Si PSA est présent en AMERIQUE LATINE avec des implantations industrielles et commerciales centrées essentiellement en ARGENTINE et au BRESIL, il y a un pays dont le groupe a "sous-estimé" le potentiel : le MEXIQUE.
Peuplé de 126,5 millions d'habitants (BRESIL : 208 millions ; ARGENTINE : 42,85 millions), le MEXIQUE est parvenu non seulement à développer un marché automobile important (2015 : 1,351.648 immatriculations ; BRESIL : 2.477.089 véhicules ; ARGENTINE : 599.323 véhicules), mais aussi à devenir un important pays producteur d'automobiles avec en 2015 une production de 3,4 millions de véhicules (7ème rang mondial), soit des résultats supérieurs au BRESIL et à la FRANCE (à peine 2 millions de véhicules en 2015). D'ici 2020, les prévisions tablent sur 5 millions de véhicules produits au MEXIQUE, et le pays devrait dépasser la COREE DU SUD.
Autre trait singulier : l'essentiel de a production automobile mexicaine est exportée (de l'ordre de 80%), ce qui tranche avec l'industrie auto brésilienne qui était jusqu'à présent peu exportatrice.
Beaucoup de constructeurs disposent d'implantation industrielle au MEXIQUE :
- les américains FORD et GM,
- les allemands AUDI/BMW/MERCEDES/VW (ce dernier a annoncé en 2015 l'agrandissement de son usine de PUEBLA pour un investissement de 1 milliard de dollars),
- les japonais NISSAN/HONDA/YOYOTA (ce dernier a également annoncé en 2015 une nouvelle usine de 200.000 véhicules),
- les coréens HYUNDAI/KIA,
- ainsi que les équipementiers
Le MEXIQUE dispose de multiples atouts :
- tout d'abord sa position géographique, qui lui permet d'être proche du grand marché nord-américain, mais aussi de toute l'Amérique centrale ;
- le pays est membre du NAFTA, zone de libre échange avec l'AMERIQUE DU NORD ;
- le coût du travail est notablement plus faible que son grand voisin américain, entre 200 et 500 dollars par véhicule, coûts de logistique inclus ; ce point explique en grande partie les importantes délocalisations opérées par les constructeurs présents aux Etats Unis depuis 5/6 ans, notamment pour y produire les véhicules plus compacts. Les Etats du sud des Etats Unis souffrent de cette concurrence ;
- le modèle mexicain repose également sur la signature d'une multitude de traités de libre-échange avec les principaux pays générateurs de croissance ; ainsi, les modèles produits au MEXIQUE sont quasiment tous exemptés de droits de douane quand ils sont exportés vers les principales zones du commerce mondial : EUROPE, JAPON, AMERIQUE DU SUD, AMERIQUE DU NORD.
PSA est un acteur mineur au MEXIQUE, avec la présence de la seule marque PEUGEOT, laquelle aura vendu, en 2015, 7.295 voitures. Un chiffre insuffisant compte tenu du niveau du marché automobile mexicain. La marque souhaite s'y développer, comme c'est le cas dans d'autres pays, comme le CHILI.
On surveillera lors de la présentation du prochain plan par C TAVARES en avril prochain, si le MEXIQUE devient une priorité pour le groupe.
En tous les cas, le MEXIQUE peut présenter beaucoup d'avantages pour le groupe, notamment si l'objectif est de mieux couvrir l'AMERIQUE LATINE et de revenir progressivement aux Etats Unis : la gamme de modèles proposés par PSA seraient parfaitement adaptés aux usines actuellement en fonctionnement dans le pays.
Une nouvelle implantation au MEXIQUE pourrait se faire en co-entreprise, avec un autre acteur du secteur. FCA, qui a annoncé qu'il ne produirait plus directement les DODGE DART et CHRYSLER 200 (segments C+/D), pourrait être intéressé par un partenariat avec PSA sur ce segment : on pense à la production de véhicules compacts et moyens (type 308/508 et leurs dérivés SUV) à partir de la plateforme EMP2.
Sources : CCFA - LES ECHOS