Sur les difficultés en Chine, il ne faut pas oublier que G OLLIVIER, "DG historique de PSA en Chine", a été écarté l'année dernière. Si son staff a également été purgé, on peut aussi penser que la situation ne va pas s'améliorer en quelques mois...
Maintenant, l'actuel DG Chine/ASEAN est D MARTIN : auparavant, il assumait les fonctions de Directeur de la zone Europe, et il a un bon bilan à son actif sur la période 2013/2016 avec une situation qui s'est bien améliorée sur le 1er marché de PSA.
La question essentielle est de savoir si le "business chinois" est resté dans le vert malgré la chute des ventes depuis 2 ans : c'était le cas pour DPCA en 2016 et au cours du S1 2017 ; ce n'était pas le cas pour la JV DS/Changan qui dû être fortement recapitalisée en début d'année.
Comme je l'ai indiqué sur le topic Chine, je pense que les difficultés chinoises révèlent surtout des faiblesses structurelles et persistantes chez PSA, que l'on retrouve sur les autres zones "grand export" mais dans des proportions moins importantes :
- une image brouillée des marques du groupe, résultant de changements de stratégies ou de renoncements trop rapides et trop fréquents ;
- des modèles mal adaptés : on veut monter en gamme mais le segment D est complètement à l'abandon, sans compter l'existence d'un programme transversal de SUV D depuis 2014 sans aucune concrétisation à ce jour ; dans le même temps, on nourrit des ambitions sur certains marchés émergents sans avoir une offre cohérente et adaptée à la clientèle (à quand la nouvelle génération de Smart Cars avec une vraie gamme ?)
- une mauvaise appréciation des évolutions du marché : PSA débarque sur le segment SUV avec une offre au meilleur niveau avec 10 ans de retard sur les meilleurs concurrents ;
- des choix technologiques contestables : pas de transmission 4x4, downsizing généralisée ; retard dans les boites auto (les vraies BVA ne sont apparues que très récemment), etc...
- une internationalisation insuffisante : quel contraste avec les coréens qui en 20 ans sont parvenus à devenir des acteurs vraiment mondialisés, en étant présents en Asie, aux USA, en Europe, Russie et Afrique ;
- des investissements en CAPEX mal calibrés : création d'usines surdimensionnées par rapport au potentiel des marques du groupe sur certains marchés: c'est le cas en Russie, en Amérique Latine et désormais en Chine. Dans le même temps, il y a une quasi absence d'usine sur la région INDE/PACIFIQUE (jusqu'à l'accord du printemps dernier), comme en ASEAN
- un réseau commercial/SAV qui pourrait être amélioré, en nombre comme en qualité de services.
Tant que ces faiblesses persisteront, il sera difficile d'espérer une amélioration sensible et durable.
Si PSA est parvenu à gagner en rentabilité, il faut désormais s'atteler à augmenter les volumes de manière significative sur toutes les zones et pas seulement en Europe.