Christian Klien "la meilleure course de ma vie"
« C’est la meilleure, la plus excitante course de ma vie aussi bien en niveau du pilotage que de l’atmosphère générale de l’épreuve. C’est vraiment une superbe course, avec cinq ou dix dépassements négociés à chaque tour et ce jusqu’à l’arrivée. Le Team Peugeot a fait un travail fantastique et notre voiture était la meilleure sur piste sèche mais sous la pluie nos concurrents on prit un avantage tactique. » Classé second pour sa première participation, le jeune pilote autrichien nous a impressionné en trouvant rapidement un rythme proche de ses équipiers pourtant bien plus aguerris aux spécificités du circuit et de la 908.
Lors de son premier relais, il parvenait même à distancer Marc Gené mais peu après 22 heures il sortait de la piste dans les chicanes Ford. « Je n’avais jamais conduit au Mans de nuit, et ce fût un véritable challenge. Durant mon second stint, une LMP2 m’a touché dans la dernière chicane – son pilote m’a ouvert la porte puis me l’a fermée soudainement et m’a envoyé dans les graviers. Nous avons perdu un tour que nous sommes heureusement parvenus à rattraper »
Cette mésaventure ne refroidissait pas notre rookie, qui peu de temps après sa mésaventure, tournait régulièrement en dessous de 3’26’’ au tour. Au cœur de la nuit, il réalisait un relais marathon et pouvait prendre pleinement conscience de ce qu’est la magie des 24 heures du Mans. « Au petit matin l’équipe m’a laissé dans la voiture pendant 3 heure 17 minutes. Cela représente 50 tours, 680 kilomètres soit la distance de deux grand prix. C’était un quadruple relais avec un arrêt supplémentaire pour monter des pneus pluies. L’intérêt de la manœuvre, c’est que le pilote reste concentré sur l’évolution de la piste. Physiquement cela ne m’a pas posé de problème mais mentalement c’était épuisant. Vous vous sentez vide après une telle course. »
Le pilote d’essai BMW en formule 1 semble littéralement tombé amoureux de l’épreuve mancelle. Il lui reste maintenant à se plonger dans les livres d’histoire pour se rendre compte qu’avant celle de 2008, d’autres éditions ont donné lieu à des duels de tous les instants : « C’est complètement faux de dire que Le Mans n’est qu’une course à élimination. C’était peut être vrai par le passé mais plus maintenant. Nous avons roulé à fond du début à la fin. Il n'y a aucun moment de répit pour se reposer, pour ralentir et gérer la consommation de carburant ou ménager le matériel. Le Mans maintenant, c’est comme un sprint de 24 heures. »
A n’en pas douter, nous reverrons le petit autrichien (1m69) qui dimanche soir, quittait la Sarthe l’esprit revanchard : « Nos rivaux ont fait moins d’arrêts aux stands que nous, les vainqueurs nous ont montrés que nous devions encore progresser dans certains domaines. Nous avons gagné en expérience et nous savons exactement dans quelle direction travailler pour le futur. J’ai adoré Le Mans et je sais que ce n’était pas la dernière fois que je participais à cette course. »
Julien HERGAULT / Photos Julien HERGAULT / informations Christian KLIEN