C'est au tour de l'Express d'apporter sa pierre à l'édifice Benalla gate. L'été sera chaud
Benalla en charge de fournitures de bureau
Un fournisseur de la présidence raconte que l'ex-chargé de mission était aussi l'interlocuteur pour les achats de matériel de bureau.
Combien de casquettes portait Alexandre Benalla à l'Elysée ? Selon l'entretien qu'il a livré au Monde daté du 27 juillet, il était "chargé de mission auprès du chef de cabinet". Un titre flou qu'ont à peine éclairé les auditions lors des commissions d'enquêtes parlementaires ces derniers jours, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, évoquant un rôle de "coordination" des déplacements. Selon Mediapart, ces précisions ne figuraient pas sur son contrat de travail.
Mais chaque jour, ou presque, charrie son lot de grandes et petites surprises sur l'étendue de ses missions à l'Elysée. On pensait jusqu'à présent qu'il était essentiellement chargé de sécurité et d'organisation des voyages d'Emmanuel Macron. On apprend désormais qu'Alexandre Benalla était aussi un interlocuteur pour... l'achat de matériel de bureau.
Le directeur d'une entreprise de fournitures, dont la présidence de la République est un client régulier depuis la présidence Hollande, le raconte à L'Express: son commercial se souvient avoir été reçu une fois par Alexandre Benalla en personne, au printemps 2018, "sous les ors du palais". En présence de deux collaboratrices de l'Elysée, le chargé de mission aurait alors négocié, avec succès, des commandes moins onéreuses, par souci d'économie, "quitte à privilégier le Made in Europe plutôt que le Made in France", nous explique notre interlocuteur qui ne souhaite pas que le nom de l'entreprise soit publié. Sa boîte a fait l'objet de quatre commandes depuis qu'Emmanuel Macron est chef de l'Etat, pour un petit montant: environ 10 000 euros. Un contrat que l'Elysée a pu honorer sans passer par la procédure contraignante des appels d'offre, vu le faible coût du matériel acheté par la présidence.
Sollicité par L'Express, Alexandre Benalla a démenti avoir tenu cette réunion. Il avait pourtant laissé sa carte de visite au fournisseur qui, selon les documents que nous avons consultés, alimente l'Elysée depuis plusieurs années.
Un ancien collaborateur de l'Elysée sous François Hollande confirme en tout cas que la mission de coordination des déplacements incluait la "gestion des cadeaux" (dépendant du service des présents diplomatiques), à laquelle l'achat de ces fournitures était - curieusement - rattachée. Il se souvient en effet qu'un chargé de mission au cabinet du président socialiste s'occupait de ces achats en même temps qu'il intervenait sur la coordination des voyages, la gestion de grands événements et quelques autres occupations.
Benalla a raconté dans Le Monde avoir été chargé de "toutes les missions délicates" auprès du président. Négocier le prix des fournitures de bureau n'était probablement pas la moindre d'entre elles.
Macron ne sait pas s'entourer pourra-t-on dire.
C'est le propre de tous les politiques semble-il.
Déjà César assassiné par Brutus aurait dit "tu quoque mi fili".
Mitterrand faisait appel à Elisabeth Teissier, astrologue de son état, pour entre autre présider aux destinées de notre pays. À des barbouzes pour faire couler le Rainbow Warrior et à des flics verreux pour écouter des centaines de personnes. Il s'y connaissait d'affaire d'état lui au moins
Plus près de nous, Sarko employera Patrick Buisson qui enregistrera leurs conversations privées.
Encore plus près, Hollande n'est pas en reste. Entre un ministre du budget qui planquait ses sous dans les paradis fiscaux, un conseiller qui faisait venir un cireur de pompe à l'Elysée (y'en avais pas assez sur place ?
) et un autre ministre qui lui piquera son job il bat tous le records