de l'histoire). Voici l'extrait : "il faut dire que j'avais vu de près l'impact [d'une dégradation de l'économie] sur de nombreux présidents de sociétés ayant leur siège dans les trois états de la région de New York. Au début des années 80, j'avais participé à la campagne de l'organisation caritative United Way, où je représentais le patronat. Quand j'allais demander leur contribution financière aux chefs d'entreprise, je ne cessais de m'entendre répondre que l'on aimerait bien me donner quelque chose, mais que l'on ne pouvait pas, ou que l'on ne pouvait plus me donner autant que par le passé, les temps étants trop durs. Cette expérience avait renforcé ma conviction que seules les entreprises en bonne santé et en pleine croissance pouvaient assumer leurs responsabilités envers la société.
Quand il faut redresser après coup une entreprise en difficulté, celà coûte affreusement cher, et c'est encore plus douloureux. Nous avions de la chance. Nos prédécesseurs nous ayant laissé une situation très solide, nous avions les moyens de nous montrer humains et généreux avec les salariés que nous devions licencier. [...] Nous les avertissions longtemps à l'avance; en outre la réputation dont nous jouissions les aidait à retrouver un emploi."
Aujourd'hui, GE est l'une des entreprises les plus solides et les plus performantes du monde. Elle n'a plus rien à voir avec la General Electric de l'avant Jack Welch et c'est sous l'impulsion de ce dernier que GE est devenue l'une des plus belles entreprises du monde. Entre temps, GE a connu une croissance inégalée et a créé des emplois.
Voilà pourquoi, à mon avis, il faut laisser à PSA la possibilité de diminuer ses effectifs quand c'est nécessaire et pourquoi il ne faut pas mettre des bâtons dans les roues d'une entreprise avec des charges sociales trop élevées.
Si PSA peut prendre les mesures qui s'imposent à tant et devenir une entreprise en très bonne santé et en pleine croissance, elle pourra à terme créer à nouveau des emplois et assumer ses responsabilités envers la société. Voilà pourquoi le salarié doit aussi se réjouir (pour répondre à Rs-clan) quand un PDG veut faire de PSA une entreprise en pleine santé et armée pour l'avenir. Ce qui est bon pour l'actionnaire l'est aussi pour le salarié de ce point de vue là.